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Le retour du lacet : essai de la Mavic Aksium

Cette année, lors de notre passage à l’Eurobike, j’ai été surpris de voir plus de chaussures de vélo équipées de lacets. Mode ou tendance, pour quelle raison des équipementiers comme Mavic, Giro, Vittoria, Scott, … reviennent aux lacets que nous avions abandonnés au profit des serrages automatiques et des scratches ? … Notre curiosité sur le sujet a été titillée par cette découverte.

Sans connaître véritablement le pourquoi de ce retour en arrière, j’ai trouvé dans l’ensemble ces chaussures lacées plus fines et plus élégantes que les autres. Elles peuvent attirer les amateurs de CRIT en pignon fixe, les nostalgiques qui veulent quand même avoir des cales sous des semelles rigides ou encore ceux qui recherchent des chaussures légères pour pédaler en souplesse.

… une tête à vendre des lacets …

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Je ne sais pas si les marques qui reviennent au laçage feront fortune comme celui qui avait une tête à vendre des lacets dans le fameux sketch de Fernand Raynaud. Pour l’instant ces modèles lacés sont encore très minoritaires sur les catalogues des marques et leur présence est quasi confidentielle sur les rayonnages des revendeurs.

Mavic Aksium

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Les Mavic Aksium élégantes : un classisisme moderne – photo ©T&N

J’ai voulu tester un de ces modèles en l’occurence la Mavic Aksium dont le look et la finesse avaient attiré notre oeil lors de l’Eurobike. Elle est élégante et comme je le disais précédemment je trouve que les chaussures avec lacets sont plus fines que celles équipées de scratches et autres systèmes de serrage. Ce modèle de chez Mavic illustre cet esthétisme résolument moderne. Qui dit lacet ne dit pas forcément « vintage », la ligne de ces Aksium le démontre.

C’est une chaussure typée endurance dans la gamme Mavic son poids est de 245 g et l’indice de transfert d’énergie annoncé est de 50. Cet indice révèle la rigidité de la semelle extérieure : 100 étant la rigidité maxi sur des Full Carbon. L’indice 50 est lié à l’utilisation du mélange fibre de verre nylon qui permet d’avoir plus de confort en endurance tout en restant suffisamment rigide pour un usage cyclosport.

Pour moi, qui depuis 7 ans fait des tests de chaussures de running, je me retrouve dans mon élément avec ces lacets. La différence est qu’une chaussure de running doit avoir une semelle qui offre de l’amorti alors que pour une chaussure de vélo c’est la rigidité et le transfert d’énergie au moment du pédalage qui sont les critères recherchés. De ce point de vue l’Aksium comporte une semelle Energy Comp qui est constituée d’un mélange de fibre de verre et de nylon garantissant une très bonne rigidité.

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Une astuce pour assouplir le haut de la languette avec ces petites fentes verticales – photo ©T&N

Le chaussant de cette Aksium est agréable mon pied est parfaitement maintenu et je ne sens aucune gêne. Le « fit » est précis j’ai l’impression qu’elle est moulée à mon pied. La tige est assez haute et les lacets plats permettent de moduler en douceur le serrage de bas en haut. Petit détail : le haut de languette comprend des petites fentes verticales qui vont l’assouplir et permettre de se conformer au coup de pied du cycliste. Cela pourrait être désagréable d’avoir une languette trop rigide sur le haut qui vient attaquer le pied à chaque tour de pédale.

Des zones réfléchissantes viennent discrètement décorer la chaussure au niveau du talon et sur le mesh à l’avant. J’ai installé mes cales pédales Time et hop direction la route. Je les lace en prenant la précaution de glisser les boucles sous une petite bande de maintien élastique qui évitera de les accrocher ou de les voir se dénouer. Dés les premiers kilomètres j’ai une très bonne impression : mon pied est super bien maintenu, le pédalage est souple et le profil abaissé de la semelle transmet bien l’effort à la pédale. Le talon est également bien calé et la remontée de la pédale même avec du braquet ou en danseuse ne fait pas bouger le pied à l’intérieur.

Le modèle Aksium existe en version « élite » et bénéficie d’un dispositif de serrage Ergo Ratch avec strap au niveau du coup de pied en plus du laçage. Le poids passe alors à 270 g et le prix à 120 €. Pour les femmes voir les modèles équivalents qui s’appellent ‘Echappée »

Caractéristiques de l’Aksium

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  • Le système de fermeture à lacets permet un réglage précis.
  • Un élastique sur la languette maintient les lacets en place.
  • La semelle intérieure OrthoLite® procure un confort maximal au niveau de la plante du pied.
  • La semelle Energy Comp est constituée d’un mélange de fibre de verre et de nylon garantissant une rigidité maximale, tandis que le profil abaissé optimise le positionnement du pied.
  • Indice de transfert d’énergie  : 50

Prix public : 100 €

Voir infos sur le site de Mavic

Quelques autres chaussures avec lacets

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Le modèle Empire Silver Reflective … Qui brile la nuit dans les pinceaux des phares – Photo ©Giro

Chez Giro le nouveau modèle Factor Techlace ™ est un modèle de compétition route mixant lacets pour la souplesse sur l’avant-pied et réglage fin sur le coup de pied avec une roulette Boa IP1. Ce produit affiche un poids remarquablement faible de 210 grammes (taille 42,5). Giro est la marque qui présente le plus large choix de modèles avec des lacets et elle a reçu un « Gold Award » lors du dernier Eurobike de la part du jury qui a apprécié sa technologie Techlace. Le modèle Empire ci-dessus est plus sage et brillera la nuit dans les phares des voitures.

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Le modèle EVO 1976 de Vittoria au look résolument Vintage mais sur une semelle carbone bien de notre époque – photo ©Vittoria


Chez Vittoria
2016 était une année anniversaire puisque la marque fêtait ses 40 ans d’existence. À cette occasion des modèles lacets se trouvaient mis en vedette. Le modèle 1976 EVO est une pure réussite. L’esprit vintage est plus présent mais la semelle carbone et les composants sont parfaitement modernes et adaptés à la pratique actuelle du vélo.

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Photo ©Track& News

Chez Scott les lacets se déclinent sur route et sur le MTB … Ces deux modèles découverts sur l’Eurobike présentent un laçage asymétrique. On essaiera bientôt le modèle MTB pour la pratique du gravel.

Le lacet

On peut légitimement se poser la question du pourquoi ce retour en arrière … Pour ma part j’aime bien ces chaussures lacées. Nostalgie sans doute, mais surtout je ne suis pas un adepte du chrono et je n’ai pas le souci de serrer ou desserrer mes chaussures en cours de sortie. J’adore l’esthétique des chaussures à lacets que je trouve plus élégantes et moins lourdes que celles qui sont équipées de systèmes de serrage.  Je garde volontiers ces Aksium qui sont parfaites pour moi en terme de confort du chaussant et de rigidité de la semelle.

Avantages :

  • souplesse
  • esthétique
  • légèreté

Inconvénients :

  • pas de réglage en pédalant comme avec des molettes ou des serrages micrométriques
  • chaussage plus laborieux
  • attention aux lacets qui se dénouent
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Patrick
Patrick
Aix-en-Provence - Après la création de Running Café, la co-fondation de Track & News Patrick remonte sur le vélo en créant Bike Café. Il adore rouler sur route et sur les chemins du côté de la Sainte-Victoire. Il collabore en freelance à la revue Cyclist France. Affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties "off road" dans sa belle région de Provence.

2 COMMENTAIRES

  1. « Le retour du lacet ».
    En fait, la vraie question n’est pas celle du retour mais celle du départ. Pourquoi a-t-on arrêté le laçage en vélo alors que dans toutes les autres disciplines sportives on le garde ?
    Je recherche depuis des années une chaussure à lacets pour pouvoir être :
    1) confortable et ajustée à mon pied
    2) utilisée sans distinction sur mes différents vélos (course à pédale auto, randonneuse légère avec cales-pieds, cyclo-camping)
    3) durable car j’ai horreur de changer de chaussures (nous sommes très nombreux dasn ce cas)
    4) utilisable comme une chaussure passe-partout pas trop typée vélo pour pouvoir aller me balader dasn un musée ou aller au restau sans paraître trop décalé et éviter, comme vous l’indiquez dasn l’article sur Vittoria , d’emporter plusieurs paires de chaussures dans mes randos de plusieurs jours.
    Lors de mes passages en boutiques, je me suis fait regarder de travers car aucunes des dizaines de chaussures en magasin ne me convenait pour répondre aux critères indiqués ci-dessus. Quel emmerdeur ce mec!!!! Passéiste en plus !
    Désormais je vois que le marketing ayant du mal à innover sans cesse, on nous ressort les bonnes vieilles recettes (en n’omettant pas de dire que’on utilise des matériaux « techniques » répondant aux pratiques « modernes » du vélo afin de ne surtout pas donner l’impression de revenir en arrière et de se déjuger). Donc je reprends espoir de trouver le produit que je recherche, cet article en témoigne. Malheureusement, on ne propose pas de modèle en cuir, soi-disant à cause du risque créé par l’humidité. Ben voyons, comme si les chaussures en cuir ne pouvaient pas supporter une goutte d’eau ! Faut pas exagérer. Le vrai problème, c’est le prix, car avec des budgets pub et comm démesurés, pour vendre une chaussure entre 100 et 150€ que j’imagine être le budget cible, il n’y a pas assez d’argent à gagner pour la chaîne commerciale. Et en plus si elles durent longtemps, on se prive d’un renouvellement futur…
    Le marketing dont vous êtes l’une des courroies de transmission, a comme principal objectif de vendre. Mais évidemment, les fabricants ne vont pas vous le dire. Donc ils argumentent sur l’innovation et la modernité facteur de performance dans l’espoir de faire croire aux consommateurs que pour aller plus vite ou pour avoir un look de champion, il faut acheter de nouveaux produits. Mais en réalité il n’y pas tant d’innovations QUI PRODUISENT UN RESULTAT TANGIBLE SIGNIFICATIF (pour le cycliste normal ; je ne parle pas du coureur pro qui perd des courses et de l’argent pour qq centièmes).
    Je fais partie d’une catégorie honnies des marketeurs : ceux qui ne dépensent de l’argent que pour acheter des articles qui délivrent des bénéfices AVERES. Nous sommes dangereux et donc on nous disqualifie dans la plupart des blogs et autres forums de passéistes sans autres forme de procès, voire depuis quelques années de fana de vintage pour nous discréditer et éviter la contagion (bien que le néo vintage soit assez tendance). JE ne suis ni l’un ni l’autre. Juste un consommateur qui réfléchit avant de dépenser.
    On marche sur la tête et on nous prends pour des gogos à nous ressortir toutes ces nouveautés à des fins exclusives de consumérisme, après nous avoir fait comprendre qu’on était complètement « has been » alors que nos demandes tombaient sous le coup du bon sens et avaient juste comme inconvénient de ne pas correspondre à la tendance décrétées par les marques…

    Pour vous dire comme je suis ringard, je contribue financièrement à Open Runner sur la base du volontariat en me disant que si personne ne le fait, le seul moyen de gagner de l’argent pour le site est de faire de la pub et donc de servir la soupe aux annonceurs… Faudrait quand même pas qu’on me réponde que je suis un idéaliste. Passéiste, ça me suffit.

    • Merci Vincent pour Openrunner … Si mon associé Eric, qui a créé Openrunner il y a 10 ans, avait plus de contributeurs comme vous il pourrait sans doute se passer de la pub … Vous êtes sans doute passéiste et c’est bien de le reconnaître mais il faut savoir faire le tri dans les progrès qui nous sont proposés … Je pense que vous ne faites pas du vélo sur une draisiène donc vous avez accepté à un moment les progrès existants qui permettent de pratiquer notre cher sport dans de meilleures conditions… Cher est sans doute un terme qui lui va bien car le coût des vélos et des équipements est particulièrement élevé.

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