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Le gravel c’est branché

Pour nous tous, c’est évident : le gravel – qui s’inscrit dans une tendance forte de quête d’aventure – est le vélo « branché ». Pour d’autres, encore peu nombreux, il est également branché le soir (pas pour sortir en boite), mais sur la prise de courant pour recharger sa batterie électrique. En effet, le gravel lui aussi a été gagné par l’assistance électrique. J’entends des « Ho … » d’indignation venant du fond de la salle. C’est encore les purs et durs qui chahutent. On se calme : c’est le progrès les gars, et il faudra vous habituer à avaler la poussière soulevée par les électro graveleux, qui vont vous dépasser à 25 km/h. Peu importe ! … Moi ça ne me gène pas trop, j’ai déjà pris des cours accélérés d’humilité sur la gravel Roc, la Résistance et quelques randos réalisées en groupe.

Gravel Électro

Mais revenons à nos moutons, qui ne sont pas à 5 pattes mais à deux roues avec moteur. Après le vélo urbain et le VTT, l’électrification du pédalage se répand maintenant sur la route. Le courant passe …  Les vélos aux formes racées, intégrant dans leur cadre un système d’assistance électrique des plus discret, sont de plus en plus nombreux. Ils ressemblent de plus en plus aux vélos traditionnels. Pinarello Nytro, Orbéa Gain ont été les champions de cette intégration qui se caractérise par une poutre diagonale généreuse pour cacher la batterie. Malgré tout ces vélos ont une esthétique, que pourrait leur envier quelques vélos musculaires. Willier avec le Cento 1 Hybrid, Look avec l’E-765, Kuota Kathote, Focus Paralane, Lapierre E-xelius, … La liste de ces élégants « road » électriques s’allonge.

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Du vélo de route, au vélo all-road il n’y a qu’un bout de pneu à franchir, une cassette généreuse à monter, … et quelques bricoles à changer pour graveliser l’engin. C’est la voie suivie par quelques marques. Je cite d’abord l’Obbéa Gain en version AllRoad que j’ai pu voir de près lors des ProDays fin juillet à Paris. Le Gain est auréolé de nombreuses récompenses et il ouvre la voie des vélos qui ne font pas de concession à l’esthétique. Équipé en Sram Force, avec ses roues et pneus Mavic AllRoad, le vélo à belle allure.

Orbéa Gain AllRoad
Orbéa Gain AllRoad – photo Orbéa

Cannondale vient de rejoindre la bande des branchés électro gravels avec l’annonce de la sortie de son Synpase Neo dans sa version SE qui, équipé de roues de 650b chaussées de pneus WTB de 47, peut tout à fait vous entraîner sur les pistes de gravel.

Cannondale Synapse SE
Cannondale Synapse SE – photo Cannondale

Vous avez été nombreux à lire notre article sur les nouveaux vélos Look dans lequel on parlait notamment de la version électrique gravel RS 765 qui sera commercialisée début 2019.

LOOK RS-765 Gravel
Photo Bike Café

Alors serez-vous le prochain acquéreur d’un gravel électrique ? Pour ma part je me sens pas encore concerné et mes vieux muscles fonctionnent encore un peu. Il faut néanmoins penser à l’avenir, qui n’est n’est pas un, quand on vieillit. Le gravel électrique a peut-être plus de sens que le VTT électrique c’est ce que l’on verra. Son esthétique et son domaine d’utilisation plus large sont des arguments forts. Nous allons observer ce marché et vos réactions face à cette nouvelle offre.

Peut-être pourra t-on enfin tester ces nouveaux produits mais pour l’instant ce n’est pas gagné : ces vélos restent des vitrines, on n’a pas eu le droit d’ytoucher.

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Patrick
Patrick
Aix-en-Provence - Après la création de Running Café, la co-fondation de Track & News Patrick remonte sur le vélo en créant Bike Café. Il adore rouler sur route et sur les chemins du côté de la Sainte-Victoire. Il collabore en freelance à la revue Cyclist France. Affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties "off road" dans sa belle région de Provence.

11 COMMENTAIRES

  1. Le vélo électrique (gravel, course, VTT et autres) n’est qu’une excellente nouvelle car il démocratise le vélo ! Et puis un gravel électrique, j’attends ça depuis des années : le cadeau parfait pour mon père !

  2. Bonjour,
    L’Orbéa Gain en mode Gravel est un vrai plaisir , en tout cas il me permet de sortir de la route (volontairement) pour prendre les chemins et surtout garder les mêmes sendations de vitesse sur terrain non stabilisé
    Le Gain Gravel m’a aussi permis d’escalader ‍♀️ le Ventoux avec les mêmes sensations que mon vélo classique, il est stupéfiant et polyvalent
    Je le tiens à votre disposition pour essai à notre magasin Proxy Cycle Avignon
    Cordialement
    Chris

  3. Hello,

    Très partagé en ce qui concerne l’assistance électrique…
    Car j’ai les deux, et à mon sens ce sont deux choses bien différentes.
    Le vélo sec, simple, silencieux, efficace, robuste et pas (trop) cher, lorsque j’ai la forme.
    Le « vélotaf » électrifié par mes soins juste pour aller au boulot (22km/j) quand la forme n’est pas là, quand il y a un vent de fou, qu’il pleut neige et vente. Je ne considère pas cela comme un vélo, plus comme une mobylette ou un solex, mais une alternative toujours pertinente à la voiture.

    Je me suis décidé à prendre l’électrique pour les trajets hebdomadaires à cause d’une fatigue chronique accompagnée de coups de pompe et douleurs musculaires depuis plusieurs années qui faisait que je finissais mes semaines assez crevé pour ne plus avoir envie de sortir le weekend.
    Mais si je l’ai testé à l’occasion en mode « loisir », et même si j’ai toujours ces problèmes de fatigue et de récupération (que ce soit en VTT, à pied en montagne, ou sur route…), je préfère soit sortir en vélo sec lorsque j’ai la forme, soit adapter mes activités loisir plutôt que repousser les limites avec une assistance.

    Je dirais que le VAE est très bien pour les personnes qui « ne peuvent plus », ou « ne pourraient pas » faire du vélo pour différentes raisons. Ce qui me gêne par contre, c’est que l’assistance repousse les barrières physiques et que notamment en dehors des routes, on va tout droit vers des hordes de VTTistes ou Graveleux motorisés, qui se rapprochent de plus en plus des sports « mécaniques » type trial.

    Un ou deux ça va, mais des dizaines ou des centaines, ce ne sera plus pareil… la course au toujours plus haut, toujours plus loin, plus vite…
    Aussi intégrer qu’avec l’assistance le vélo commence à avoir un impact non négligeable sur l’environnement à cause des batteries, et qu’il y aura bientôt une ségrégation des pratiquants entre ceux qui ont les moyens d’être assistés et ceux qui n’auront d’autre choix que de rester en vélo sec, car le coût est quand même élevé.

    Evidemment je ne suis pas pour une interdiction pure et dure hors des routes, mais comme on dit la liberté des uns s’arrête ou commence celle des autres, et dans le cas précis, je ne sais pas trop où il faudrait placer le curseur…

    Juste mon opinion 😉

    • Merci Florian pour ce point de vue qui est intéressant … J’espère que cela va s’auto-réguler. Le « vrai » sportif restera fidèle à son vélo musculaire et l’occasionnel fortuné fera du VAE un moment pour suivre cette mode et il se lassera, je pense. Ensuite, reste la « vraie » pertinence de l’usage d’un VAE : handicap physique, reprise d’une activité, limite d’âge, … L’avenir nous dira si l’abus l’emporte sur la raison. Pour l’instant les fabricants se frottent les mains et se remplissent les poches.

      • Merci Patrick pour cette réponse bienveillante…
        Je crains bien que, comme dans d’autres domaines, l’auto-régulation ne fonctionne pas, et que le vélo qui était à la base un loisir simple et abordable soit entraîné par une « montée en gamme », avec du matériel plus pointu, moins facile à réparer, des clients captifs des fabricants, un peu comme pour l’automobile depuis un moment déjà…

        C’est le cas dans pas mal de domaines actuellement. Par exemple le « camping » qui devient progressivement « hôtellerie de plein air » avec une majorité de locations et mobil-homes, les refuges de montagne transformés en hôtels d’altitude…

        Une bien curieuse évolution… plus de services et de confort certes, mais forcément plus onéreux et moins de choix pour ceux qui voudraient juste l’essentiel.

        Bien sûr cela ne signe pas la mort du vélo en tant que tel, mais si les fabricants mettent le paquet sur l’électrique, ce sera quand même un peu au détriment des vélos « traditionnels »…
        On entend ça et là des critiques de la Société de Consommation, mais le gros des troupes fonce tête baissée dans ce qui nous est présenté comme « le Progrès ».
        Evidemment l’électrique donne un sacré coup de boost à l’industrie du cycle, les fabricants ne vont pas se faire prier !

        A terme si le VAE est généralisé et employé à tort et à travers, on aura probablement le même type de désagréments qu’on a déjà eu avec les autres moyens de transport motorisés…

        En attendant lorsque je suis en VAE je tâche d’être humble et respectueux face aux cyclistes « tradi », car je n’aime pas retrouver à vélo les comportements individualistes qui sont légion ailleurs…

        Cela dit les VAE « modernes » et sportifs, sans verrues grotesques sur le cadre, le pédalier ou les roues, sont forcément plus attirants que leurs prédécesseurs… reste le problème de l’autonomie, 250Wh c’est pas énorme non plus pour une virée de plus de 100kms…

  4. « Il faut néanmoins penser à l’avenir, qui n’en n’est pas un, quand on vieillit »… mais on vieillit tous, tous les jours, même toutes les secondes. Je suis plus vieux en terminant ce message que lorsque je l’ai commencé.
    Sérieusement, je rejoins pas mal l’analyse de Florian qui me semble bien pertinente… Si le « VAE » gravel (ou autre type de vélo d’ailleurs est la réponse à ceux qui refusent de vieillir, ce n’est pas si pertinent)!
    Peut-être que le curseur est a placer ailleurs :
    si ces vélos remplacent une Yamaha WR450F… nos oreilles, nos poumons et notre sécurité ne seront pas si malheureux que cela,
    Si ces vélos remplacent une voiture… nos villes ne s’en porteront que mieux,
    Si ces vélos remplacent le canapé… notre système de sécurité sociale en sera le grand gagnant (mais rendra notre quête de solitude dans les chemins de traverse plus compliquée).
    Tout ceci est une question de perspective et osons le dire d’ouverture d’esprit !
    Ce qui est très vrai malgré tout, spécialement dans une pratique Gravel (qui par essence -selon moi- est une recherche de mise en retrait de l’agitation humaine), si ces chemins deviennent soudainement accessibles à l’aventurier du dimanche en tongs, nos sorties n’auront plus la même saveur.
    (ce point est beaucoup moins sensible sur le vélo de route – à mon sens aussi-, nous composons déjà avec la route et les autres véhicules, à tous les coins de rue).

  5. Merci Jérome, je vois que tu as bien perçu qu’il ne s’agissait pas d’élitisme de ma part ou de dénigrement du VAE mais juste de replacer les chose dans le contexte. De plus je suis des deux côté de la barrière ; j’aimerais pouvoir aligner plusieurs journées de 150kms en vélo couché sur route, ou des bonnes virées gravel ou VTT de 30-40 kms mais en ce moment je ne peux plus vraiment… J’essaie plutôt de travailler sur l’hygiène de vie avant de chercher des palliatifs électro-mécaniques.

    Effectivement le VAE prend tout son sens lorsqu’il remplace un véhicule plus lourd et plus énergivore, pas du tout lorsqu’il se substitue à un simple vélo.

    Je suis arrivé au vélo en partant de la montagne, puis VTT (2004), puis enfin vélotaf (2006), route et mixte (depuis 2007) .
    Effectivement la recherche de dépaysement et de solitude sont des points clés, et à mon sens il faut des endroits qui ne sont pas forcément accessibles « à tout le monde » , des endroits pour s’isoler, se confronter aux éléments, à ses propres limites, savoir renoncer parfois aussi…
    D’ailleurs je pense que le Gravel est la synthèse ; autonomie de vélo longue distance en empruntant les routes, mais aussi la perspective de pouvoir s’isoler de l’agitation de nos contemporains sur les chemins, sentiers, tout cela en partant de chez soi.

    La seule chose pour laquelle je suis décidément contre, c’est l’avènement d’une « clientèle » qui a déjà les capacités physiques, mais qui ne veut pas fournir d’effort, ou qui en voudra toujours plus. Quelqu’un qui va trouver que ses 25km et 2500m de dénivelés journaliers en VTT c’est pas assez bien, qu’il faudrait pouvoir en faire 40, 50 avec 10000m de déniv’. Je dirais juste à ces gens là ; tant que vous pouvez faites le plutôt tranquilou en musculaire avec un semi-rigide léger sur 2 journées, vous l’apprécierez d’autant plus 😉

  6. Bravo Florian pour tes choix et tes explications. Je suis totalement musculaire et pas mal ds le genre « less is more » et forcément le VAE je perçois déjà les problèmes avec ces fous sur piste cyclables à Grenoble. Ces gars débrident leur VAE et ce sont des mobylettes avec le bruit en moins, et vu le poid ce n’est pas juste une trotinette ou monoroue …

    Du coup c’est super positif tant que c’est limité à 25 et qu’ils ne sont pas trop nombreux et que ce sont surtout des promeneurs. Mais il y a un versant positif qui est réel et peut vraiment faire basculer beaucoup de vieux réacs du coté lumineux de la route !

  7. Bonjour,

    J’utilise un E gravel Cannondale depuis une année et il faut bien différencier les vélos avec une assistance légère, comme les solutions X35 et X20 de chez Malhe qui sont des moteurs moyeux qui vous assiste lors d’une ascension, mais ne sont en aucun cas des mobylettes. J’ai aussi un VTT Giant TS motorisé via un kit Bafang et cela n’a strictement rien à voir avec mon Cannondale qui trouve autour de 14 kg en comparaison de mon Giant qui tourne autour de 20 kg.
    Avec mon Cannondale je peux rouler sans activer l’assistance et dépasser facilement les 25km/h sans ressentir la coupure d’assistance. Avec le Giant il est pratiquement impossible de rouler sans assistance avec du relief et au passage des 25km/h j’ai la sensation que le moteur me freine.
    De plus, malgré mes 67 ans et mes petits problèmes de santé (hypertension) je peux continuer à me faire plaisir en régulant mon assistance en fonction de mon rythme cardiaque.

    @ suivre…..

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