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Apidura Backcountry, le gravel au long cours

La série Backcountry (littéralement « arrière pays ») d’Apidura a été spécialement conçue pour répondre aux besoins des parcours gravel longue distance. C’est dans le Gard, qui est à la France ce que la Toscane est à l’Italie, c’est-à-dire un paradis pour le gravel, que nous avons testé les sacoches à l’abeille pendant un raid de 400 km sur quatre jours.

Test Apidura Backcountry
Le tracé de « Vers à Soie », 400km sur 4 jours dans un des plus beaux terrains de jeu gravel de France – capture d’écran Strava

Le projet « Vers à soie »

Durant ce mois de mai, le club Arles Gravel organisait un raid sur la thématique des magnaneries, ces élevages de vers à soie qui, au XIXème siècle, permettaient aux paysans cévenols d’arrondir leurs fins de mois en élevant la chenille du papillon bombyx du murier, qui tisse avant sa métamorphose un cocon de fil précieux. Bien sûr, aujourd’hui la fibre synthétique a remplacé le soie naturelle dans l’industrie, mais on trouve encore, en Ardèche méridionale, dans le Gard et dans l’Hérault des muriers dont les feuilles servaient à nourrir les chenilles et les fameuses magnaneries, bâtisses où le paillon était élevé et les cocons séchés au feu de bois. Par analogie, les cyclistes de gravel qui passent la nuit à la belle étoile dans leurs duvets ressemblent à des chenilles ou des cocons humains ; l’occasion de rouler dans un paysage sublime et de tester du matériel de bikepacking et de couchage était donc toute trouvée.

Test Apidura Backcountry
Du gravel, des sacoches de bikepacking et des bivouacs, ou comment se transformer en papillons pendant quelques jours – photos Dan de Rosilles

La série Backcountry d’Apidura

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Apidura est un fabricant leader dans le domaine des sacoches de bikepacking et peut voir les grises sacoches de selle, de cintre et de cadre équiper de nombreux concurrents de la Transcontinental Race et autres courses d’endurance sur route. Mais désormais Apidura spécialise les équipements, pour offrir à chaque catégorie de cyclistes un matériel encore plus adapté et performant. Pour la vitesse et les courses sur route, vient de paraître la série Racing, que nous espérons tester bientôt. Pour les raids sur les chemins blancs, c’est la série Backcountry, de plus grande contenance, qui est prévue pour équiper vélos de voyage et gravel au long cours.

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Backcountry (littéralement « arrière pays »), la série d’Apidura conçue pour le gravel au long cours – photo Dan de Rosilles

Harnachement

Pour ces 4 jours d’intense pédalage et de nuits à la belle étoile, j’ai décidé de voir grand et d’amener avec moi un maximum d’équipement : pour le couchage, drap de soie, duvet, sur-sac, moustiquaire, matelas et oreiller gonflables. Comme vêtements, en plus de ma panoplie de cycliste, une doudoune, bonnet, jambières et brassières en mérinos (en ce mois de mai les nuits en altitude sont encore très fraîches), maillot de bain et serviette (les rivières sont belles dans les Cévennes), sans oublier veste de pluie et gilet coupe-vent pour couvrir toutes les situations météorologiques. Effectivement, de fortes différences de température entre matin et milieu de journée sont à prévoir. Tout ce matériel, complété par les accessoires indispensables pour les sorties de plusieurs jours (lampes, batteries pour recharger le high-tech, couteau de poche, décapsuleur…) et des provisions de bouche prend beaucoup de place, aussi ai-je équipé le vélo d’une sacoche plein cadre, d’une sacoche de selle de 14 litres, d’une petite sacoche de cintre, une de top tube et de deux « vide-poches » toujours accessibles en roulant.

Test Apidura Backcountry
Durant cette chevauchée sauvage les paysages – même les plus incongrus – se succèdent – photo Dan de Rosilles

L’équipée

Nous voilà partis à trois pour cette chevauchée farouche, où paysages péri-urbains, garrigue, forêts, pentes cévenoles, vignes et plaines marécageuses se succèdent. Dans ces conditions où le choix du bivouac s’effectue au dernier moment, sans aucune planification préalable, l’équipement embarqué dans les sacoches est un confort et une sécurité certains. Comment évaluer la qualité des sacoches ? Solidité, légèreté, praticité, détails de conception, le simple fait de rouler fort et de soumettre le matériel à rude épreuve sur un circuit gravel de plusieurs jours montre vite les limites du matériel lorsque celui-ci n’est pas complètement performant.

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il faut pouvoir s’alimenter, vérifier le parcours, accéder à son téléphone sans s’arrêter de rouler. Le bikepacking doit être adapté à ces contraintes – photo Dan de Rosilles

Actionner les fermetures zippées en roulant, comprimer au plus vite le matériel de couchage et sangler pour repartir chaque matin, optimiser les rangements en attribuant un compartiment pour chaque chose et chaque chose à un compartiment – un bon moyen pour ne rien oublier, une « routine » pour ne pas perdre de temps et d’énergie avant et après les arrêts – tout cela sollicite le bikepacking et permet de savoir très vite s’il est adapté à l’usage intensif qu’on lui fait subir.

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Lorsqu’on ne sait pas à l’avance où l’on va bivouaquer, il est parfois nécessaire d’emporter avec soi les ingrédients indispensables d’un apéro convivial – photo Dan de Rosilles

Contraintes

Sur ce parcours j’ai embarqué environs huit kilogrammes de matériel, complétés ponctuellement par un à deux kilos de boissons et nourriture, que j’ai essayé de répartir uniformément pour ne surtout perturber l’équilibre du vélo : les choses légères et volumineuses (matériel de bivouac et vêtements « secondaires » dans la sacoche de selle, objets lourds et vêtements de cyclisme dans la sacoche de cadre, objets hi-tech et snacks près du cintre (sacoche top tube et vide-poches).

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Dans la sacoche de selle, les vêtements de rechange et le matériel de bivouac – photo Dan de Rosilles

Je me suis appliqué à chercher les défauts courants des sacoches de bikepaking : Est-ce-que la sacoche de 14 litres, chargée à bloc, balance lorsqu’on est en danseuse ? La réponse est non. La sacoche de cadre frotte-t-elle contre les genoux ou les pieds lorsqu’on pédale ? Non plus. Le système d’accroche velcro perturbe-t-il le bon fonctionnement des freins ou des dérailleurs ? Pas plus. Les vide-poches crachent-ils leurs contenus lorsqu’on passe vite sur des bosses ? Jamais.

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Pendant les picnics lorsque l’herbe est trop haute, la sacoche « plein cadre » me sert de table – photo Dan de Rosilles

Retour d’expériences

J’avais constaté qu’Apidura « accompagnait » volontiers les cyclistes spécialistes de longue-distance en sponsorisant leurs aventures, et je suppose que ceux-ci en contre-partie on fait beaucoup de retours sur le matériel, ses limites, et les modifications susceptibles d’améliorer les packs. Apidura est un fabricant historique de bikepacking, et se cantonne à produire des sacoches, seulement des sacoches en cherchant l’excellence, et ça se sent : Tous les détails sont pesés, pensés, toutes les applications possibles sur le vélo sont anticipées.

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L’ingénieux système auto-bloquant qui évite l’éjection du contenu des poches lorsqu’on affronte bosses et nids-de-poules – photo Dan de Rosilles

Les détails qui comptent

J’en prendrai pour exemple les vide-poches, qui sont pour moi un des packs les plus indispensables lorsque je roule : l’accès est permanent et immédiat, les usages diversifiés, voire infinis : nourriture, bidons, hi-tech, tout peut s’y glisser. Ces poches existent en deux tailles (0.8 ou 1.2 litres) pour répondre le plus précisément possible aux besoins du cycliste. À chaque vélo, qu’on installe les poches devant ou derrière le cintre, en appui sur la potence, fixées ou non au tube de direction ou au tube diagonal, l’ingénieux système de sangle inférieure amovible s’adapte à toutes les situations. L’œillet « de vidange » au fond de la poche (qui évite que celle-ci se remplisse en cas de pluie) est équipé d’un fin grillage pour éviter de perdre les objets fluets ou la moindre miette de muësli. Sur les côtés, des poches en filet permettent d’y glisser rapidement petits papiers et feuilles de route.

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Sous la poche, on remarque la sangle amovible et le fin grillage qui recouvre l’œillet de vidange – photo Dan de Rosilles

Vus depuis l’écran du computer, ces détails peuvent paraître bien futiles, mais sur le vélo au cœur de l’action ils contribuent au confort et à la tranquillité d’esprit, ce qui permet de se concentrer pleinement sur l’effort et le pilotage. Autre exemple : Sur la sacoche de cadre, la répartition des ouvertures permet de rationaliser le rangement sans se poser de questions. A droite, les deux grandes poches (dues à un séparateur scratchable amovible qui offre aussi la possibilité d’utiliser l’ensemble de la sacoche comme un seul et même compartiment, ou en deux parties). On sait donc qu’en envoyant la main droite on va piocher dans les « gros » volumes : alimentation, vêtements de pluie, gilet… qui peuvent être répartis en thématiques séparées sur les deux étages.

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La poche gauche de la sacoche de cadre est à réserver aux objets fins : porte feuille et porte-monnaie, smartphone, clés, couteau de poche – photo Dan de Rosilles

À droite, une seule ouverture et  un rangement à plat, pour le porte-feuille, le téléphone, le couteau de poche… C’est plutôt le côté qu’on sollicite lors des étapes en ville, au bar ou avant d’entrer dans les magasins d’alimentation. On ne peut pas se tromper, même dans le noir, ni oublier quoi que ce soit lorsqu’on quitte un bivouac.

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Sur le côté droit de la sacoche de cadre, deux fermetures éclair et deux étages (celle du haut est masquée par un rabat) permettent de rationaliser le rangement – photo Dan de Rosilles

Spécialisation et adaptation

La gamme Backcountry est à privilégier sur des parcours longue distance et dans des conditions rugueuses. Sur la route, on préfèrera des packs moins volumineux pour éviter la prise au vent, mais sur les coteaux et dans les bois ce problème ne se pose pas, ou beaucoup moins. Mais ce que je veux pointer particulièrement est la richesse de cette gamme qui permet de combiner entre eux les packs pour répondre aux besoins de chaque cycliste, de chaque vélo et de chaque parcours. Avec le temps, je constate qu’en fonction de la distance, de la saison ou du terrain j’ai besoin de tel ou tel rangement, placé à l’avant, au centre ou à l’arrière du vélo. Fiable, polyvalente, bien conçue, astucieuse et solide, la gamme Backountry ne laissera personne en manque de solution, ni ne trahira le cycliste pendant un raid.

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Solide, fiable, astucieusement conçue et polyvalente, la gamme Backcountry ne trahira aucun cycliste pendant un raid – photo Dan de Rosilles

 Sacoche de selle Backcountry 14 L 111€

Sacoche de cadre Backcountry « Full Frame » 12 L 147€

Sacoche top tube Backcountry 34€

Sacoche « Food Pouch » Backcountry 0.8 L 39,5€

Sacoche « Food Pouch » Backcountry 1.2 L 44€

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Dan De Rosilles
Dan De Rosilleshttps://www.strava.com/athletes/5149425
Dan vit à Arles et sur son vélo. Il concocte des itinéraires de route et de gravel aux petits oignons pour lui, ses amis et les membres des clubs Strava qu'il administre : Arles Gravel, Mi-Fixe-Mi-Gravel, Cyclistes Arlésiens Longue Distance (CALD) et Arelate Denta Rota Fixa. Il aime le pignon fixe, la longue distance, le bikepacking, la pêche à la mouche et la bière artisanale. Il produit des textes et des photos publiés sur Bike Café et plus ponctuellement dans la presse papier.

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