Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.
photo de bannière : Lumos
Qu’on soit fan de Johnny Halliday ou pas, on connait sa chanson “Allumer le feu”, qui a fait l’ouverture d’un mémorable concert au Stade de France en 1998. Est-ce cette chanson de gladiateur, qui a inspiré l’éphémère gouvernement Barnier ?
Pas moins de 5 ministres, et le Premier d’entre-eux, pour signer le texte d’un décret réglementant l’usage des feux arrières de nos vélos. Alors que Zazie avait écrit en 3 heures le tube de Johnny, le texte modifiant le code de la route a fait quelques allers et retours entre les ministères avant d’être publié. Ces derniers temps, des mauvaises langues critiquaient l’action gouvernementale concernant le vélo. La preuve est faite, par ce décret, qu’il n’en est rien, puisque 6 membres éminents de l’exécutif ont uni leurs compétences, pour apporter des solutions concrètes aux soucis des cyclistes.
La circulaire a tranché… Il était entendu que nous devions être équipés obligatoirement de feux avant et arrière sur nos vélos, mais la délicate question de savoir s’ils pouvaient être clignotants ou pas restait à préciser : c’est chose faite, ils ne doivent pas l’être.
Du coup, nos petits feux arrières devront arrêter de faire des clins d’œil aux automobilistes, sous peine d’une amende de 11 € (Contravention de 1ere classe).
Dans ce même décret n° 2024-1074 du 27 novembre 2024, pensant sans doute à la période de Noël, il est précisé que les cyclistes pourront porter sur eux des feux arrières signalant leur présence. Les nombreux cyclistes qui le faisaient (casques et vêtements) sont rassurés : c’est désormais légal (à condition qu’ils ne soient pas clignotants). Sinon, soulignons aussi une belle avancée grâce à ce nouveau paragraphe du code de la route dans deux ajouts : « II bis.-Tout engin de déplacement personnel motorisé ou cycle peut être muni de feux indicateurs de direction répondant aux caractéristiques techniques mentionnées au I. Le conducteur peut porter sur lui ces feux. » et « VI bis.-Tout engin de déplacement personnel motorisé ou cycle peut être muni à l’arrière d’un feu stop répondant aux caractéristiques techniques mentionnées au I. Le conducteur peut porter sur lui ce feu. ». Voilà de quoi élever votre vélo au niveau des véhicules motorisés. J’espère que cet arsenal ne deviendra pas obligatoire, je n’imagine pas voir ça sur mon single speed.
J’imagine que vous avez compris le sens ironique de ce billet. Faute d’allouer un financement et surtout d’appliquer une politique volontariste sur le développement de l’usage du vélo, la machine à légiférer, elle, ne marque pas de temps d’arrêt. Est-ce en allumant le feu sur les cyclistes que l’on fera progresser la sécurité ? C’est une partie du problème et pour ma part, je trouve absurde de ne plus pouvoir clignoter de l’arrière pour signaler ma présence de jour, sur nos petites routes des Bouches-du-Rhône. Les fabricants de loupiotes vont pouvoir simplifier leurs modèles, enfin si cette mesure est franco-française, ils s’en garderont bien.
Pour manifester votre désapprobation concernant l’interdiction d’utiliser des feux arrières clignotants sur nos vélos vous pouvez, comme je l’ai fait, rejoindre cette pétition. Elle a été mise en place sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale par Samuel de grandestcyclisme.fr : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2601
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Bonjour,
vrai débat ou fausse polémique ?
Il semblerait que cette décision ait été prise pour assimiler les cyclistes à tous les autres véhicules motorisés (nous viendrait il à l’idée de réclamer des feux rouges clignotants pour les automobiles ?)
Maintenant quand il s’agit de visibilité, qu’elle soit diurne ou nocturne on peut également faire l’effort en tant que cycliste de s’équiper d’une tenue claire plutôt que sombre. Il y a quelques mois l’excellent magazine 200 avait publié un article illustré de quelques photos qui montraient bien que le contraste entre l’environnement et le cycliste était grandement amélioré par un vêtement clair plutôt que sombre.
Je ne sais pas s’il existe réellement des études pour démontrer la supériorité de la visibilité nocturne d’un feu rouge arrière qu’il soit clignotant ou non, par contre et pour ce qui est du fait de rouler en peloton avec des feux arrières clignotants c’est assez inconfortable pour les suiveurs et d’ailleurs le règlement du Paris-Brest-Paris, bien avant la publication de ce décret, interdit le feu arrière clignotant (article 8 me semble-t-il).
Pour terminer je rendrai cependant grâce à Patrick pour le contenu de son article et y reconnaitrai là l’esprit frondeur typique d’un grand nombre de nos compatriotes. Maintenant libre à chacun de se déterminer suivant ses propres convictions pour aller (ou non) signer la pétition, rouler en mode fixe ou clignotant (11 €, ce n’est pas la ruine et un prix réduit pour la contestation)
Bonne route et soyez prudents !
Alain
Merci Alain pour ce commentaire. Mon billet se veut avant tout ironique, pour caricaturer la mauvaise habitude française consistant à légiférer en permanence/ On sait pourtant que le contrôle ne sera pas effectué, car il est dans ce cas ridicule et que la police devrait hiérarchiser ses interventions en fonction du niveau d’importance. Il y a sans doute plus à faire sur le respect des feux et autres conduites dangereuses. Pour la couleur des vêtements, pour ma part je déteste ce jaune fluo dont on voudrait habiller tous les cyclsites. Pour reprendre ton idée consistant à rendre symétriques les mesures sécuritaires : pourquoi ne pas demander aux automobilistes, qui roulent majoritairement avec des véhicules noirs ou gris, de repeindre leurs véhicules en jaune fluo 😉 J’arrête là car on risque de nous imposer aussi une ceinture de sécurité sur nos vélos…