AccueilSur le zincBrèves de comptoirComme un lundi : voir passer les cigognes

Comme un lundi : voir passer les cigognes

L’édito de la semaine de Bike Café

Photo de couverture : Pierre Pauquay

C’est l’époque de la migration des cigognes blanches qui viennent nidifier en Europe, après leur séjour hivernal en Afrique. Le passage de ces oiseaux, que l’on peut observer chez nous au dessus du couloir rhodanien, coïncide avec le retour de la saison des voyages à vélo. L’étude de ce phénomène migratoire montre que si elle a changé plusieurs fois de quartier d’hiver, la cigogne modifie plus rarement sa route de migration, faite d’étapes allant de 100 à 300 km quotidiens. Il est temps aussi pour nous de reprendre nos envolées exploratoires pour partir à la découverte de nouveaux territoires. 

voir passer les cigognes
Il est temps aussi pour nous de reprendre nos envolées exploratoires – photo Philippe Aillaud.

Le cycliste est moins routinier que la cigogne qui revient régulièrement chaque année, en suivant le même trajet pour retrouver un nid. Le voyageur à vélo va plutôt chercher à s’introduire dans un paysage, sans subir le cadre strict des grands axes migratoires imaginés pour les véhicules automobiles. Le luxe du cycliste est sa liberté. Contrairement à ce bel oiseau blanc, qui évite soigneusement l’altitude de la barrière pyrénéenne, le cycliste n’a pas peur de franchir les montagnes : il passe partout. 

Test du Triban GRVL 120
Sur la Carraire des Arlésiens, piste de moutons de la Routo du côté de Valensole – photo Philippe Aillaud

J’ai parfois évoqué dans mes articles les chemins oubliés que mon vélo de gravel me faisait découvrir. Il est question là également de chemins migratoires qui peuvent devenir des objectifs de découvertes. À vélo, nous devenons parfois des explorateurs. Cette route des moutons allant d’Arles à Borgo San Dalmazzo : la « routo » me donne chaque année l’envie d’adapter au vélo, sur le thème de la transhumance, un nouveau tronçon de ce GR69. Je suis sûr que vous avez tous une petite idée comme ça en tête. Dans le livre que nous avons co-écrit Dan de Rosilles et moi, nous évoquions cette phase jubilatoire qui amorce un projet de voyage. « L’idée d’un voyage à vélo naît souvent d’une envie, d’un souvenir, d’une anecdote qui vous a marqué ; elle se construit comme un scénario, comme une quête, autour d’un thème, d’une passion, d’une question qui vous taraude » (citation du livre).  

Sur Bike Café nous aimons parler de matériel, de nouveautés… mais nous aimons aussi partir rouler. C’est le titre d’une série d’articles que nous publions régulièrement sur nos voyages, mais également sur des récits que nos lecteurs nous envoient. Si vous avez envie de partager vos expériences n’hésitez pas à nous les proposer. En attendant, je vais scruter le ciel en espérant voir passer les cigognes. 

En bonus

Patrick.

Retrouvez l’intégralité de notre rubrique “Comme un lundi” en cliquant >ICI<

Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

2 COMMENTAIRES

  1. Des cigognes sont passées chez moi, à côté de Montpellier il y a déjà plusieurs semaines. En route vers la Suisse ? Désormais, c’est vraiment le printemps ; les projets fleurissent dans ma tête comme les asphodèles dans la garrigue en ce moment.
    Ton article me fait penser à l’un d’eux, réalisé il y a quelques années : “Mon Stevenson”. Je me suis tracé ce que je pense être le plus proche de l’itinéraire suivi par l’auteur écossais et sa Modestine, livre dans une main et souris sur le site Géoportail en mode “remontée dans le temps” de l’autre. En effet, l’itinéraire balisé actuel est un GR, donc tracé avec les marcheurs en tête. Evidemment, ceux-ci n’aiment pas le bitume et encore moins les voitures qu’on y croise. Le tracé du GR diverge donc souvent de la route (probablement) empruntée par Stevenson à la fin du 19ème siècle. J’ai donc lu et relu le récit en scrutant les toponymes mais aussi en décortiquant les descriptions de l’auteur, plongé dans les cartes Cassini pour imaginer ce qui me semblait être le parcours marché à 6 pattes, théâtre de ce livre souvent drôle, parfois même truculent, toujours très bien écrit qui reste encore l’un des bestsellers de la littérature de voyage pourtant pléthorique. J’ai ensuite enfourché mon fidèle destrier, chargé plus légèrement que Modestine (c’était au moins d’oût, la météo était bonne), pour une randonnée itinérante en solo tantôt sur route, tantôt sur chemin et quelques fois sur sentiers avec quelques passages – rares – franchement VTT.
    J’ai vécu 5 jours inoubliables avec mes rencontres et mes anecdotes à moi – bien que certaines me semblassent étrangement connectées à celles racontées (ou imaginées) par R.L Stevenson au point de m’entendre dire à voix basse : “esprit de Stevenson, es-tu là?” – une aventure que je me suis construite tout seul, immergé autant dans la nature que la littérature et l’histoire.
    Pour moi, la quintessence du gravel.

    • Merci Vince … Sur un trip Nice – Meyrargues en roulant en gravel sur l’ancienne voie ferrée du train des Pignes nous avons croisé un type avec son âne … une sorte de Stevenson qui faisait du “âne packing”.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Renseignez votre commentaire
Renseignez votre nom

Articles similaires

Du même auteur