Vous connaissez tous l’expression « prendre une veste » qui, malheureusement, évoque l’échec. Cet article nous propose de prendre une veste, mais cette fois pour nous hydrater, et pour justement éviter l’échec. L’hydratation sur le vélo, et notamment en off road, est parfois problématique. La solution se trouve peut-être dans le sac …
Nous avons pu tester le sac d’hydratation Chase 8 de chez Camelbak, distribué en France par Royal Velo. La famille Chase comprend 4 modèles (dont un pour femme) se différenciant par des variations d’aménagements et des poches à eau de 1,5 ou 2 l.
Ad hoc ?
Le Camelbak a été créée au début des années 90 avec un produit : la poche à eau et son sac à dos. Ce Camelbak était tellement novateur, que son nom est devenu générique d’une marque. Venant du VTT, je fais partie des utilisateurs de poches à eau depuis « toujours » : ai-je été victime de leur première pub « hydrate or die » ?
L’hydratation en VT, à moins de mettre pied à terre, est plus délicate qu’en vélo de route : allez saisir une gourde dans un cadre souvent encombré ou exigu, la porter aux lèvres – et donc ne tenir le cintre que d’une main -, lever la tête dans une montée caillouteuse ? Cependant, un sac à dos en descente de type enduro n’est pas forcement idéal : il ballote, glisse vers la tête, gène les déplacements du buste. Pour pallier ces inconvénient, certains n’utilisent que des bidons, d’autre des ceintures ventrales ce qui induit de faibles capacités de chargement en objets divers. Camelbak propose avec la famille Chase d’emporter une poche à eau de capacité respectable et d’avoir une bonne capacité de chargement et ce au plus prés du corps.
Décliné d’une version trail, ce produit orienté vtt est-il pertinent pour un usage gravel ?
En statique
Le modèle Chase 8 testé affiche une contenance de 6 l pour les affaires et 2 l pour la poche à eau. C’est un sac à dos sans ceinture qui se porte haut sur le dos ; équipé de bretelles très larges et de 2 boucles pectorales qui lui donnent son aspect veste. L’ensemble sac et poche pèse 600 g à vide.
Si la sangle haute est réglable en largeur et rigide, l’inférieure, tout aussi réglable, est élastique afin de ne pas gêner la respiration thoracique ; les deux sont ajustables en hauteur.
Le dos et l’intérieur des bretelles est en maille ventilée 3D, ce qui les rends légers et respirants. Il est doté de nombreuses poches. La partie dorsale offre, en plus de l’emplacement spécifique pour la poche à eau, 3 poches :
- une petite, fermée par un rabat avec glissières, propose un petit organiseur pour ranger multi-outil, démontes-pneu, cartouche de CO2 tandis que la chambre à air trouvera sa place en fond de poche. Et il restera de la place,
- une poche dite de débordement, extensible, pour glisser une polaire, une veste de pluie voire les deux,
- une poche plaquée fermée par un glissière dédié a des objets de faible épaisseur.
Les larges bretelles présentent :
- une poche pour téléphone, portefeuille sécurisée par une fermeture à glissière avec une poche en maille par dessus sur celle de gauche,
- deux poches en maille sur celle de droite, idéales pour des barres énergétiques et recevoir les sachets vides.
Le descriptif officiel mentionne une « boucle de pompe portable » : placer une pompe entre l’unique sangle extérieure et le rabat supérieur me semble dépendre beaucoup de la longueur pompe transportée (< 25 cm) et sa fixation me laisse dubitatif.
La poche à eau est la dernière itération de Camelbak avec embout doté d’un robinet profilé, ouverture large et facile, tuyau démontable, ancre de fixation de la poche au sac afin quelle ne glisse pas au fond de son compartiment, petite membrane verticale à l’intérieur pour éviter le ballottement du liquide (une technique anti-ballottement consiste à, une fois le plein fait, retourner la poche et en chasser l’air).
Sur le terrain
Chargé en eau, multi-outils, chambre à air, … le Chase 8, haut dans le dos, se fait oublier. Si le réglage des bretelles est sans problème, celui des 2 sangles pectorales pose question. Pour ma cage thoracique de 90 cm, la sangle du haut, coulissée au plus haut, peut encore s’allonger de 1 à 2 cm ; mais celle du bas, bien qu’élastique et réglée au plus large, nécessite de la remonter sur les coulisses pour que la respiration thoracique ne soit pas entravée. Une sangle inférieure plus longue serait, à mon sens, bienvenue pour des poitrines plus conséquentes …
Sur un parcours VTT non extrême, il remplit parfaitement son rôle : il ne bouge pas dans les descente secouantes, ne gène pas la respiration dans les montées, laisse le bas du dos à l’air libre et ne fait pas transpirer le haut du dos.
Sur un parcours gravel, où le dos est plus horizontal, aucune gène ne se fait ressentir du moins si l’on est habitué à avoir un sac sur les épaules. Sur le goudron il se fait oublier et pour les pistes, voir son comportement en vtt.
Retour d’expérience
Pour ceux qui fréquentent peu les traces secouantes, qui aiment bien s’arrêter pour boire ou qui boivent peu, la solution bidon + sacoche pour le matériel de réparation + poches du maillot/veste pour les bricoles est toujours d’actualité, surtout pour de courtes sorties.
Pour ceux qui aiment boire dans n’importe quelle condition, emportent leur maison pour la journée, ont plusieurs montures, ce sac constitue une bonne solution.
On aimerait …
Le tube de la poche à eau à une sortie dédiée sur la gauche du sac. Or les supports du tube sont sur la droite. Cela oblige à avoir :
- soit le tube qui barre la poitrine ce qui n’est pas pratique lors de la pose/dépose du sac,
- soit le tube sort à gauche et passe derrière la tête vers la droite en appuyant sur la nuque,
- soit le tube reste à gauche et n’est pas tenu,
- soit le tube sors de l’emplacement de la poche à eau par la droite mais n’a plus de sortie idoine.
Il manque un petit mousqueton dans une poche fermante pour sécuriser des clés. Et fournir une vraie fixation extérieure pour une pompe (ou ne pas la mentionner dans le descriptif).
Les 3 poches filets sur des 2 bretelles sont un peu redondantes ; dupliquer celles de la bretelle de gauche sur celle de droite peut être une solution.
Prix : 119,99 €
Bonjour,
ce type de sac ou veste (selon les fabricants) est très utilisé dans le monde du trail et existe en plusieurs contenances.
Ils sont conçus pour ne pas bouger en course nature, sans pour autant gêner la respiration ni les mouvements : donc ça ira en vélo.
Je suis adepte de Salomon (8L et 12L) et WAA (3L) : leurs nombreuses poches permettent de ranger chaque choses à portée de main et de pouvoir les trouver/sortir facilement et sans effort, voire sans s’arrêter. Décathlon a fait récemment d’énormes progrès sur leurs sacs trail, bien moins chers.
J’ai personnellement abandonné la poche à eau il y a plusieurs années pour plusieurs raisons : nettoyage, difficulté de savoir “ou on en est” mais surtout “ce qui reste”, ce qui est indispensable en trail => je lui préfère 2 flasques souples avec pipette longue, qui permettent de boire sans les mains qui peuvent être occupées par les bâtons ou à prendre du ravitaillement (Raidlight Eazyflak press-to-drink : combine tétine courte et tétine longue coudée).
Je débute le vélo et attend mon gravel avec impatience (j’utilise en attendant mon VTT vieux de 15 ans !) et c’est tout naturellement que je fais la transposition avec le trail. je trouve confortable de pouvoir m’hydrater juste en penchant la tête vers la tétine de la pipette, sans lâcher le guidon (pas toujours évident dans les chemins, plus facile sur route).
je peux varier les contenant de 250ml à 600ml et y mettre des boissons différentes (eau d’un coté, énergétique de l’autre, sucré à gauche, salé à droite, etc.).
si j’ai besoin d’avoir une autonomie supérieure, je mets dans le sac une flasque souple 1L (ou plusieurs) pour compléter. J’ai donc largement d equoi faire, avec confort et sécurité : mes mains ne quittent pas le guidon en roulant.
le point faible, c’est l’autodiscipline : plus le sac est grand, plus on veut en mettre, et il va falloir le porter.
Là, la discipline liée au trail est de bonne augure !