La marque italienne Fizik est un “chausseur” apprécié dans le monde du cyclisme. Avec ses différentes gammes et ses nombreux modèles, il sera difficile de ne pas trouver chaussure à votre pied. Cette année les pratiquants gravel vont être gâtés, puisque nous avons deux nouveaux modèles à vous présenter. Il est loin le temps où on empruntait aux VTTistes leurs “souliers” cramponnés. Les modèles gravel affichent désormais leur identité et on assiste même à une segmentation entre gravel sportif et gravel rando. C’est pour cette raison que Fizik nous propose pour la première catégorie la Vento Ferox Carbone et pour la seconde la Terra Atlas.
Vento Ferox Carbone
Testées par Patrick
Ferox ou féroce ? On retiendra – de cette consonance qui provoque la rime – la qualité de dévoreuse de pistes, que j’ai immédiatement constatée avec ces chaussures, dès ma première sortie. Lorsqu’on ouvre la boîte, en voyant les chaussures par dessus, on peut douter qu’elles sont destinées à une pratique “All Road”. C’est en regardant la semelle que l’on constate alors que ce sont bien des chaussures pour fréquenter les pistes. Leur poids de 297 g, relativement léger, confirme cette apparence.
Au déballage
Qualité de l’emballage et qualité visuelle du produit, comme d’habitude chez Fizik. La tige est constituée de plusieurs matériaux : un tissu en polyuréthane laminé qui présente une trame tissée et résistante. Des renforts placés judicieusement qui protègent la chaussure, si on vient frotter le rocher. La languette est micro perforée, pour laisser l’air circuler à l’intérieur. La semelle carbone X1 (indice 10) supporte une partie cramponnée en caoutchouc d’apparence solide et munie de 2 crampons vissant à l’avant.
En statique
Le chaussant est parfait : 41 1/2, merci pour cette demie pointure qui me permet d’avoir une chaussure ajustée à mon pied. Le 42 a tendance à sortir un peu au niveau du talon, malgré les inserts en silicone du talon et le 41 est trop juste : mes orteils touchent légèrement, mais il faut tenir compte de la dilatation du pied induite par la chaleur en été. Mon pied relativement fin trouve sa place et le serrage du strap le maintient parfaitement.
Sur le terrain
Ces Ferox bien campées sur leur plaque carbone ne rechignent pas à transmettre les watts aux pédales. Le maintien assuré par la sangle scratchée, inspirée du Powerstrap des X4, s’avère particulièrement efficace. J’avais d’ailleurs eu l’occasion de tester les Terra X4 équipées de scratchs. Ce test avait mis fin à mes doutes concernant ce type de serrage. Le seul bémol à l’époque sur les X4 était le manque de ventilation interne. Avec ces Ferox, ce n’est pas le cas. Un seul scratch sur la partie haute est suffisant pour sangler le coup de pied. Le serrage avant est assuré par un Boa. Ce choix permet au mesh de laisser passer l’air pour maintenir une bonne climatisation interne.
La complémentarité des systèmes de serrage est intéressante. Le scratch verrouille le pied qui se cale bien dans le fond de la chaussure, en laissant une certaine souplesse. Le micro serrage permet de moduler la pression sur la partie avant en cas de dilatation du pied lorsque la chaleur monte. Ce sera appréciable également si on doit marcher ou faire du portage.
Le bilan
Après quelques sorties sur les DFCI de Provence, j’ai trouvé ces chaussures performantes et confortables. Le gros plus de cette Ferox est la rigidité de sa semelle, associée à son faible poids, le tout permettant une bonne utilisation de la puissance du cycliste. Elle va satisfaire les cyclistes qui aiment appuyer. Elle plaira également aux pratiquants d’ultra biking car elles se portent toute la journée sans problème en permettant la marche si c’est nécessaire. Il faut également souligner la polyvalence d’usage : Cyclocross, XC et bien sûr gravel et Ultra. Pour le bikepacking et le voyage j’aurais tendance à préférer le modèle Atlas. Le seul défaut sera le prix de ces chaussures que l’on pourra comparer aux Shimano RX8 ou aux Specialized Recon.
Caractéristiques
- Système d’ajustement Li2 BOA®
- Semelle extérieure X1 Carbon – avec bande de roulement en caoutchouc, indice de rigidité 10
- Poids : 297 g
- Tailles : 36-48 (37 à 47 également en demi-pointures)
- Deux couleurs : noir / lilas
- Prix : 299 €
Terra Atlas
Testées par Philippe
Ce modèle porte un nom qui évoque l’aventure et la grande épreuve de bikepacking de l’Atlas Mountain Race entre Marrakech et Agadir… La Terra Atlas est une véritable chaussure tout-terrain, conçue avec un ajustement plus confortable. Elle se destine aux pistes de gravier, aux sentiers de VTT pour des aventures d’une journée ou aux longues escapades à vélo, pour ceux qui dépassent les frontières.
Sur son site, Fizik classe ses productions en “Séries”. Terra est celle qui est conçue pour vous emmener au-delà de vos limites en gravel, All-Mountain et eMTB.
Dans cette série, où se côtoient chaussures, selles et quelques accessoires, la nouvelle chaussure Atlas y est présentée comme “une véritable chaussure de cyclisme tout routes et terrains conçue avec un ajustement plus généreux pour un confort sans fin, des pistes de gravier aux sentiers de VTT, des aventures d’une journée aux longues escapades à vélo, pour les cyclistes qui ne connaissent pas de frontières“.
Cousine de la Terra X5 et développée en intégrant les retours des utilisateurs, elle propose un chaussant plus confortable en largeur et une semelle redessinée pour être performante.
Au déballage
La tige est très semblable à celle de la X5 : mêmes matériaux, languette, trous d’aération, mais un talon un peu plus bas et moins ‘bloqué’. Exit la sangle velcro sur l’avant pied de la X5, l’Atlas offre toujours un serrage micrométrique Boa L6 mais qui cette fois opère sur toute la longueur de la languette. La semelle en nylon (indice de rigidité 5) avec bande de roulement en caoutchouc, est plus intégrée à la chaussure et fait moins VTT. Si la semelle intérieure est classique et épurée, un adhésif assure l’étanchéité avec la plaque de fixation des cales. La finition est de très bonne facture : pas de fils libres en fin de couture, des petits picots néoprène au niveau du talon d’Achille pour le maintenir en douceur, une boucle de chaussage arrière, une languette bien guidée, la possibilité de visser des crampons (non fournis) pour les terrains gras.
La semelle d’une seule pièce est parfaitement raccordée à l’empeigne par un contrefort qui la ceinture tout en restant discret. L’ensemble donne une chaussure sobre qui n’affiche pas ostensiblement son coté tout terrain, mais plutôt un côté derby de marche. C’est presque une pantoufle de vair !
Outre les coloris classiques noir et vert, on peut remarquer un gris et surtout un rose clair/foncé qui sort avec élégance de l’ordinaire.
En statique
J’ai un pied fin 42 1/2 – 43 de 27,5 cm auquel le chaussant Mavic/Salomon en 43 1/3 est parfaitement adapté, tant en chaussures VTT que running. Si je n’ai jamais eu de chaussures tout terrain italiennes, j’ai eu pendant plusieurs années des chaussures espagnoles de XC. La paire d’Atlas essayée est en 42 1/2, soit d’après le tableau des tailles de Fizik, 27,35 cm, donc une différence de 1,5 mm. Cette petite différence ne se fait pas sentir car la chaussure est un peu plus large. Le Boa permet un serrage rapide et précis et le câble coulisse bien dans les passants. La pose des cales SPD se fait sans problème particulier, aidée par la présence de graduations. Cependant si, comme moi, vous réglez vos cales fortement vers l’avant, la course est limitée vers la proue, comme sur beaucoup de chaussures.
Sur le terrain
J’ai effectué plus de 700 km et 9000 m de D+ avec ces chaussures pour des sorties toutes routes et gravel, de quelques heures à une journée ; ainsi qu’une petite marche d’approche pour rejoindre le pied de voies d’escalade par un cheminement raide avec des marches, des racines et des plaques calcaires. Par contre, mes frontières se sont limitées à des terrains secs entre levé et couché de l’astre solaire. En toute circonstance, les Atlas se sont faites oublier :
- l’enclenchement des cales est aisé, quelle que soit la situation ;
- sur le goudron, je n’ai pas noté de baisse de performance par rapport à mes précédentes chaussures de XC à semelle carbone ;
- en gravel, lorsqu’il faut poser pied à terre quand la montée est trop raide ou caillouteuse, voire les deux, la relative souplesse de la semelle et son adhérence permettent d’avancer sans dérapage et ou gêne intempestifs, qui se rajouteraient à la contrariété d’avoir posé pied à terre ;
- en marche ‘pure’, la cale bien protégée dans la semelle vous évite de surfer sur les dalles et roches dures.
Le câble du Boa, déroulé de la poulie réceptrice, est suffisamment long pour permettre un chaussage aisé ; il faut juste bien positionner la languette, avant de tourner la couronne du Boa.
Le bilan
Après un douzaine de sorties, les Atlas ne montrent aucun signe de faiblesse.
Les promesses du marketing seraient elles tenues ? Je pense que oui car les Atlas sont à l’image du gravel : efficaces, confortables et sobres ; en bref efficientes.
Compte tenu de mon pied fin, je pense qu’un double Boa permettrait un serrage encore plus précis, mais avec un coût plus élevé.
Caractéristiques
- Système d’ajustement L6 BOA®
- Semelle extérieure en nylon X5 – avec bande de roulement en caoutchouc, indice de rigidité 5
- Poids : 355 g
- Tailles : 36-48 (37 à 47 également en demi-pointures)
- Couleurs : noir / rose / gris / vert
Prix : 199 €
Infos sur le site
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord sur la partie Terra, les ayant moi -même depuis quelques semaines.
Je confirme surtout que les bosses sous la semelle sont en caoutchouc souple et permettent de marcher en sécurité sur des pavements glissants sans glisser comme on peut l’expérimenter avec des chaussures XC plus typées course ; le chausson plus large aussi est très confortable, le tout pour un prix assez contenu.
Comme d’habitude article au top, continuez,
François.
merci François pour vos encouragements qui nous poussent à toujours faire mieux ! Sportivement, Matthieu
Bonjour , sont elle suffisamment confortable pour quelqu’un avec le pied large ?
J’ai moi-même le pied assez large, et autant je me sens à l’étroit dans mes NorthWave de XC autant dans celles-ci je suis vraiment bien.
merci pour ton retour , je pense m en prendre une paire pour remplacé mes sidi eagle mega
J’ai les terra ergo lace x2 et un pied large et malheureusement je les trouve trop étroites.
bonjour et je souscris : un test complet, détaillé, et auquel on CROIT !
je peux dire que c’est rare. ne changez pas et chapeau bas !
j’ai un feu du pied sur toutes TOUTES les shoes essayées, dans ma pratique cyclo : que j’aille du cyclo pur (assez long, disons 150-200km) au gravel (je viens de devenir fan), je roule 60/70% route et 30/40% chemin..et de plus en plus sur chemin.
je cherche un peu de relance type carbone, car je trouve cela qd mm utile en gravel, tout comme une paire de roues carbone. ça se discute mais à mon sens, un brin de nervosité est agréable et utile. mais je cherche….du confort. et j’ai un pied en sucette : ultra FIN ! donc je suis super séduit par Atlas ou Ventox….mais ne saurais choisir ! je viens de troquer mes Mavic archi serrées contre une Shimano WIDE et avec 1 pointure de plus ? feu du pied ! huiles essentielles, nok, j’ai tout essayé. ma question (j’y viens) : indice 5 de semelle, vous dites ne pas ressentir de perte de relance, de nervosité ? la Ventox me tente…..MERCI si jamais vous répondez. je vous suis désormais. amitiés.
Merci Marc pour votre commentaire sympathique. Effectivement nous testons véritablement les produits et on ne se contente pas de 2 ou 3 photos type “influenceur” sur Instagram. Pour revenir à votre question, le choix des chaussures est très personnel. Personnellement j’ai un pied Fizik. J’apprécie indifféremment leurs chaussures route et Gravel. J’utilise également des Specialized et des Mavic. La Vento Ferox sera parfaite pour un usage mixte route/gravel et ultra distance. La rigidité de la semelle est un plus dans la transmission de la force. Elles restent confortables et on peut marcher avec.
merci beaucoup patrick, pour la réactivité et la réponse ; bien noté. toujours aussi impossible en france (et ailleurs ?) d’essayer vraiment sans acheter une paire, et bien je vais….commander, essayer, renvoyer ou garder la “bonne paire” en espérant qu’une fois les cales posées et en sortie Gravel, la shoe fonctionnera ! pied fin, mais je l’espère, pas une shoe super super trop ajustée…problème que j’avais eu avec ma Mavic route. amitiés
Bonjour, merci pour cet essai détaillé. Pour de l’ultra distace, sur plusieurs milliers de km sur route, vous conseillez plutôt quel modèle ?