Sauvage Bicycles a lancé courant novembre une nouvelle machine en titane taillée pour l’ultra-distance, l’UltraRoute. Je l’ai testée pendant plus de 900 km cet automne, sur des sorties entre 3 et 9 heures – soit 80 à plus de 200 km – de quoi se faire un bon avis des capacités de ce nouveau vélo. Bannière : capture d’écran vidéo TDG.
Sauvage UltraRoute : présentation
L’UltraRoute est le nouveau vélo en titane de la gamme Sauvage. Retrouvez une présentation complète de cette nouvelle machine – statique et dynamique – en cliquant sur la vidéo YouTube ci-dessous !
Le Cadre du Sauvage UltraRoute
Ce nouveau vélo Sauvage est construit à l’aide de deux alliages de titane : du grade 9 (3 % aluminium, 2,5 % vanadium, plus connu sous la nomenclature de Ti3Al-2,5V) pour les tubes principaux (avant et arrière) et du grade 5 (6 % aluminium, 4 % vanadium, plus connu sous la nomenclature Ti6Al-4V) pour les éléments de jonction (douille, boîte de pédalier, coquille des bases). “Les pièces sollicitées comme le boîtier de pédalier, les coquilles de pattes de dérailleur et la douille de direction sont en grade 5, bien plus rigide, et plus aptes à encaisser les forces exercées que le grade 9”, explique David Robert, fondateur de Sauvage.
Ici, pas d’hydroformage comme sur les cadres titane Robert Frameworks, ou d’impression 3D comme la nouvelle gamme Léon 2025, mais un procédé de soudure classique pour du titane, sous inertage (un gaz inerte (argon, hélium ou un mélange Ar-He) protège de l’oxydation l’électrode, le bain de fusion et ses abords, NDR).
À noter que les cadres sont soudés en Asie chez un prestataire de Sauvage puis expédiés à Kayl (Luxembourg) ou Senones (France) pour un assemblage final à la carte, grâce à un configurateur en ligne proposant de nombreuses options.
Parmi les spécificités techniques sur ce vélo, citons le boîtier de pédalier au format T47 ainsi que la patte de dérailleur au standard UDH, dont Laurent Biger vous a décrit les nombreux avantages.
Au niveau des points d’emport, ils sont au nombre de 4 au diamètre standard porte-bidon : 3 jeu d’inserts dans le triangle avant et un jeu d’insert sous le tube diagonal. Deux perçages supplémentaires sur le top tube permettent d’y fixer une sacoche type “bolt-on”. Le vélo est également équipé de perçages sur le triangle arrière permettant d’installer des garde-boues et un porte-bagage.
Géométrie du Sauvage UltraRoute
Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, la géométrie de l’UltraRoute présente trois caractéristiques notables :
- Une géométrie très sloping ;
- Une douille de direction haute ;
- Un triangle arrière très compact.
Ces remarques visuelles sont confirmées par l’étude de la géométrie. Sur le modèle testé (taille M), la hauteur de douille de direction est de 165 mm, assurant une position très relevée sur la machine. Les bases particulièrement courtes (410 mm, quelle que soit la taille) expliquent en grande partie – grandement confirmé par le test terrain – le caractère réactif de la bête.
Enfin, l’UltraRoute peut accueillir une monte de pneus jusqu’à 43 mm de largeur. Sur mon modèle, une paire d’Hutchinson Blackbird 30 mm tubeless chaussait des jantes RLine Vertex carbone de 30/35 mm de hauteur.
Sauvage UltraRoute : le test terrain
Ce nouveau UltraRoute a été testé pendant plus de 900 km, sur des sorties variant entre 2 et 8 heures. Une longue échappée, mon “classico” entre Aix-en-Provence et Embrun, m’a permis de me faire une bonne idée des qualités – nombreuses – de l’UltraRoute au fur et à mesure des kilomètres.
Premier constat : la position relevée assure une conduite et un pilotage très confortables, en toutes circonstances, que l’on place ses mains en haut des cocottes ou en bas du cintre. Mention très bien au passage pour le cintre offrant une prise en main agréable, notamment grâce à un drop réduit, une zone ergonomique élargie au niveau du “creux” du cintre et un backsweep (angle du cintre qui revient vers le cycliste) limitant la fatigue.
Deuxième constat : le vélo est terriblement efficace grâce à son triangle arrière compact. Dès que l’on appuie sur les pédales, le vélo part au quart de tour. La nervosité ressentie est renforcée par la rigidité des roues carbone RLine Vertex carbone, impossibles à prendre en défaut tant au niveau de la rigidité latérale que verticale.
Enfin, le vélo est très confortable, grâce à l’utilisation du titane qui apporte une véritable filtration des vibrations. Cela est encore plus perceptible sur les routes au bitume dégradé des Alpes de Haute Provence que j’ai empruntées. J’aurais aimé tester cette machine avec des pneus route 32 mm. Le confort aurait été encore supérieur avec un niveau de performance toujours élevé.
Caractéristiques du Sauvage UltraRoute testé
Chaque modèle d’UltraRoute est unique, puisque l’UltraRoute est proposé à la vente en version kit-cadre (cadre + fourche + patte UDH) ou en vélo complet. Le configurateur en ligne vous permet ensuite de choisir l’ensemble de vos périphériques, pour composer un vélo selon vos besoins.
Voici la configuration de mon vélo test – tout l’équipement est à choisir sur le configurateur Sauvage
TAILLES | XS, S, M (taille testée), L , XL, XXL |
CADRE | Titane – grades 9 (tubes) et 5 (boîte de pédalier, douille, pattes arrière) |
FOURCHE | Carbone 88 Ultralight Road |
JEU DE DIRECTION | Intégré, conique |
POTENCE | Intégrée, FSA ACR |
GUIDON | Cintre Ritchey Butano WTS aluminium – flare 18° ; – reach : 73 mm ; – Drop : 115 mm ; – largeur : non mesurée. |
TIGE DE SELLE | Ritchey Comp 2-Bolt Seatpost 31,6 mm |
SELLE | San Marco Short Fit |
MANETTES | SRAM Rival AXS |
ÉTRIERS DE FREIN | SRAM Rival AXS |
DISQUES | SRAM Centerline X Centerlock de 160 mm |
DÉRAILLEUR ARRIÈRE | SRAM Rival AXS, 12 vitesses |
CASSETTE | SRAM XG-1250, 10-36 dents, 12 vitesses |
CHAÎNE | SRAM Rival, 12 vitesses |
PATTE de DÉRAILLEUR | SRAM UDH |
PÉDALIER | SRAM Rival AXS, plateaux 43/30 dents |
BOÎTIER DE PÉDALIER | SRAM DUB, boitier fileté T47 à roulements internes |
ROUES | RLine Vertex carbone route 30/35 mm (AV/AR) |
AXES TRAVERSANTS | Avant : 12 x 100 mm Arrière : 12 x 142 mm |
PNEUS | Hutchinson Blackbird Tubeless 30 mm |
ACCESSOIRE | Chargeur SRAM AXS |
POIDS | 8,9 kg en taille M, sans pédales (vérifié) |
Bilan de ce Sauvage UltraRoute
Ce vélo est le deuxième modèle en titane que je teste, après le Chiru X-Root et j’en suis pleinement satisfait. Le vélo tient sa promesse de monture conçue pour la longue distance grâce à une géométrie confortable et l’apport du titane qui réduit notablement la fatigue lors de longues chevauchées. L’UltraRoute n’est pas un vélo “mou”, bien au contraire ! Le triangle arrière confère une grande sportivité au vélo, tandis que les roues carbone RLine assurent du rendement et de la légèreté. Avec une paire de roues en aluminium, le prix sera réduit de 500 euros mais l’investissement dans le carbone est à mes yeux indispensable si vous souhaitez avoir le meilleur des deux mondes : un vélo confortable mais qui grimpe bien et offre une bonne inertie à partir de 30 km/h.
Son poids est certes supérieur (1 kg environ) à celui d’un vélo carbone traditionnel mais le gain de confort vous permettra de conserver une fraîcheur appréciable pour ne pas faire flancher la moyenne sur des sorties de plus de 8 heures.
Fiche complète du vélo sur le site du fabricant : Sauvage UltraRoute
Prix du montage testé : 4 534 euros
Les cadres Sauvage sont spécifiquement garantis 50 ans, au premier acquéreur uniquement, contre tout vice de fabrication, dans les conditions d’usage des vélos.