Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui, Patrick.
Photo du bandeau Jeanne Lepoix : la Normandiecat, dans le froid on y croit
Les croyances font partie du folklore cycliste. Elles fleurissent dans les échanges qui s’installent dans les pelotons du dimanche, les réseaux sociaux et les médias. Les phrases qui commencent par « Je crois que… » prennent une valeur de vérité, en fonction de l’influence de ceux qui les expriment.
Dans le vélo, les cyclistes « pros » se moquent de ces croyances : ils raccourcissent leurs manivelles, utilisent des pneus plus larges, choisissent des mono-plateaux… Ces agnostiques de la religion cycliste bousculent les anciennes vérités, dont on a complètement oublié la provenance. De fait, et par leur exemple, ils en créent de nouvelles. De tout temps, l’être humain a cru ou voulu croire à des choses incroyables. La terre était plate, le ciel pouvait nous tomber sur la tête… Aujourd’hui, les manivelles de 165 font tourner les roues de Pogačar à une vitesse folle. Est-ce que pour autant vous allez remplacer vos classiques 172,5 : pas sûr ! Le doute s’installe. Croire, c’est avoir foi en quelque chose qui n’a pas obligatoirement de justification rationnelle. C’est être convaincu d’avoir accès à une vérité que l’on pense immuable.
Vous vous demandez où je veux en venir avec ma philosophie de comptoir, sur le zinc de Bike Café. Et bien, en ce lundi matin, devant ma tasse de petit noir, je voulais vous inviter à croire en vous-même, en matière de vélo rien n’est définitif. J’ai écouté récemment de nombreux podcasts révélant des témoignages de cyclistes qui ont la foi. Se mettre au vélo et gagner sa liberté pour un groupe de femmes grâce à une association, ouvrir un café vélo, quitter un job confortable pour devenir cadreur vélo, se lancer dans le voyage aventure à vélo, utiliser le vélo pour son transport quotidien… Tous ces exemples m’ont montré qu’il y a plein de bonnes raisons d’avoir la foi dans ses propres projets. C’est là que nous devons placer nos véritables croyances.
Chez Bike Café, nous sommes persuadés que le vélo est un vecteur de développement personnel. Laissons de côté les réseaux de croyances, d’influences, de fake news, d’arguments commerciaux… soyons nous-même ! C’est pour ça que ce matin, je tiens ces propos sur notre site, où je me sens libre d’écrire ce que je ressens. Le vélo est un outil de liberté, alors pourquoi s’enfermer dans ce qui est imposé, convenable ou commercial ? Si je m’étais contenté d’écouter l’évangile du vélo, je n’aurais pas fait du gravel en 2015 puisque les VTTistes se moquaient de nos fourches non suspendues et que les routiers raillaient nos lourdes “bétaillères”. Je ne ferais pas non plus du single speed, car le minimalisme n’est pas de mise aujourd’hui. Comme vous j’espère, j’avance avec curiosité sur le chemin de ma vérité. C’est parfois pour moi, comme dans la montée du Ventoux, lorsque mes muscles me font mal et que je me dis “On y croit… la récompense est en haut” Pour nous, média alternatif et peu conventionnel, on y croit aussi. C’est aussi grâce à vous, qui lisez cette dernière phrase de mon édito, qu’on continue à y croire.
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Un article qui fait plaisir à lire et qui contredit la chanson de Claude François « le lundi au soleil » qu’on aura jamais .
Oui c’est un lundi gravel au soleil , où chacun peut se réchauffer à ses propres rayons sans être obligé de suivre la lumière braquée des spots .
Une humeur matinale de Patrick dont je me réjouis car elle illumine depuis toujours mon esprit depuis que j’ai découvert la pratique .
Merci Denis, tu es un converti de la première heure.
“le vélo est un vecteur de développement personnel” : je n’ai rien lu d’aussi vrai sur le vélo depuis des lustres ! Merci Patrick pour cette phrase que je ressortirai à l’envi.
Merci Christophe … J’espère que tu feras à nouveau la boucle 2025 des Bacchantes à vélo, on prépare ça … là aussi on y croit 😉
Sous le soleil de début février… Chouette de lire ton article tout en mangeant des panisses avec de l’aïoli, entre l’Isle-sur-la-Sorgue et Marseille via les Alpilles et la Camargue, à vélo, évidemment, sur un itinéraire un peu gravel, un peu route, “à la va comme je le sens”… l’haleine va être redoutable…
François
Bel article, merci.
Il y a près de 2 ans, j’ai décidé de me débarrasser de ma voiture et de vélotaffer toute l’année.
Si j’avais écouté les avis de la majorité de mon entourage, je me serais privé d’un de mes principaux motifs de fierté aujourd’hui !