L’édito de Bike Café
Photo de couverture : Petits cyclistes, photo Monsieur Pignon et Madame Guidon
J’ai l’impression que le vélo a toujours été présent en moi… Mon seul regret est de ne pas l’avoir vécu plus intensément dans ma jeunesse. À 8 ans, je découvre, dans la remise chez mon grand-père, le cadre d’un vieux vélo de piste qui avait appartenu à mon père. J’ai su bien plus tard qu’il roulait au Vel’ d’Hiv avant guerre avec Robert Chapatte et bien d’autres. Il ne m’a jamais parlé de cette période 39-44 qui a mis fin trop tôt à ses rêves de jeunesse. Il ne m’a rien transmis de son expérience concernant le vélo. Au milieu des années 50, je jouais avec mes copains dans le bac à sable avec mes figurines de “petits cyclistes”, poussant ma bille sur un circuit symbolisant le Tour de France, pour faire avancer mon Louison Bobet en Zamac. Plus tard, mon autre grand-père m’offre une horrible randonneuse couleur vert d’eau avec des pneus ballon blancs en 650, alors que je rêvais d’un vélo de course rouge.
Je n’ai pas véritablement perçu à l’époque cette frustration d’un destin qui mettait un bâton dans les roues de mes rêves de vélo. J’ai regardé ailleurs : le foot à 10 ans, l’athlétisme à 14 ans et le hand-ball à 18 ans. Il faudra attendre l’âge de 32 ans, après une belle période d’abstinence sportive, pour me voir sérieusement monter sur un vélo. C’était pour lâcher les apéros et mes 2 paquets de cigarettes quotidiens. Remplacer une addiction par une autre, c’est parfois une méthode qui marche. Je me suis mis à pédaler furieusement : cyclotourisme, brevets de montagne puis compétition amateur. J’ai stoppé net, suite à une chute et surtout à cause d’un changement professionnel qui me laissera juste le temps de pratiquer la course à pied dans un emploi du temps très chargé.
Cette longue parenthèse sans vélo va durer 25 ans… Un quart de siècle perdu pendant lequel ce petit vélo est resté au garage dans un coin de ma tête. Il est remonté à la surface quand j’ai eu le temps de m’y remettre. Comme on dit : le vélo ça ne s’oublie pas ! Mon moteur physique, bien entretenu par une pratique intensive de différents sports outdoor, m’a permis une remise en selle rapide et surtout la découverte tardive de cette passion faite d’un mélange d’efforts, de curiosité, d’esthétisme, de culture… On ne peut pas regretter ce qui n’a pas existé. Ce petit vélo est devenu le titre d’une rubrique régulière sur le magazine Cyclist France auquel je collabore depuis le début. Depuis vendredi dernierl, un nouveau numéro est en kiosque avec un nouveau portrait. Je m’intéresse dans mes articles aux « petits vélos » des autres, racontant leurs histoires, toutes différentes et passionnantes. Le sujet est inépuisable et tellement large qu’il ne me lasse jamais. Je chronique des bouquins sur le vélo, mais celui qui sera toujours le plus beau, c’est celui que mon petit fils m’a écrit et dessiné pour mon anniversaire, alors qu’il avait 7 ans. Le dessin était imparfait, mais l’histoire est pleine d’imagination.
Vous aussi vous avez sans doute un petit vélo dans votre tête. Je vous le souhaite ! C’est tellement précieux de rêver à la prochaine aventure vélo, de penser au nouveau matos que vous convoitez, de vous repassez en mémoire des instants de liberté vécus à vélo… J’espère que Bike Café vous apporte toutes ces inspirations et que nous sommes aussi dans votre tête aux côtés de vos petits vélos. Restez avec nous en vous abonnant à notre newsletter.
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