AccueilSur le zincBrèves de comptoirComme un lundi : les absents ont-ils des raisons d’avoir tort ? 

Comme un lundi : les absents ont-ils des raisons d’avoir tort ? 

L’édito de Bike Café

Nous avons vécu en octobre le 41ᵉ Roc d’Azur où certains absents ont été remarqués. Pas de Cannondale, ni Trek, Giant, Van Rysel… D’autres marques, moins importantes, ont elles aussi boudé ce rendez-vous de bord de mer. Que se passe-t-il dans le monde du vélo pour que ces marques, qui avaient pignon sur Roc, désertent la plaine de Fréjus ? Le salon des exposants est un événement dédié aux visiteurs. Sur trois jours, les marques peuvent toucher des milliers de clients potentiels. Est-ce une question de budget ou est-ce que le concept a vécu avec désormais des consommateurs sur-informés, qui ne viennent plus chercher ici les nouveautés qu’ils découvraient autrefois dans les allées du Roc ? 

les absents
Roc d’Azur – photo Philippe Aillaud

Je pense que la désertion de ces marques vient du fait que le commerce du vélo a changé de visage. Les grandes marques, citées plus haut, se sont ouvertes à Internet tout en gardant leurs magasins distributeurs. Un exercice périlleux vis-à-vis d’un terrain commercial labouré depuis des années par ces acteurs de la proximité. Pour soutenir ces réseaux, qui pourraient souffrir de voir se développer la concurrence du web, il faut compenser et sans doute en utilisant les budgets consacrés aux salons comme celui du Roc. Alors ces absents ont-ils raison d’avoir tort ?
Si on raisonne business, ils ont sûrement raison, mais si on évoque la passion partagée, ils ont tort de se priver d’un tel rendez-vous populaire et sportif. La solution pour qu’ils reviennent serait sans doute à chercher ailleurs et peut-être dans la forme de ce salon et sans doute son coût : stand, frais de déplacement… Chaque année, ASO apporte un contenu sportif nouveau et disruptif qui tend à s’ouvrir aux sports outdoor. Thomas Delpeuch (directeur du Roc d’Azur CIC) déclare « Le bilan de ce Roc d’Azur CIC 2025 est très positif, à la fois au niveau des épreuves et du salon. Les visiteurs sont multisports et multi-usages outdoor. Nous nous adaptons à l’évolution de leurs pratiques… » Derrière cette satisfaction, exprimée par son directeur, le Roc montre un décalage entre cette ouverture sportive et le côté conventionnel du salon qui reste très vélo. Ce salon creuse les écarts entre les aspirations des sportifs, évoquées par Thomas Delpeuch et les réactions d’un marché qui cherche à enrayer ses pertes.

Je me prends à rêver d’un Roc où les marques outdoor pourraient venir apporter un peu de fraîcheur au côté classique du vélo. Je pense aussi qu’on pourrait donner plus d’espace à ce lieu exposants avec des zones de repos, un espace bivouac pour faire venir les gens à vélo avec plus d’animations… La base loisir n’en manque pas. En fait, le Roc devrait à mon sens quitter le mode “Foire” pour devenir un Festival multisports outdoor joyeux et festif, auquel les absents auraient vraiment tort de ne pas participer. Il est sans doute difficile de s’éloigner de son ADN, mais on ne peut pas reprocher à ASO d’essayer…

Patrick.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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