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ISTRA LAND : 430 km de gravel en Croatie

Quatre cent trente kilomètres. C’est la distance parcourue à vélo sur le parcours Istra Land, une épreuve de gravel à travers la péninsule d’Istrie. Située au carrefour de la Croatie, de la Slovénie et de l’Italie, cette région est un véritable joyau de l’Adriatique, souvent surnommée la “Toscane croate”. L’organisation nous promet 5000 m de dénivelé positif, mais surtout “70% off road & 100% ridable” (comprenez que le gravel passe partout).
Le circuit promet donc un mélange de côtes découpées, de forêts denses et de villages médiévaux perchés, le tout sur des chemins de gravier exigeants. Ce n’est pas une simple randonnée, mais une exploration de soi et d’un territoire qui ne cesse de surprendre. Laissez-moi vous raconter cette aventure, kilomètre par kilomètre, où le défi physique rencontre l’émerveillement. Préparez-vous à une immersion au cœur d’un circuit pas comme les autres. Photo de couverture : Yann Brasseur.

Bienvenus sur le circuit international de l’Ultra distance.

L’organisation Istra Land

Derrière la teamExploro” se cachent Béa et Luca, deux passionnés de bikepacking qui sont devenus incontournables sur le circuit international de l’ultra distance. En effet, nous leur devons les très réputées “Trans Balkan Race“, “Montenegro Moutain Madness” et plus récemment “Lael’s Rallies” une aventure bikepacking parrainée par la championne Lael Wilcox.

Prochaine édition du 18 au 21 septembre 2026 – photo Istra land

Istra land, le départ

Vendredi 26 septembre 2025, 9h, nous voici au départ de l’Istra land 2025, mon ami Ovidiu à mes côtés pour sa première incursion dans la longue distance. Mais pour moi, ce n’est pas une course : c’est avant tout une aventure personnelle que j’ai l’immense joie de partager. Notre objectif n’est pas le chrono, mais de profiter ensemble de chaque coup de pédale, en priorisant la découverte des paysages changeants de ces trois Istries : Blanche, Grise et Rouge, comme de précieux chapitres de voyage.

Istrie Blanche et technique

Le départ, donné à Basovizza, près de Trieste en Italie, s’est fait en douceur : nous avons suivi la voiture de l’organisation pour une phase neutralisée, l’occasion idéale de s’échauffer avant d’être propulsés sur la partie la plus sauvage du tracé. Très vite plongés au cœur de l’Istrie dite blanche, les crêtes calcaires et les sommets de la chaîne de l’Učka dominent le paysage. Les premiers kilomètres ont été un véritable test de résistance, avec une ascension majeure vers le Mont Vojak, point culminant du parcours à presque 1400 mètres. Le terrain était exigeant, rocailleux et les pentes raides ont eu raison de certains pneumatiques.

Une première partie vraiment dépaysante, calcaire et sauvage – photo Yann Brasseur

J’ai été surpris de voir encore beaucoup de participants avec des sections de 40 mm. Les gravels ont maintenant, en première monte, du 45 mm et il n’est pas rare de voir plus gros ! Il est primordial d’adapter son vélo au type de terrain rencontré.

Pour ma part aucune crevaison, il faut dire que j’avais opté pour l’option monster gravel ! Avec le soutien de Vittoria, j’ai décidé de tester le combo ultime que l’on voit sur toutes les aventures d’ultra : Vittoria Barzo XC Race à l’avant et MEZCAL XC Race à l’arrière, tous deux en section de 2.10 !

N’en déplaise aux haters, je n’ai aucun regret sur cette monte pneumatique XXL ! L’arrière s’est montré roulant et performant tandis que l’avant permet “d’avaler” la rocaille sans trop de fatigue.

Sommet du Vojak à presque 1401 m, CP1 validé avec l’Adriatique en toile de fond – photo Yann Brasseur

Après l’effort de l’ascension est venu un autre type de défi : la descente du Vojak. Elle nous a mené à travers des paysages qui commençaient à s’adoucir, en passant par des villages isolés comme Golovik et Zagore, avant de basculer vers la côte est. La transition était palpable. Nous nous sommes éloignés des sommets pour nous rapprocher de la mer, avec des vues imprenables sur la baie de Plomin.

Après un ravitaillement sur la côte près de Zagore, nous nous enfonçons dans les terres grises.

Au cœur de l’Istrie Grise

En arrivant dans la vallée de Potpićan, l’Istrie Grise a été un soulagement. Le terrain est devenu plus facile. Nos gravels ont roulé sur des chemins forestiers et des pistes terreuses, nous faisant traverser des champs et de petits villages de pierre.
Le plateau de Labin restait sur notre droite, comme un repère. Notre but était de “dérouler” avant la mer et la tombée de la nuit.
Au fil des kilomètres, la terre grise a changé de couleur. C’était le signe de l’Istrie Rouge qui arrivait.
Nous avons vu plus d’oliviers et le sol a commencé à devenir ocre. Le dernier effort avant Medulin a marqué la fin de cette partie. La poussière grise a laissé place à la bauxite rouge des pistes côtières.

Pistes ocres et oliviers à l’approche de la côte – photo Ovidiu Mihutescu

L’odeur des pins et du sel annonçait l’arrivée et la fin de notre aventure en Istrie Grise.

Istrie Rouge jusqu’au final

À l’arrivée sur la côte en milieu de soirée, le Garmin affiche déjà 200 km, aussi, nous décidons d’une pause pizza avant de bivouaquer quatre heures sur la terrasse couverte d’un restaurant de plage. À l’aube, le lendemain, nous franchissons l’emblématique passage en pierre à Pomer qui nous permet de rallier Premantura en direction du CP2, point le plus bas du parcours.

La péninsule derrière nous, il est temps de rallier l’arrivée… Depuis Pula, nous longeons la côte ouest avec une petite incursion dans les terres. Cette fin de parcours sans difficultés a des airs de vacances tant les stations balnéaires sont encore ensoleillées en cette fin septembre.

La journée passe très vite, les températures sont estivales. Cette partie de la Croatie est définitivement la plus touristique. Il est facile de trouver de l’eau et des ravitaillements. Les kilomètres s’enchainent et nous commençons à “sentir” l’arrivée se rapprocher.

Pistes cyclables de la côte ouest – photo Ovidiu Mihutescu

Au deuxième jour de cette épopée fantastique, nous limitons les pauses, l’objectif étant d’arriver avant la tombée de la nuit. Malgré un orage qui nous glacera jusqu’aux os, nous arriverons à 19h pour tamponner notre carte et savourer une bière à l’arrivée !

Clap de fin après 25 heures de vélo – photo Yann Brasseur

Istra Land 2025

Plus qu’un défi de longue distance, Istraland 2025 fut une véritable odyssée chromatique. Des crêtes impitoyables de l’Istrie Blanche aux chemins gourmands de l’Istrie Grise, jusqu’à l’éclat final de la côte. Avoir partagé cette aventure gravel avec un ami et le voir repousser ses limites sur ces terrains techniques, a multiplié le plaisir de l’effort et de la découverte. Notre objectif n’était pas de jouer un chrono, mais de vivre pleinement l’aventure. Ces trois couleurs – le blanc, le gris et le rouge – ne sont pas seulement des étapes sur une carte, mais les nuances inoubliables d’une aventure gravel.

La Croatie : un terrain de jeu définitivement gravel – photo Ovidiu Mihutescu

Et si vous vous lanciez ? Si cette immersion dans la beauté sauvage et contrastée de la Croatie vous a donné envie de rouler, sachez que l’aventure Istra Land revient en 2026 pour une nouvelle édition. L’appel du gravel d’ Istra Land résonnera à nouveau en septembre prochain.

Préparez votre machine, travaillez votre pilotage, et venez écrire votre propre chapitre chromatique !

Yann Brasseur
Yann Brasseur
Yann, véritable « ch'ti », a toujours ressenti le besoin de s’évader au guidon de son vélo. Catapulté en 2006 en région PACA, il découvre les épreuves d’endurance à vélo en 2022 avec l’achat d’un premier gravel. Depuis, il n’a de cesse de vouloir améliorer son set-up pour que celui-ci soit le plus léger, efficace et confortable possible. Peu à peu, il allonge les distances pour aborder sereinement des aventures bikepacking de 500km. Son « credo » : éviter l’asphalte ! Toujours à l’affût des nouveautés, il se passionne pour les pneumatiques, les sacoches, les tenues techniques, l’alimentation et sa trousse à outils. Adepte du vélotaf, ses 200 km par semaine entre Cannes et Monaco développent son endurance et permettent de peaufiner ses réglages.

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