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Pierre qui roule : 10 500 km à la découverte de l’Europe du Nord cyclable…

Pierre Costini est un jeune ingénieur spécialisé dans les énergies durables. Il est passionné par les sciences et c’est par ailleurs un vélotafeur convaincu. Il est rempli d’enthousiasme, dès que l’on parle de déplacement à vélo. C’est par curiosité qu’il s’est lancé l’été dernier le défi de partir vers le Cap Nord pour le plaisir de voyager à vélo, mais aussi pour découvrir dans les pays nordiques comment ils ont adopté le vélo pour se déplacer. Pour cela, il a parcouru plus de 10 500 km durant quatre mois, sur son vélo du quotidien. En plus de beaux souvenirs, il rapporte de ce voyage une moisson de bonnes pratiques qu’il espère pouvoir faire appliquer dans sa région des Alpes-Maritimes.

Quand j’appelle Pierre pour qu’il me parle de son voyage, il me dit : “Je suis juste un mec qui fait du vélo. Je suis parti de chez moi à Cagnes-sur-Mer en mettant cap au Nord avec l’envie d’explorer sans rien prévoir, mais avec cet anthropisme pour la partie cyclable du vélo…” Derrière cette envie de tourisme à vélo, il avait bien la curiosité d’aller voir des endroits où il se passe des choses pour le vélo. Ce voyage a donc été un mélange entre des explorations cyclables de grandes villes françaises comme Grenoble et Annecy, puis Bruxelles où il a participé à la Masse Critique, et ensuite Gent, Utrecht, Amsterdam, Copenhague, Berlin…

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Partir…

Pierre qui roule
Le vélo du quotidien de Pierre qui chargé ainsi pèse 40 kg et avec lequel il traversera les Alpes, grimpant la Bonette…

Je ne suis pas encore parti que j’entends une question qui me sera posée tous les jours, tout au long du voyage : “Où vas-tu ?” La réponse est simple : je ne sais pas ! J’ai bien un cap, le Nord, avec une limite que je me suis fixée : le Cap Nord ! Comme ça, c’est simple, mais ce n’est pas forcément une destination ou un objectif en particulier : je ferai peut-être demi-tour avant ou mes envies changeront et j’irai ailleurs“, explique Pierre en démarrant son journal de bord : https://namassepasmousse.travelmap.net

Mon plan, c’était de ne pas avoir de plan…

Pour illustrer cette incertitude, Pierre cite Orelsan, dont il a entendu le titre “Ailleurs“Ce n’est pas l’arrivée qui compte, c’est la quête.” Il poursuit : “Mon idée dans ce voyage, c’est de sortir un peu de ma zone de confort, des endroits connus, et de revivre l’aventure du voyage solitaire avec ses hauts, ses bas, les rencontres, les découvertes. J’ai envie d’aller voir de mes propres yeux et de “vivre” les lieux dont on parle si souvent dans notre plaidoyer : Bruxelles, Gent, Utrecht, Amsterdam, Copenhague… Peut-être rencontrer d’autres personnes qui, comme moi, s’engagent pour des villes plus humaines et moins automobiles. Et si le cœur m’en dit, pourquoi ne pas traverser vers les pays scandinaves que je ne connais pas ! Bref, j’ai donc le luxe de ne pas avoir d’objectif. Car mon but principal est simple dans cette histoire : faire l’expérience de la liberté, avec les joies et les incertitudes que ça implique !

Le périple

Pierre qui roule
L’itinéraire de type école buissonnière de Pierre va le conduire dans de grandes villes cyclables. Son plan était de ne pas avoir de plan.

From Nice to North Cape…

Mon plan c’était de ne pas avoir de plan…”, me déclare ce néo grand voyageur à vélo. Je suis surpris par l’incroyable culot de cet apprenti voyageur qui se lance ainsi à l’aventure. Il monte sur son vélo le matin, sans savoir où il dormira le soir. Contrairement à de nombreux cyclo-voyageurs que je connais et qui surtout en période estivale préparent leurs gites d’étape, sa méthode n’est pas classique.”J’avais de quoi bivouaquer et je suis parti avec le vélo que j’utilise pour tout faire : travail, faire les courses, aller courir au stade… et voyager.” Son vélo pèse 40 kg : bikepacking à l’avant et sacoches classiques à l’arrière. Il doit traverser le massif alpin et franchir ses cols les plus difficiles : Bonnette, Galibier…

Donc ce matin je me réveille comme un gosse de 4 ans le 25 décembre, sauf qu’on est en plein été. Mon compteur affiche 167 km jusqu’au Cap Nord : je devrais y être en fin de journée !“, annonce Pierre dans son journal de bord. À son arrivée au Cap Nord, il raconte : “Je prends le temps de réaliser, je papote avec les gens et d’autres fous et folles qui sont venus à bicyclette. Louis, un concurrent de la course North Cape qui part directement, me fait cadeau de son billet d’entrée pour accéder à l’espace musée et me mettre à l’abri du vent. Malgré tout, je passe beaucoup de temps dehors à regarder le soleil se coucher, les gens se prendre en photo, l’horizon… Je suis au Cap Nord ! Et je suis venu tout seul, avec un vélo et une tente. Je n’aurais pas parié dessus !

Il a atteint le Cap Nord le 9 août et surmonté des amplitudes thermiques d’une quarantaine de degrés. “Paradoxalement c’est en France au départ et au retour que j’ai eu le plus froid…” Si on exclut les crevaisons, surtout à la fin à cause de l’usure des pneus, Pierre a eu très peu d’incidents techniques et il a fait la maintenance lui-même en cours de route (changement des pièces d’usure). “À vélo on rencontre des gens sympas, surtout lorsqu’on roule avec un petit panneau accroché à l’arrière où est marqué From Nice to North Cape.”

Le fil conducteur du voyage a évolué au fur et à mesure. Pierre savait qu’il voulait visiter des villes cyclables. Des rencontres lors du voyage le détournent pour aller voir des lieux intéressants qu’on lui indique. “J’ai un peu trainé en Belgique pour revenir participer à la Masse Critique… Au Pays-Bas, j’ai suivi une amie qui encadrait un voyage. À Copenhague, je me suis dit que Berlin n’était qu’à six jours de vélo et bien je vais aller voir là-bas mon copain Florent…”

Cartes postales

Pour Pierre, sa façon à lui de donner de ses nouvelles et de faire un compte-rendu de ses visites des villes cyclables a été d’envoyer des cartes postales. J’en connais qui utilisent Polarsteps, lui c’est une carte postale et un timbre, c’est beaucoup plus poétique et en même temps la surface d’une carte ça oblige la synthèse. “Ici il se passe ça, ils font comme ci ou comme ça…”

Cet article est juste une entrée en matière de ce voyage initiatique à une liberté cycliste. Visitez le site de Pierre pour en découvrir toutes les finesses. Les récits de voyage à vélo peuvent être parfois barbants, celui-là est riche d’imprévus et de découvertes. Si la lecture vous rebute, écoutez notre échange dans ce podcast où j’ai eu plaisir à dialoguer avec ce voyageur des temps modernes.

Le podcast avec Pierre Costini

Découvrez dans cet échange ce que Pierre a découvert et rapporté dans ses bagages de voyageur à vélo.

Son site : https://namassepasmousse.travelmap.net/

Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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