Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui : Matthieu
Fin octobre, le gouvernement a annoncé l’abandon du Plan vélo et marche 2023-2027. Un projet estimé à 2 milliards d’euros s’évapore ainsi dans la fumée des gaz d’échappements des automobiles et autres autobus, que semblait privilégier le récent ex-ministre des transports, François Durovray. Mais alors, faut-il pleurer ou y voir de nouvelles opportunités ?
Vélo-cipédiquement parlant et pour citer Justice, « Comme nous sommes tes amis, tu ne seras plus jamais seul »… bref, comme votre fidèle pompe, je vais vous remonter le moral et vous conseiller de ne pas vous en faire.
Permettez moi de rappeler le contexte. Ce Plan vélo défendu par l’ancienne Première Ministre, Élisabeth Borne, reposait sur trois axes ambitieux et prometteurs : former au vélo dès le plus jeune âge, faire du vélo une alternative aux autres transports, développer une filière économique et industrielle du vélo.
Dans le cadre du premier volet de ce plan, le décret du 29 novembre 2024 a malheureusement confirmé que toutes les aides de l’État à l’achat de vélos allaient être supprimées le 14 février 2025 – tous types de vélos confondus – alors qu’elles avaient été garanties jusqu’en 2027. Le jour de la Saint-Valentin, à croire que la date ait été choisie exprès, ce n’est pas possible…
Voyons tout d’abord le verre à moitié vide… Non, en fait, passons directement au côté positif ! Je crois comme dur comme au fer à la place essentielle du vélo dans notre monde, tant sur le plan sportif que sociétal.
Le vélo nous sort de votre isolement, nous stimule, nous permet d’aller au travail, à l’école (comme avec les initiatives de la World Bicycle Relief), bref, il nous maintient reliés aux autres et en bonne forme : 1 km à vélo, c’est un euro d’économisé en frais de santé, d’après cette très sérieuse étude du Lancet publiée en avril 2024.
Qu’il s’agisse de vélos classiques ou électriques, tous les vélos sont bons. Même si vous l’utilisez pour de micro-déplacements ou des macro-aventures, comme l’aventurier Joffrey Maluski dont on vous parlera cette semaine.
Et pour s’équiper, pas besoin d’acheter du matériel dernier cri. Si vous vous sentez un tantinet bricoleur, notre maître de l’atelier, Pierre de Meerler, vous expliquera comment retaper l’ancien vélo de votre grand-mère pour moins de 200 euros.
L’économie du vélo représente aujourd’hui 50 000 emplois en France. « La filière économique du vélo avait le vent dans le dos. L’arrêt du plan vélo le transforme en vent de face. » avait adroitement lancé François Lucas, président du Cluster CyGO Cycle Grand Ouest. Certes, mais les artisans français et autres PME n’ont pas attendu que les grands manitous parisiens leur donnent des subventions pour fabriquer des vélos ou des composants. On ne compte plus tous les nouveaux cadreurs qui se sont lancés ces 5 dernières années, le dernier que vous avez pu découvrir s’appelle Brivaël Laurendeau, déjà très talentueux du haut de ses 24 ans. L’industrie française du cycle monte en puissance avec un assemblage de vélos toujours plus important dans l’hexagone, et surtout une relocalisation de la fabrication en France.
Enfin, « Demain est un autre jour » comme le disait Margaret Mitchell dans Gone With The Wind. Peut-être que notre nouveau gouvernement rétropédalera ou remettra du braquet pour détailler un nouveau Plan vélo. C’est tout ce que l’on peut souhaiter. Mais vous avez bien compris, si le Plan vélo doit sauter, cela n’empêchera pas la France de rouler…
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Merci pour votre article
Les aides de l’île de france sont ils aussi concernés par cette coupe budgetaire ?
Merci
Bonjour Christophe, oui, le Plan vélo est national donc toute la France est concernée. Peut-être existe t-il un espoir avec le nouveau gouvernement à venir ? Sportivement, Matthieu