Dans la vrai vie, comme en gravel, tout ne se déroule pas toujours comme prévu. On se réjouissait, dimanche 1er septembre, à venir participer à la Trans Maures Gravel, organisée par le club Strava Maures gravel. Un départ de Pierrefeu du Var pour rejoindre la destination mythique de Fréjus, point de départ chaque année du Roc d’Azur. Le programme était alléchant, la météo s’annonçait radieuse, l’organisation était bien ficelée par Laurent Biger l’organisateur, mais voila … Une annonce est tombée samedi soir : le massif sera fermé par décision préfectorale à cause de risques d’incendies.
Réactivité et efficacité de l’organisation : Laurent a sorti de sa manche un plan B … Alors quel sera le menu de ce premier dimanche de septembre ?
Un menu de remplacement
Denis Cauvin, qui s’est assis à la table de cette sortie gravel, nous en dévoile le menu en forme de plan B.
Le 1er septembre, jour du festin tant attendu, le fameux restaurant « Maures Gravel » devait nous servir un sacré plat de résistance, la Transmaures, une exclusivité du grand chef Laurent Biger alias « The Darkrobot » en cuisine.
Cette recette était censée ravir nos papilles, aux senteurs végétales et boisées du massif des Maures, et celles plus iodées des portes de l’Esterel ; pupilles grandes ouvertes sur nos gravels. Déclarée zone rouge par le Plan de prévention des risques d’incendies de forêts (PPRIF) du Var, risque maximum d’incendie aux fourneaux, il lui fallait improviser un menu de secours en toute urgence, les invités et participants Facebook étant affamés.
Le haut lieu de Flassans-sur-Issole, déclaré seulement zone orange, acidulée mais consommable, allait donner le feu vert à la trentaine de convives. Certains voulaient seulement connaître la liste des ingrédients (trace GPX), sans se déplacer… On leur répondra que personne ne demande la recette d’un bon gâteau sans l’avoir goûté au préalable !
On peut dire que l’on a bien dégusté avec la spécialité locale, une très bonne assiette anglaise de racines, d’arbres, agrémentée de ronces fraîches sur lit de sable mou, de cascades de caillasse, de gravier, de terre battue, de dalles en béton, et de bitume bien décortiqué servi généreusement, tout en soignant le décor. De quoi obtenir rapidement une ou deux étoiles, aux pneus guides Michelin.
Avec son Rondo tout carbone en test, on peut même affirmer que notre “Master Chef” vient de trouver l’arme absolue écologique pour enlever dans son jardin local bio les mauvaises herbes résiduelles. Un vrai « Rondo’ Up », de quoi faire craindre à la firme Monsanto un dépôt de bilan !
Les clients du jour, l’eau très souvent à la bouche sous l’effet de la canicule, restaient joyeux et curieux malgré toutes les rivières servies déshydratées. Le groupe, en totale synergie a su garder toute la journée une super banane, une pêche d’enfer sans pour autant prendre le melon.
En fait, l’esprit gravel, c’est celui d’une auberge espagnole, on y trouve ce que l’on apporte. Tout le monde a été bien servi aujourd’hui, et aucune indigestion n’a été relevée malgré l’abondance des plats, faux plats, et pièces très « montées » en tout genre. Flassans a été le lien conducteur de cette belle farandole provençale, j’y ai vu des gens heureux et communicants, fiers de leurs montures uniques. On arrive tous avec un bel appétit mais chacun apporte ses propres couverts.
Le vélo de gravier est assimilé à un véritable couteau suisse multiusage, mais je préfère la comparaison plus tranchante de celle d’un OPINEL : il faut toujours en avoir un avec son « backpack », question de casser sereinement la croûte sur les pistes gravel.
À chaque invitation, on retrouve avec joie souvent les mêmes clients ainsi que leurs amis venus, grâce au bouche à oreille, pour savourer le bon repas de l’entrée au dessert, jusqu’à la bière finale de l’amitié.
Merci à Laurent qui nous a mixé un vrai régal, les fourchettes de nos dérailleurs lui disent merci, et la grande couronne arrière des mono-plateaux de service tout à gauche a bien servi aussi.
On s’est promis de rapides retrouvailles autour des tables d’orientation locales sous les pins parasols du Var, avec d’autres grands chefs au piano.
« Bien manger pour bien graveler, bien graveler pour bien manger » : diction du jour pour ce superbe délire champêtre.
Denis
Maures and More gravel
Certains se posent encore des questions sur les réelles activités gravel, ils ne regardent sans doute pas du bon côté, notamment de celui des clubs Strava. Le club Maures Gravel est très actif et ses tracés dans le massif varois sont superbes. Ils sont autant d’invitations à découvrir la pratique du gravel à la française. Maures Gravel, localement implanté, va changer de nom pour élargir son activité.
Maures gravel devient More gravel
Alors Laurent pourquoi changer de nom ?
« L’esprit reste le même, mais les frontières s’abaissent. Désormais avec “More Gravel”, nous allons pouvoir proposer des randos au-delà des Maures. Changement d’orthographe mais pas de phonétique pour ne pas oublier d’où l’on vient …», explique Laurent.
Le nouveau logo arbore la formule “Less is More” de Mies Van Der Rohe, symbole du minimalisme exprimant « Moins c’est plus, dépouillement est richesse » à l’image du Gravel.
Quelques annonces de projets : une rando se dessine entre Sologne et forêt d’Orléans avant la fin de l’année. En 2020 une TransMaures au printemps et une rando sur le Mont Ventoux peu après. Une autre rando sur le Mont Faron à Toulon, est aussi en projet pour cet hiver. Des randos toujours gratuites et ouvertes à tous les types de vélos
the less you need, the more you can
the more you know, the less you need
the less you need, the far you go