Je ne suis pas un champion de la mécanique vélo, mais pour répondre à la demande de nos lecteurs, je vais vous faire partager mon expérience dans la réparation des pneus tubeless. Ce type de pneu assez répandu dans le domaine du MTB est désormais monté de plus en plus souvent sur les vélos de route et de gravel.
Tout cela serait très simple si il existait une méthode universelle, mais ce n’est pas le cas. En effet, en fonction du type de crevaison il faudra trouver la parade adaptée sur le bord de route si vous ne voulez pas rentrer chez vous en marchant ou en faisant du stop …
Voici le petit échantillonnage des différentes solutions possibles :
- Le préventif pour un petit trou.
- La bombe anti-crevaison.
- La chambre à air pour un trou impossible à colmater avec le préventif.
- La colle pour un trou moyen.
- La rustine tubeless.
- La mèche pour un gros trou.
Le Préventif
C’est un liquide qui permet de boucher les petits trous. En principe on le met avant d’aller rouler … d’où son nom de “préventif”. Vous introduisez le liquide par l’intermédiaire de la valve avec le tube si l’embout est assez fin, ou encore avec une seringue réservée à cet effet. Une fois la dose voulue introduite dans le pneu, vous faites tourner la roue pour que le produit s’étale bien à l’intérieur. Ensuite, il faut gonfler pour faire “claquer” le pneu (c’est plus facile avec un compresseur qu’avec une pompe).
Personnellement je remets du préventif tous les deux mois pour prévenir le risque de crevaison.
Dans mon kit de sortie : lors de mes sorties, j’ai toujours un petit flacon de préventif. En effet en cas de petite crevaison, il suffit parfois de rajouter du préventif et de faire tourner la roue puis regonfler (en espérant que ça claque, ce qui n’est pas toujours acquis avec une pompe à main). Et oui, j’ai toujours la pompe à main de secours.
La bombe anti-crevaison
C’est une réparation que je trouve assez efficace sur un vélo de route, notamment avec un boyau. A condition que le trou ne soit pas trop gros ça le colmate et en même temps ça le gonfle. Attention si la bombe est trop ancienne ça ne fonctionne pas toujours.
Utilisant du préventif dans les pneus tubeless, je n’ai jamais jugé utile d’essayer ce type de bombe et franchement je n’en vois pas trop l’utilité ; peut être pour le gonflage à voir. J’ai essayé de gonfler des Tubeless avec des cartouches CO2 ; à trois reprises ça a été un échec. J’ai abandonné …
À vous de voir mais personnellement je ne suis pas convaincu.
La chambre à air
C’est la réparation classique que l’on effectue sur les pneus normaux lors d’une crevaison à l’occasion d’une sortie. Vous avez essayé le préventif, mais ça ne marche pas, il vous reste la solution “classique”.
En premier lieu, vous sortez un côté de tringle du tubeless des rainures de la jante ; c’est parfois difficile, mais on y arrive. Ensuite, sortez la valve tubeless de la roue en la dévissant.
Il vous reste à mettre votre chambre à l’intérieur du pneu après avoir vérifié qu’il n’y ait pas d’objet tranchant qui dépasse dans le pneu ; si c’est le cas le sortir. Remettre ce dernier dans la jante et gonflez votre chambre. Assurez-vous que le pneu soit bien engagé dans la jante. Vous pouvez ainsi rentrer tranquillement.
Dans mon kit de sortie : lors de mes sorties, j’ai toujours une chambre de secours ainsi que 2 démonte-pneus et la pompe à main. Mais aussi des rustines auto-collantes pour une autre réparation de la chambre (mais attention ces rustines ont une durée de vie limitée)
La colle
Une fois de retour à la maison, il suffit d’enlever votre pneu et la chambre à air. Vous repérez le trou. Il faut bien nettoyer autour et à l’intérieur, par exemple avec du dissolvant ou de l’acétone. Nettoyez le trou avec une petite lime (voir le chapitre mèches). Ensuite vous mettez votre colle à l’intérieur pour bien le boucher. Il existe des colles spéciales caoutchouc, des néoprènes comme Pattex ou des “glues” ou des adhésifs divers. Il semblerait que tous ces produits marchent bien pour ces réparations.
On utilise la colle si le trou est trop important pour le préventif, mais pas trop gros non plus. De mon côté j’ai testé la méthode avec de la colle néoprène (qui sert pour les combinaisons de triathlon) et ça a bien fonctionné. J’ai mis une bonne couche, laissé sécher 24 heures ; un coup de compresseur et mon tubeless est repartit pour un tour.
La rustine tubeless
C’est la réparation la plus classique et la plus connue de tous. Elle s’effectue de retour à la maison. On retire la chambre à air de dépannage, puis le tubeless.
On repère le trou (1) que l’on nettoie de l’intérieur avec de l’acétone après s’être assuré qu’il n’y a plus aucun corps étranger. Ensuite un coup de rape (2) sur l’intérieur du pneu au niveau de la zone d’encollage. On badigeonne (3) avec la colle bien largement. On laisse sécher 1 à 2 minutes et l’on applique la rustine (4).
ATTENTION IL S’AGIT DE RUSTINES SPÉCIFIQUES POUR PNEUS TUBELESS.
Les mèches
C’est la réparation de dernier recours. Pour les trous un peu plus importants. Au-delà, si la déchirure est trop importante, il ne reste plus qu’à jeter le pneu.
Pour effectuer cette méthode, il vous faut un kit spécifique. J’utilise “Wetdtlite” qui s’avère abordable avec un prix de 13 € pour 5 mèches.
Le kit contient :
• 3 mèches
• 1 lime ronde avec manche type “queue de rat”
• 1 pointe fendue avec manche pour placer la mèche
• 1 tube de colle vulcanisante
• 1 cutter pliable
Comment faire ?
Il sera possible avec les mèches de réparer la crevaison sans sortir le pneu de la jante. Ce sera une condition nécessaire si l’on veut regonfler le tubeless avec une pompe à main, car si vous le sortez des rainures, il vous sera pratiquement impossible de le faire claquer avec ce type de pompe.
Personnellement je n’ai jamais fait l’exercice sur le terrain.
Je vous présente donc une réparation réalisée de retour de la sortie.
1 – LOCALISER le trou et ôter tout corps étranger si ce n’est déjà fait.
2 – NETTOYER le trou avec la lime pour bien égaliser.
3 – METTRE DE LA COLLE dans le trou et sur la lime pour permettre l’encollage de la mèche.
4 – INSÉRER LA MOITIÉ D’UNE MÈCHE, en la passant dans l’œil de l’aiguille prévu à cet effet. Ça se passe en force au début, après on tire.
5 -METTRE DE LA COLLE sur la mèche.
6 – INSTALLER LA MÈCHE à partir de l’extérieur du pneu rentrer les deux moitiés de la mèche en poussant avec l’aiguille. Laisser bien dépasser à l’intérieur.
7 – RETIRER L’AIGUILLE de façon à laisser la mèche seule dans le pneu.
8 – COUPER LES DEUX MOITIÉS de mèche qui dépassent à l’extérieur. Laisser encore dépasser de 3 à 4 mm.
Il ne reste plus qu’à remettre le pneu en place sur sa jante et à le gonfler pour faire claquer votre pneu. Ne vous faites pas de souci, rapidement au roulage la partie de mèche qui dépasse à l’extérieur va disparaître par usure.
Conclusion
Finalement vous avez le choix en ce qui concerne les réparations d’un pneu tubeless. À vous de vous faire votre idée et d’opter pour la solution qui vous convient le mieux.
De mon côté sur le terrain j’opte pour :
- 1 pompe à main.
- Un petit flacon de préventif.
- Une chambre à air.
- 2 démonte-pneus.
- Des rustines autocollantes.
- 1 multi-outils.
Merci Jean Denis pour vos conseils pratiques et complet
Reposer en paix mes condoléances à votre famille
Très bon tuto, et effectivement le préventif sert énormément. Merci pour cet article, reposez en paix. 🙁
Merci beaucoup pour se tuto sa ma aidé énormément encore un gros merci et toute mes condoléances
Faut il faire “claquer” le pneu quand on utilise une chambre à air ? Ou simplement gonfler la chambre comme avec nimporte quel pneu ?
Non montage normal comme avec un pneu standard.
Merci ! J’avais peur que cela ne tienne pas ..
j’ai testé le montage tubeless sur mon route mais beaucoup trop de perte de pression, donc je reviens au montage chambre en air.
Et pour ne pas remplacer mes pneus prématurément, je vais les utiliser avec une chambre.
Merci Patrick !
Attention, pas besoin de le claquer au compresseur puisqu’il y a une chambre. Néanmoins il faut monter la pression jusqu’aux claquements. Sinon, il y a des risques pour que le pneu soit légèrement de travers.
Le mieux est de vérifier que le petit trait du pneu qui suit la jante est bien placé correctement tout autour.