Tout avait bien mal commencé. Dès mercredi la pluie s’est concentrée au dessus de Fréjus inondant les installations de la base de loisirs et les sentiers sur le parcours. C’était bien mal parti. Les exposant bataillaient pour monter leurs tentes sous les averses, les camions englués dans la boue approchaient difficilement, … bref c’était l’apocalypse. Le déluge a continué toute la nuit.
Les organisateurs ont dû réagir face aux dégâts constatés et le jeudi l’ouverture au public s’est faite à 12 heures. Les épreuves du jeudi ont été annulées car des sections entières des parcours étaient impraticables et certaines installations sur le terrain avaient souffert. Pendant la journée de jeudi la pluie n’a pas cessé, devant le podium du Roc une sorte de mer intérieure s’étai formée.
Après la pluie le beau temps
A 6h30 j’étais au départ de la “Gravel Origins” qui du coup, devenait la première épreuve sur les parcours de ce Roc 2018 particulier. Je tire un grand coup de chapeau à ASO qui a eu le culot de lancer une épreuve comme celle-ci. Dans cette ambiance fébrile du départ je retrouve l’ADN aventureuse du tout premier Roc. Avec plus de 100 cyclistes au départ, cette rando confirme l’engouement actuel pour le bike packing. Comment ne pas avoir la chair de poule en voyant les participants prendre leurs trackers et régler leurs GPS avant de s’enfoncer dans la pénombre de ce petit matin.
On ne sait pas comment, ni par quel miracle les épreuves sont parties ensuite et se sont enchaînées. Nous avons vu revenir des guerriers et des guerrières maculés de boue. La station de lavage était prise d’assaut par une file ininterrompue de cyclistes crottés de la tête aux pieds poussant des montures dont on ne distinguait plus la couleur.
Les allées du Roc se sont remplies d’un public ravi de retrouver là un des plus grand salon du vélo orienté vers le public. VTT, Gravel, route, … toutes les familles du cycle viennent faire fête ici et les nuages, repartis au loin, l’ont bien compris : ils n’étaient pas les bienvenus au Roc et on espère jamais les revoir.
Un programme gravel assumé
La 3ème édition de la Gravel Roc s’est élancée tôt le samedi matin, sous les premiers rayons du soleil. Sur cette épreuve de 67 km (70% sentiers, 30% bitume) plusieurs grands champions sont venus en découdre dans un esprit ludique. « Il y a de la compétition mais dans un esprit fun, explique Steve Chainel, champion de France de cyclo-cross, vainqueur de l’épreuve. C’est une sorte de cyclo-cross géant. C’est vraiment top. Tout le monde se fait plaisir. » Même enthousiasme pour Nicolas Roux, coureur élite : « C’est un peu VTT, un peu route. On est libre et ça c’est génial. »
Revenus sur la Base Nature après deux jours sur les routes et sentiers du Var, les pionniers de la Gravel Origins 83 peuvent témoigner de cette liberté. Arrivés en milieu d’après-midi après avoir parcouru 167 km vendredi ils ont bivouaqué à Artignosc-sur-Verdon. Le retour à la base de loisirs s’est fait le samedi sur 135 km. Ils ont franchi environ 5 000 m de dénivelé sur les deux jours. À leur arrivée les premiers coureurs étaient quasi euphoriques. « Ces deux journées ont été absolument géniales, témoignent-ils tous en chœur. Des paysages grandioses, une superbe ambiance au bivouac et une organisation top. Merci merci et encore merci. »
Bravo à ASO qui propulse le gravel sur les chemins de la popularité. Il y a 3 ans il fallait oser introduire une épreuve dans le très riche agenda du Roc. Sur cette MAVIC Gravel Roc il y a eu 185 arrivants. Et puis cette année c’est le bike packing qui a fait sont entrée avec la Gravel Origins 83. « En tant que plus grand événement VTT au monde, nous nous devons d’être précurseur, estime Edouard Cassignol. C’est dans l’ADN du Roc. Le Gravel Origins 83 est un grand succès. Même si l’épreuve est sportivement très exigeante, les participants se sont régalés dans des paysages extraordinaires. Nous avons lancé quelque chose que nous allons faire grandir et nous en sommes fiers. ». L’épreuve a effectivement séduit tous les participants et elle va, j’en suis sûr, devenir une classique.