Le sujet pneumatique est un sujet clivant qui donne souvent matière à polémique. Sur les réseaux sociaux, le discours s’enflamme sur la taille, l’accroche, le poids, le prix, la solidité, … tubeless, pas tubeless. Il suffit d’allumer la mèche sur facebook et c’est parti : les avis « contre » sont peu souvent équilibrés par les « pour ». Les pneus René Herse (autrefois Compass) font souvent l’objet de ces joutes interminables. J’ai décidé de me mêler à la bataille en donnant mon avis, ainsi que celui de Jean-Marc, sur un pneu qui a du ballon et sur lequel je roule depuis quelques mois : le René Herse Switchback Hill 650x48b extra-light.
Jan Heine, le créateur de la marque Compass, a décidé de changer le nom, mais les pneus de la gamme restent les mêmes. Ils ont séduits de sérieux rouleurs amateurs de longues distances et ils ont fait le bonheur de cyclistes chevronnés sur les épreuves les plus dures : French Divide, Gravel Tro Breizh, Born to Ride, Transcontinetal Race, Malteni Bootlegger, …
Le René Herse Switchback Hill
Convaincu depuis quelques temps que mes pistes du sud seraient plus agréables à rouler en roues de 650 et avec des pneus de grosses sections, j’ai laissé tomber mes 700 montés en 40, pour des roues plus petites, mais plus largement chaussées. Après avoir testé les WTB By Way et les Terrenne Elwood, j’ai adopté des René Herse Switchback Hill en 650 x 48. Les pneus passent juste dans les bases de mon Caminade, mais je roule pratiquement jamais dans la boue et je ne risque pas de bourrage.
Je veux tout de suite tordre le cou à la légende qui circule sur les réseaux sociaux concernant la soi-disant fragilité de ces pneus. Je vous assure qu’ils sont passés partout sur les sentiers du Gard, du Var, des Alpes Maritimes et des Bouches-du-Rhône et pour l’instant (je touche du bois) aucune crevaison. Mes pressions de gonflage oscillent entre 1,5 et 2 bars. Je pèse 66 kg et mon Caminade acier 9 kg.
Contrairement à Jean-Marc (voir son avis plus bas) j’ai trouvé ce pneu adapté à mes pistes rugueuses. Ça a étonné plus d’un participants aux épreuves de gravel auxquelles j’ai pu participer. Sur les pistes de l’arrière pays des Alpes Maritimes certains n’y croyaient pas “Tu vas accrocher avec tes pneus lisse ?“. Oui j’accroche … Bon ceci dit je n’attaque pas comme un fou les courbes sur la caillasse, contrairement à Jean-Marc. Mon pilotage est plus calme dans les descentes. Par contre dans les montées je n’hésite pas à prendre des trajectoires directes et secouantes : les pneus répondent très bien. Il faut parfois jouer la carte de la basse pression sur les sols profonds constitués de granulats ou de sable.
Comme Jean-Marc je trouve que ce pneu aux dimensions énormes assurent très bien sur la route. Certains cyclosportifs que j’ai pu accompagner sur des dizaines de kilomètres avaient les yeux qui sortaient de leurs orbites en regardant ma monte pneumatique … Ils venaient à peine de faire leur révolution culturelle en passant aux pneus de 25 et voilà que ce type sur un vélo de 9kg en acier, chaussé en 48, roulait avec eux … Il y de quoi laisser tomber le vélo et s’inscrire au club de pétanque.
Les plus …
- Confort … c’est ce sentiment de rouler sur du “moelleux” qui ressort immédiatement. J’avais apprécié les Terrenne qui sont également des pneus formidables et qui sont une bonne alternative pour les terrains gras grâce aux reliefs de leur bande de roulement. Ils sont à peine plus lourds que ce René Herse.
- Motricité … Dans les montées le pneu s’écrase bien par l’effort envoyé sur la roue arrière. Il accroche même sur terrain instable sur des pentes à 18%.
- Solidité … J’ose le dire, quitte à faire hurler ceux qui prétendent le contraire, au regard de mon usage. Je précise que je suis un piètre pilote à cause de problème de vue et que souvent la rencontre frontale avec des obstacles est inévitable. Pierres, souches, … sur la reco du Graveltrophy ça a tapé très fort sur une souche, le pneu et la roue n’avaient rien. Une pierre de face sur la gravel Sainte Victoire pareil … un bruit énorme : je m’arrête et rien à peine une trace.
Les moins …
- Prix … c’est un fait que le tarif est élevé et on peu le regretter.
- Montage … Il faut être patient et sans doute procéder à un pré-montage avec chambre pour mettre en forme le pneu qui est livré plié. C’est également en fonction de la jante. De mon côté j’ai fait appel à mon vélociste qui possède une très grande expérience du montage et qui a quand même souffert pour y arriver. Choisir un bon préventif plus couteux et sans ammoniaque car les pneus ont des flancs très souples et poreux. 2.11 qui commercialise René Herse préconise le produit Orange Seal écologique et efficace.
Jean-Marc a aimé
Jean-Marc (alias Ima Su) esr le modérateur de la page facebook Gravel Bike France. VTTiste connu et reconnu, Jean-Marc s’est lancé sur le sujet gravel avec un regard aiguisé et atypique. Il pratique les pistes du Var et de l’Auvergne et sa curiosité de cycliste lui permet de prendra la parole sur différents sujets et notamment sur les pneumatiques de vélo.
« Le vélo Victoire de Virginie qui a eu la gentillesse de me le prêter pendant quelques jours était équipé de ces pneus. Après 10 jours de roulage sur pistes et petites routes plus ou moins bien entretenues de montagne je me suis fait un avis », m’explique Ima qui me fait parvenir le compte-rendu de son essai après 500 km.
Ce pneu à vraiment un gros volume et dès les premiers tours de roues on se rend compte de sa légèreté (415 g en moyenne). Sur le bitume le vélo file et accélère au moindre coup de pédale. Le rendement de ce pneu sur la route est impressionnant pour sa section. C’est un plaisir de rouler avec.
Dans les montées j’ai la sensation de rouler presque aussi vite qu’avec un vélo de route en 700 x 25, mais c’est sur les petites routes sinueuses qu’il excelle ! Ce pneu ne survire pas dans les virages (comme les pneus Fat lisses). Le vélo reste hyper maniable et précis dans les trajectoires. On peut mettre de l’angle sans crainte et c’est même amusant de le faire ; c’est un peu comme avec un super motard.
En plus on ne se pose pas de questions sur les mauvaises routes comme on le ferai avec un vrai vélo de route … Peut importe les nids de poules, les changements de revêtements, le plaques d’égouts, … un régal
En utilisation sur les pistes, il est très confortable et sa légèreté le rend très agréable à rouler. Par contre dès que les chemins se dégradent, qu’il y a des portions pentues en montée ou descente, les limites de la motricité et la tenue en virages sont vites atteintes … sur le sec, donc je n’ose pas trop imaginer sur terrains humides …
Bref, j’ai été agréablement surpris par le rendement et le comportement de ces pneus sur mauvaises routes. Pour moi c’est son terrain de prédilection. J’ai adoré. En utilisation gravel, il faut y aller mollo, baisser la pression, mais du coup on perd en rendement … Perso, ce ne serait pas mon choix pour faire plus de chemins que de routes, je préfère des pneus cramponnés. Mais ce n’est que que mon humble avis.
On trouvera peut-être autant de témoignages inverses mais comme d’habitude il convient de pondérer tous les propos que vous entendrez : regardez qui les publie, comment ont été utilisé les produits, sur quel terrain, sur quelle roues, … Pas simple d’en sortir une vérité absolue.
Caractéristiques
- Tringle souple
- Compatible tubeless
- Flancs “tans”
- Faible résistance au roulement
- Grand confort
- Légers (413g)
- Look classique
- Pression max 55psi /3.8bars
- Prix : 90 €
Plus de deux ans que j’utilise ces pneus (sous le patronyme Compass) sur tous types de terrains. Je confirme que le rendement sur route est incroyable et que l’on ne peut le croire que si l’on roule avec.
Sur terrains rocailleux, j’ai fait l’experience du meilleur comme du moins bon. Si l’on est un pilote technique, même les terrains les plus difficiles ne posent aucun problème. En revanche, il m’est arrivé de détériorer les flancs lorsque l’attention se relâche… ou que l’on roule en peloton et que la visibilité devant soi est réduite et empêche d’anticiper. Nul doute qu’ils s’averent plus fragiles que nombre d’autres pneumatiques… sur les flancs uniquement.
Mais la performance est-elle vraiment comparable ?
Si vous hésitez, orientez-vous vers la version standard (non extralight) qui vous offrira plus de tranquillité, et cerise sur le gâteau, vous ferez l’economie De quelques euros.
Bonjour, quelles sont les roues montées sur votre Caminade lors de cet essai. On dirait de CEC en rayons textile PE… si oui pouvez-vous m’en dire plus (sensations et références des roues)?
Merci.
Oui ce sont bien des roues CEC voici l’article qui en parle https://bike-cafe.fr/2018/09/des-rayons-en-polyethylene-pour-rouler-textile/
Merci de cet essai très révélateur ! Il serait intéressant de tester le modèle Juniper Ridge, de taille (650 x 48) identique mais à crampons