Après avoir parcouru un peu plus de 500 km à son guidon, voici mes impressions sur ce Rondo Ruut CF2. Ce test vient compléter celui réalisé par Patrick, que vous aviez pu lire auparavant. Je vous invite à le relire, car je ne reviendrai pas sur certains points, notamment ceux qui expliquent le fonctionnement du fameux système Twintip de la fourche et les caractéristiques techniques déjà présentées de façon illustrée dans ce précédent article. J’ai choisi de vous parler principalement de l’aspect dynamique de ce vélo de gravel.
Dans la famille Ruut voici le carbone
Comme vous avez pu le lire sur ce site, j’ai pu tester la version en titane du Ruut il y a quelques mois. Je connais également la version en aluminium, qui partage le même cadre que le RAG+ de NS Bikes. Je possède désormais une bonne connaissance de cette gamme et je ne vais donc pas me priver de comparer ces cadres entre eux.
Je ne vous refais pas l’historique du groupe polonais, propriétaire entre autres des marques Rondo et NS Bikes, que vous pouvez (re)lire dans nos précédents articles. Entrons donc directement dans le vif du sujet en observant ce Ruut CF2.
Esthétiquement, c’est le plus déroutant de la gamme, avec des angles subtilement saillants, sans trop en faire. Des zones particulières, qui n’ont bien sûr pas qu’un rôle cosmétique. Quoiqu’il en soit, on aime ou l’on déteste son look, mais le Ruut CF se remarque au premier coup d’œil.
La finition n’est pas en reste, comme c’est souvent le cas chez ces vélos polonais. Rien à redire concernant le routage des câbles, en interne. C’est propre, presque épuré. Mon exemplaire de test était équipé d’une potence en carbone Easton, différente de celle qui est montée d’origine et qui est en aluminium, avec une sérigraphie Rondo. Même remarque pour les pneus qui sont des Maxxis Rambler, en lieu et place des Panaracer montés de base.
En selle …
Rappels et présentation étant faits, en selle !
J’ai pu rouler sur ce Ruut CF2 principalement sur des pistes DFCI de la région Varoise, avec quelques liaisons routières et un peu de Vélotaf. J’ai été immédiatement surpris par la qualité de filtration de ce cadre. Un flex vertical parfaitement maitrisé qui favorise aussi bien le confort que la motricité. Une vraie réussite sur ce point, puisque cette version en carbone, s’avère plus confortable que son frère en titane.
Nous n’avons pas tous le même référentiel en mémoire, pour preuve est que Patrick trouvait « La bête assez rigide » en comparaison avec son vélo personnel en acier et sur mesure. Mes références sont différentes et je dois dire que ce cadre m’a convaincu, et pas que sur les aspects confort. Les relances sont vives, chaque watt investit est rendu, à un point où j’ai pu battre de nombreux records personnels sur mes pistes DFCI habituelles avec ce Rondo.
J’entends déjà certains protester sur les conditions de ces « temps » pouvant largement altérer une comparaison. Certes, mais les différences sont assez notoires, et les segments assez nombreux, pour que je me permette néanmoins d’affirmer que ce Ruut est rapide. Je pense que ce cadre est particulièrement rigide autour du boîtier de pédalier, ce qui est loin d’être toujours le cas sur d’autres vélos. La rigidité de l’imposante fourche n’est jamais mise à mal et associée à une géométrie permissive, ele apporte une belle stabilité dans les descentes, même techniques.
Des aptitudes dynamiques qui raviront les plus sportifs, notamment sur route où l’on perçoit bien mieux les qualités de rigidité latérale d’un cadre. Ces performances sont également à mettre aux crédits de roues « correctes », que je connais assez bien puisque semblables là aussi à d’autres modèles du groupe polonais. Des jantes de 21 mm de largeur interne, au profil asymétrique, qui remplissent donc plutôt bien leurs rôles.
Le groupe Rival de Sram, comme je l’ai déjà écrit sur Bike Café, est à l’image des autres groupes du constructeur américain : fonctionnel, relativement efficace mais loin d’être des plus onctueux. Cette remarque (qui est un ressenti évidemment personnel), s’applique malheureusement aussi bien à l’entrée de gamme Apex, qu’au Rival ou au Force. Seul le poids diffère, pas la douceur, ni même la rapidité malheureusement. J’ai remarqué également, avec du recul, que ces groupes Sram étaient particulièrement sensibles à l’usure de la chaîne. On retrouve cependant cette caractéristique sur les groupes VTT 12 vitesses de la même marque où les chaines sont parfois à changer au bout de seulement 1000 km. On s’éloigne du sujet, mais gardez à l’esprit qu’il faut de surveiller vos chaînes sur ces groupes mono de Sram qui équipent de nombreux gravel du commerce …
Pour conclure
En conclusion de ce test, qui je le rappelle est un complément de celui de Patrick, je retiendrais de ce Ruut CF2 est un parfait équilibre entre performance et confort. C’est à mon sens, et de loin, le modèle le plus homogène et le plus réussi de la gamme Ruut (j’exclus cependant la version acier que je n’ai pas encore testée). Il est plus confortable que le modèle Titane, tout en étant également plus performant !
Bien que logiquement bien plus onéreuse que le Ruut Alu, cette version CF2, qui se veut la plus accessible en carbone, est pourtant très bien placée au regard de la concurrence. Que ce soit en neuf ou sur le marché de l’occasion, considérez à cette alternative polonaise aussi originale que performante !
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