Le Château de Chambord fête cette année ses 500 ans, événement magnifié dernièrement par le film de Laurent Charbonnier, sorti en septembre. C’était l’occasion, ou plutôt un prétexte idéal, pour tenter de proposer une randonnée gravel à travers la Sologne et sur les bords de la Loire. La rencontre avec Pierre et Yannick, deux cyclistes locaux aussi passionnés que dévoués, a été déterminante pour faire aboutir ce projet.
L’inscription à une randonnée VTT locale, organisé par Yannick et son club ASV VTT, me confirme le potentiel de la pratique du Gravel en Sologne.
Ne restant dans la région que 9 semaines, et qui plus est à Bourges, pas vraiment dans le secteur immédiat, il ne fallait pas trainer pour présenter un parcours cohérent. L’idée globale était une boucle au départ de la gare de « Les Aubrais », au nord d’Orléans, afin que les cyclistes puissent arriver par les rails.
Yannick a été le premier à esquisser une trace et à me la proposer. Malgré que mes deux camarades locaux étaient indisponibles, je profite d’une fenêtre dans mon emploi du temps pour tenter cette première reconnaissance, seul, un samedi. Pas possible de remettre au lendemain, le dimanche étant réservé au test du gravel de chez LOOK dans le sancerrois. La chance est néanmoins avec moi car une projection est faite au cinéma du film de Laurent Charbonnier ce vendredi soir. En 1 h 30, je rattrape globalement mon retard sur l’historique de ce « monument » de l’histoire de France.
Cette première reco fut non seulement l’occasion de valider la trace, mais aussi de m’immerger dans ce parcours, jusqu’à que ce dévoile l’imposant château, au bout d’une piste.
J’en profite pour prendre bien évidemment quelques photos, l’une d’elles deviendra naturellement la future affiche de l’événement.
Après cette première rencontre avec le château, il est temps de continuer à « tracer », car il faut trouver des passages cohérents et intéressants pour rejoindre la Loire. De légitimes tâtonnements, quelques demi-tours, et enfin une solution viable. La pratique du Gravel impose un tracé précis. Là où le VTT peut s’accommoder de quelques errements, le Gravel nécessite un fin dosage, et d’inévitables compromis.
Une deuxième reconnaissance, en compagnie de Pierre, sera nécessaire pour la partie urbaine (ne connaissant que trop peu le centre-ville) et pour lui faire connaitre cette trace « mise à jour ».
Après quelques ajustements, le parcours est confirmé définitivement. Le nom est trouvé naturellement par Yannick, lorsqu’il m’explique l’expression locale “Tout droit Chambord !”.
Samedi 7 décembre, jour J
Les aléas du calendrier font que nous nous trouvons en pleine grève interprofessionnelles contre la réforme des retraites. Conséquence logique et malheureuse : aucun train ne desservira notre point de départ ce jour-là. Triste nouvelle, confirmée par les nombreux messages privés de désistements reçus…
Finalement, nous sommes tout de même une quarantaine, certains nous rejoindront et/ou quitteront en cours de parcours. La météo incertaine et la grève n’ont donc pas découragé ces cyclistes aux sourires déjà francs. Je m’aperçois une nouvelle fois que dans ces régions le pratiquant résonne à l’inverse que dans le sud : s’il y a l’espoir d’une éclaircie dans la journée, il vient. A l’inverse, plus au sud, s’il y a le risque d’une averse, il ne vient pas. Une philosophie différente, qui je l’avoue me séduit de plus en plus et un jugement sévère que j’assume pleinement, étant moi même du sud.
Cette humeur optimiste teintera toute notre journée, où le terrain souvent gras et recouvert de feuilles sera parfois piégeur, parfois roulant, mais surtout d’une esthétique rare.
Signe des temps et du succés grandissant du Gravel, la pratique se segmente naturellement des autres, avec seulement deux VTT sur la quarantaine de cyclistes présents, et aucun VAE.
Le parcours et la distance de 120 km étaient propices à nos montures aux couleurs et géométries néanmoins très variées.
La pause déjeuner à la Ferté-Saint-Cyr sera une pause salutaire avant de filer vers le Château, annoncé à environ 18 km. Une arrivée par l’Est, qui nous laissera le temps de s’en approcher le long du canal. Le joyau se rapproche et les sourires se détendent à nouveau.
Sans être particulièrement exigeant, le parcours à travers la Sologne a nécessité malgré tout une certaine concentration pour éviter les pièges habituels du terrain gras de campagne, et c’est avec un certain relâchement que nous abordons le canal, afin d’en saisir l’instant, quasi solennel pour certain(e)s d’entre nous.
Un petit groupe souhaite aller de l’autre côté du château, celui de l’entrée principale (photo de l’affiche) et je ne suis pas contre, sachant que personnellement je ne le reverrai pas avant un moment. L’attraction de l’emblématique château est bien réelle, mais il convient à présent de reprendre notre itinéraire qui doit nous amener sur les bords de la Loire.
Un charmant sentier nous maintient au sud de la Loire jusqu’à Muides-sur-Loire, avant de basculer au Nord et rattraper le GR3.
Première averse sérieuse de la journée, qui aurait pu changer la tournure de celle-ci, mais c’est finalement pour laisser place à une belle éclaircie, qui met en valeur ce GR3 décidément très varié.
De longue portion sur des digues permettent de resserrer les rangs et d’échanger sur notre pratique favorite. Si la fatigue commence à faire son effet sur certains organismes, les esprits sont toujours vifs et les dialogues enjoués !
Le GR3 nous emmène autour de plusieurs petits étangs, empruntés par « La Loire à vélo ». Ils sont autant d’endroits paisibles, à la beauté simple mais réelle.
Au fil des discussions, on connait de mieux en mieux nos compagnons de voyages. Beaucoup sont finalement liés de prés ou de loin à l’univers du cycle : certains employés chez Cyfac, d’autres chez Zéfal, ou sont fortement impliqués dans le milieu associatif. Il faudrait finalement bien plus que 120 km pour finir toutes les conversations !
Orléans est en vue, « ça sent l’écurie » et même les plus fatigués, dans un dernier sursaut, se laissent emporter dans des accélérations euphoriques jusqu’à la gare. On peine à se séparer, mais certains ont plus de 2h00 de route pour rentrer.
Une très belle journée passé ensemble sur nos Gravel où gestes d’entraide, sourires et sueurs … ont rythmé ces 120 km autour de ce magnifique château.
Plus de photos visibles sur https://www.facebook.com/moregravel/
Nous avons fait au mieux et surtout garde le souvenir ( j en suis certain) que le sauvignon, chenin, cabernet, cabernet franc, gamay contribuent à la renommée de la région Centre Val de Loire . Reste une partie Nord que j espère un jour te faire découvrir parce que le terrain de jeu est sympa avec aussi des lieux d histoire, Gien, Sully sur Loire, Chamerolles, Briare et son pont canal, etc…….Bonne continuation dans More Gravel, tu fais du gravel une promotion simple, efficace sans pour autant exclure……le principal n est il pas de pédaler. Que Bike continue ses articles pertinents pour que je me servent de vos tests dans mon quotidien ( j attends tes retours sur les textiles). cordialement à toute la rédaction et bonnes fêtes.
Merci beaucoup Pierre pour ces moments partagés, que ce soit en vélo, à table autour des bons vins locaux que tu m’as fait découvrir avec générosité. Yveline, toi et Yannick ont tout simplement permis que cette randonnée puisse voir le jour. Je garde en tête l’idée d’une édition dans les forêts que tu évoques 😉
Bonne semaine et à bientôt !
Bonjour,
avez vous la trace de cette sortie ?
très bonne journée !