photo Luc Royer
Je ne connaissais pas la marque Veloflex. C’est Gabriel, le fougueux benjamin de l’équipe du Bike Café, qui m’a fait découvrir ces pneus. L’entreprise Veloflex démarre en 1981. Au départ ce n’est qu’une petite boite de conception et de fabrication de produits en caoutchouc. Cela l’amène progressivement à se spécialiser dans la production de boyaux et pneus. Veloflex aujourd’hui bénéficie de cette longue expérience dans le domaine du caoutchouc naturel. Ses produits sont uniques, en raison de la maitrise de la transformation de cette matière première et des composés de caoutchouc exclusifs sur lesquels Veloflex travaille.
Maintenant que je connais un peu ses productions, je me risquerais bien à faire une comparaison culinaire en disant que Veloflex travaille comme un grand chef en cuisine, qui élabore un bon plat se basant pour beaucoup sur la qualité des produits qu’il utilise. Les pneus Veloflex se dégustent sur l’asphalte … et c’est là qu’on jugera de la différence.
Redonner ses jambes de 20 ans à un vieux biclou
L’histoire commence par la remise en état “routier” du vélo vintage qui me servait jusqu’à présent à aller faire mon marché à Aix. Je ne vais pas revenir sur la saga de mon Bernard Carré qui était monté en “single speed” 42 x 17 et qui a retrouvé sa vie de “déraillé”, sous les mains expertes de Gabriel (Dynamo Cycle Repairs).
Gabriel me dit “Il est chouette ton vélo, mais avec des pneus aux flancs tan il serait encore plus beau …“, Il poursuit “Achète des Veloflex tu verras ils sont top …“. Mes Kenda étant un peu râpés je me dis pourquoi pas et je les commande chez notre partenaire Cycletyres, qui possède un choix énorme de pneus avec notament la gamme Veloflex. J’ai suivi les conseils de Gabriel et j’ai commandé des Master 700 x 25 qui étaient en promo 29,99 €.
Je reçois les pneus qui me paraissent bien minces par rapport à mes Kenda. J’appréhende le montage, car les pneus ne sont pas en forme et je me dis que ça doit nécessiter un sacré coup de main pour les monter. C’est finalement Gabriel qui me les montera. En effet, il faut galber l’enveloppe très plate en se servant de la chambre à air installée sur la jante et relativement gonflée. Le pneu viendra habiller ce “moule” trouvant ainsi sa forme et on pourra fermer le deuxième côté de l’enveloppe.
Un sacré changement
Je récupère mon vélo, je roule un peu juste un aller – retour en ville, genre 6 km. Je sens que ça va bien mais sans plus car dans la circulation je fais plutôt attention à ce qui se passe autour de moi et le reste passe en second plan. L’essai en vrai grandeur sur route se fera lors du Tour du Vaucluse historique organisé par Chilkoot. Luc Royer a proposé une thématique “vintage” c’est parfait, et mon vieux vélo chaussé à neuf est fait pour ça.
Bien gonflés à 6 bars, mes nouveaux boudins filent rapidement sur les routes du Vaucluse. Il n’y a pas photo comme on dit … entre les Kenda et les Veloflex, j’ai l’impression de rouler sur un autre vélo. Le rendement routier est impressionnant. Ce n’est pas ma forme du moment qui en est la cause, car je me suis arrêté 6 semaines totalement à cause d’une fracture de clavicule, donc ce n’est pas mon état physique qui en est la raison mais ce sont bien les pneus.
Luc Royer nous avait préparé un parcours style “Strade bianche” façon Eroica. Certains passages sur des chemins de vignes, terre et cailloux, étaient quand même rugueux … Avec la finesse des Masters je me dis que ça va être la crevaison assurée. Et bien non ! … Les Veloflex sont passés là où d’autres participants, chaussés pourtant de bons pneus, ont dû réparer. Dans les bosses je me suis régalé notament dans la montée vers l’abbaye de Senanque par le mont Serein.
Les Veloflex côté compet
Les pneus Veloflex ne sont pas des pneus “vintage” réservés à la restauration de vieux vélos. Ce sont des pneus modernes et performants. Gabriel, qui me les a conseillé court sur route et en gravel et il utilise également des Veloflex sur son Origine Axxome RS2.
Il a choisi quand a lui le modèle Corsa, qui est similaire dans la conception au modèle Master, mais qui possède des flancs noirs, moins salissants quand on s’entraine toute l’année.
Son retour après plus de 2000 kilomètres est plutôt clair. Il apprécie la performance, le confort, et cette sensation de rouler comme sur des boyaux. Cependant il faut savoir que la gomme tendre, rend les pneus Veloflex moins durable qu’un Continental GP5000 par exemple. Comptez une durée de vie d’environ 3000 kilomètres maximum. Mais c’est cependant pour lui, le pneu à monter pour de belles épreuves cyclosportives. Ce pneu apportera performance, accroche et esthétisme à votre monture pour les beaux jours.
En Conclusion
Ces pneus Veloflex ont été une belle découverte. Outre l’aspect esthétique, qui avouez le donne à mon vintage une belle allure, ils sont vraiment parfaits. Le rendement sur route lisse et sur route rugueuse est très efficace. L’utilisation que Gabriel en fait en course le démontre. « C’est le pneu qui ressemble le plus au boyau », me dit-il. Le confort est là aussi, grâce à la souplesse des flancs. Mon vintage, 40 ans après, a enfin trouvé chaussure à son pied. Merci à Gabriel de m’avoir fait partager son expérience. L’utilisation que lui en fait à une autre vitesse que la mienne démontre la performance de ces pneus.
Je roule sur un Canyon Ultimate CF SLX avec deux paires de roues Mavic R SYS et Cosmic.
J’ai monté des Veloflex Corsa depuis 2/3 ans et je ne changerais pour rien au monde ! Je suis même arrivé à boucler la Résistance 2018 en Corsa 28 mm sans crevaison mais ça … c’est un pur miracle …
Dans tous les cas, le confort et les sensations n’ont rien à voir avec les autres pneus que j’ai testés : Hutchinson Fusion, Mavic Yksion, Conti GP 4000 …
Lorsque je reçois les roues neuves Mavic je fais toujours une première sortie avec les pneus d’origine Yksion, puis je monte les Veloflex … la différence de confort et de « toucher » de la route est impressionnante !
Sur les routes cèvenoles bien dégradées qui sont mon quotidien c’est vraiment top aussi bien en 25 qu’en 28 … seul défaut … la tenue dans le remps, mais on est sur un produit haut de gamme.
Je me suis laissé dire que les Vittoria auraient le même rendu. Pourquoi pas un prochain essai ?
Salut Georges content de voir que notre ressenti est partagé. la tenue dans le temps, surtout sur l’arrière est son seul talon d’Achille. J’ai personnellement roulé avec des Vittoria Corsa Graphene en 700×25, je les ai gardé deux mois. La différence avec un pneu continental pas exemple, et loin d’être flagrante. Rien a voir avec du veloflex. De plus les flancs sont vraiment clair(creme), et se salissent trop vite.
bonne journée 🙂
Patrick, FMB fait maintenant des boyaux ouverts du même style que ces Veloflex. Il serait intéressant de pouvoir les comparer, fait en france de plus.
Oui ça m’intéresse, merci Sébastien … si je peux récupérer une paire de pneus je les monterai sur les même roues pour comparer. Le poids est le même que les Veloflex reste à voir le rendement.