Rodeo Labs est une jeune marque américaine basée à Denver dans le Colorado. Elle crée des vélos de gravel et des roues carbone de grande qualité, avec un soin particulier apporté au design et au graphisme. Deux modèles composent la gamme : le Flaanimal en acier Reynolds et le Trail Donkey en carbone. Ces deux vélos sont des bases incroyablement évolutives et offrent de nombreuses configurations de montage. Chaque possesseur d’un vélo de la marque peut ainsi prétendre à rouler sur un vélo unique, qui lui ressemble.
Concernant le modèle Trail Donkey, le questionnement de Rodéo Labs préalable à sa création a été le suivant « Et s’il n’y avait pas de catégories de vélos ? Et si personne ne nous avait dit que nous avions besoin d’un vélo différent pour chaque jour de la semaine et pour chaque surface de conduite différente ? Et si un vélo n’était ni bon ni mauvais pour quelque chose ? Et si, au lieu de cela, c’était simplement un outil capable de vous tester et de prouver votre propre courage ? » Pour Rodeo Labs, ces questions ne sont pas restées abstraites, elles ont été la base de l’inspiration qui a donné naissance au Traildonkey 3.1.
Sébastien Morin, le patron de Boost Cycles, a succombé à cette polyvalence suprême. Il nous présente le montage qu’il a réalisé sur la base de ce cadre au design magnifique.
Le vélo qu’il nous présente est unique car c’est à la fois un montage à la carte et une customisation possible, sur la base d’un cadre Trail Donkey 3.0 en version Naked. Le Trail Donkey existe en 2 coloris + une version Naked à customiser parmi un choix de 85 couleurs. « J’ai choisis de lui donner une touche Gold … », nous précise Sébastien qui nous fait faire le tour du propriétaire.
Commençons par le cadre
Le cadre du Trail Donkey 3.0 est réalisé en fibres de carbone Toray T800. L’objectif de Rodeo Labs était de concevoir un vélo à la fois sportif, versatile et ultra résistant. En conséquence, ce n’est pas le cadre carbone le plus léger du marché avec ses 1450 g en taille 54. Les amateurs d’ultra light seront déçus mais ce vélo se destine aux baroudeurs à la recherche d’une monture ultra performante.
Un vélo capable de rouler vite sur des sorties courtes, que ce soit sur pistes ou sur asphalte, mais aussi de prendre de la départ d’épreuves ultra exigeantes comme l’Atlas Mountain Race (Jay Petervary et Stephen Fitzgerald, le boss de la marque, en étaient équipés).
Le cadre et la fourche disposent de tous les œillets nécessaires, y compris porte-bagages, même si ce n’est pas forcément le programme prévu lorsque l’on choisit ce type de vélo.
Côté transmission, il est compatible 1x, 2x et Di2. Tous les routings se font en interne pour obtenir un look hyper clean. La fourche Spork dispose d’une fixation pour lampe et d’un passage de câble dynamo en interne.
La clearance ultra généreuse participe à la polyvalence du Trail Donkey 3.0. Ce vélo peut être équipé de pneus jusqu’à 700×50 ou 27,5 x 2,1 (plus précisément une largeur de 55 mm en 27,5/650b pour éviter tout risque de frottement)
En fonction des choix de montage, on peut donc avoir des vélos complètement différents, pourtant issus de la même base.
Les roues
Ce Trail Donkey sera équipé de 2 sets de roues pour assumer totalement sa polyvalence.
En 650b : les roues CEC W24 avec cercles carbone, moyeux CEC et 28 rayons Sapim CX Ray. J’apprécie énormément ces roues pour leur résistance à toute épreuve et leur grande légèreté (1300 g). La fluidité des moyeux CEC est très proche des grands noms dans ce domaine. Les choix techniques privilégient la durabilité avec le corps de roue libre doté d’un système à 3 cliquets en titane. Ça n’offre pas la rapidité d’engagement de produits plus prestigieux, mais dans le temps, ça tient vraiment la route. La maintenance est aussi hyper aisée. On retire très facilement le corps de roue-libre pour nettoyer et regraisser les cliquets. J’applique quelques gouttes régulièrement d’huile Phil Wood Tenacious Oil pour un fonctionnement au top.
Ces roues sont chaussées des excellents Panaracer Gravelking SK dans une section de 2,1. Cela permet d’avoir un pneu à la fois très roulant pour les pistes du Sud et très confortable. À l’usage, les 600 g pour chaque pneu ne se font pas ressentir et cela s’avère être un excellent choix de section pour ce cadre. Par contre, en cas d’utilisation sur terrain meuble ou boueux, il sera nécessaire de revoir à la baisse la section pour éviter les frottements.
Certains diront que c’est un VTT. Ce n’est absolument pas le cas… Pour rouler sur un semi-rigide acier en 29’’ Ritchey Ultra équipé d’une fourche en 120 mm, on est clairement pas du tout sur les mêmes sensations ou position de pilotage. Rien à voir si ce n’est qu’il faut pédaler pour qu’il avance.
En 700c : un jeu de roues custom avec les cercles CEC W2238 en 24 rayons pour des parcours sur route et en gravel light. À l’arrière, c’est un moyeu White Industries CLD et à l’avant, un moyeu SON delux 12 permettant d’alimenter un système kLite Bikepacker Ultra V2
Le poids total est de 1700 g la paire, ce qui est relativement léger au regard du profil des jantes et de la présence d’un moyeu dynamo. Des roues qui seront parfaites pour des épreuves d’endurance sur route. Elles seront chaussées de Panaracer Gravelking + 700x35c.
Le champ d’utilisation du Trail Donkey 3.0 avec ces 2 sets de roues est immense et permet d’envisager tous les types de parcours.
La transmission
Il s’agit du groupe Sram Force 1 Hydro. Je suis un fan inconditionnel du système Sram 1x pour une utilisation gravel très majoritairement offroad. Le clutch des dérailleurs Sram est largement plus adapté à une pratique tout terrain que leur homologues Shimano dont les avantages sont ailleurs.
Le pédalier Ingrid CRS-L2 vient ajouter une touche d’exotisme à ce montage. Les pédaliers de cette marque italienne sont absolument superbes et leurs choix techniques sont innovants. Le choix de la longueur de l’axe se fait en fonction de plusieurs paramètres comme la largeur du boitier et de l’entre axe arrière. Contrairement aux autres fabricants, le plateau n’est pas fixé sur la manivelle droite, mais directement sur l’axe ce qui permet d’avoir un ensemble d’une extrême rigidité. Détail important à mes yeux : chaque pièce du pédalier est remplaçable à l’instar des pédaliers White Industries.
Les périphériques
Le cockpit est composé d’une potence 3T Apto Team Stealth, dont l’esthétique se marie bien avec le cadre, et d’un cintre Spank Wing avec 12° de flare. Pour un maximum de polyvalence, je préfère les cintres sans trop de flare afin de garder une position des bras optimale surtout sur route. Le dessin de ce cintre est très intéressant. Reach et drop ultra courts. Le dessus du cintre est aplati. Un régal au niveau du confort pour la paume des mains. Et la partie centrale ronde est suffisamment large pour y fixer des prolongateurs si besoin.
La tige de selle est une Cane Creek eeSilk qui offre 20 mm de débattement et donc une sacrée dose de confort en plus sur les pistes caillouteuses du Sud. Cela permet surtout de conserver une vitesse plus élevée et constante puisqu’une partie des chocs sont absorbés, n’entravant pas le mouvement de pédalage. La remarque de la hauteur de selle variable revient constamment pour ce genre de produits. Je la teste depuis un moment et je n’ai jamais eu la moindre douleur aux genoux ou ischio-jambiers.
La selle est une Selle Italia SLR Boost Superflow Gravel en version L3 avec rails titane. C’est un test qui s’annonce très prometteur. Je ne ressens pas de points de pression et ses dimensions sont parfaites pour moi.
Le poids du vélo est de 9,2 kg avec pédales.
Et sur les pistes, ça donne quoi ?
Mes premières impressions sont ultra positives et enthousiasmantes. Je n’ai pu le tester qu’avec le set de roues en 27,5 x 2,1, mais je me rends compte à quel point le vélo est dynamique, y compris sur asphalte.
Je suis vraiment bien posé sur le vélo et je retrouve les bonnes sensations côté géométrie que j’avais eu avec le Flaanimal. Un vélo très équilibré.
Roulant auparavant sur un cadre en titane chaussé en 700 x 42, je craignais une transition compliquée niveau confort et vitesse dans le défoncé. Ca n’a pas été le cas, mais il certain que la monte pneumatique aide. Il a aussi fallu que je passe un peu de temps pour trouver la bonne pression afin d’avoir un équilibre parfait entre absorption des chocs et rendement. Je pense avoir trouvé cet équilibre avec une pression de 1,6 bar à l’avant et 1,8 à l’arrière.
Caractéristiques du Trail Donkey
- Matériau du cadre Toray T800 en fibre de carbone
- Pays de fabrication Taïwan
- Conception / outillage 100% propriétaire Rodeo Labs
- Dégagement possible des pneus en 650b Largeur max : 57 mm / 2,25 ″ | Min. largeur recommandée : 40 mm
- Dégagement possible des pneus 700c Largeur max : 50 mm / 2,0 ″ | Min. largeur recommandée : 30 mm
- Poids du cadre 58 cm 1350 g brut, 56 cm 1300 g brut, 54 cm 1250 g brut, 52 cm 1200 g brut. Attention aux poids annoncés par Rodeo Labs. Ce n’est pas ce que j’ai constaté …
- Fourche Rodeo Spork 3.0 / Full Carbon Adventure
- Poids de la fourche 600 g en moyenne
- Le routage des câbles mécanique, Di2, eTap. Capuchons d’extrémité convertibles ou capables.
- Routage dynamo Interne. Cadre et fourche. Éclairage avant et arrière, capuchon de tige USB, compatible avec moyeu dynamo.
- Norme de freinage Montage plat, 140 mm à l’avant et à l’arrière
- Support inférieur T47 fileté, largeur 68 mm
- Tige de selle 27,2 mm
- Collier de selle 31,8 mm (en aluminium 6066 inclus)
- Axes traversants 12 x 142 mm arrière. 12 x 100 mm avant. Avant éventuellement convertible en 15 x 100 mm.
- Compatibilité plateau 2x : maximum 50/34, minimum 46 / 30. – 1x : maximum 53t
- Fixation du dérailleur avant à braser, amovible.
- Patte de dérailleur arrière Aluminium, remplaçable
- Position de la batterie Di2 Montage interne personnalisée dans le tube diagonal (fourni)
- Points de fixation : 2 à l’intérieur du triangle principal. 1 sous le tube inférieur. 1 sur le tube supérieur supérieur et 2 sur fourche.
- Capacité de chargement de la fourche poids total de la charge de 12,6 kg uniformément réparti
- Limite de poids du pilote : 113 kg