Les « forçats de la route » n’avaient pas le choix : ils devaient rouler en pignon fixe car le dérailleur, pourtant inventé en 1869, n’était pas autorisé en course. Henri Desgranges maintiendra cette interdiction jusqu’en 1937 sur le Tour de France. Depuis cette époque préhistorique du vélo et le fameux article d’Albert Londres, de nombreuses avancées technologiques ont vu le jour et aujourd’hui, les cyclistes peuvent, d’une simple impulsion électrique ou même via le wifi, commander leur dérailleur qui va balayer 11 vitesses ou 12 vitesses.
Certains cyclistes résistent à cette facilité. Il ne s’agit plus de “forçats” de la route, puisque personne ne les condamne aux travaux forcés du pédalage : ils sont volontaires. On parle aujourd’hui de plaisir de pédaler minimaliste. Ces nouveaux chevaliers de l’asphalte partent, à la seule force de leurs mollets, en quête de ce bonheur singulier. Un plaisir particulier qui n’existerait peut-être pas, s’il fallait céder à la facilité d’une pratique « déraillée ».
Difficile pour ces stakhanovistes du coup de pédale de rouler en groupe. La cadence du tour/minute règle leur allure qui est difficilement compatible avec celle des cyclistes conventionnels. Dans les montées ils filent comme des lapins, lançant dans les bosses leurs minimales machines à coups de manivelles répétés accompagnés de déhanchements rythmés. La roue arrière les propulse par un renvoi d’effort dans ces rudes escalades, où ils doivent basculer au sommet après de nombreuses relances. Dans les descentes c’est une autre histoire, et la lutte contre la vitesse et cette même roue arrière, qui cette fois pousse violemment les manivelles est terrible. Le paradoxe de l’entraînement direct se situe là et surtout il ne faut pas oublier que l’oubli de pédalage sera vite rappelé à l’ordre par un violent avertissement de ces mêmes manivelles qu’il faut sans cesse animer.
Idées fixes et longues routes
Parmi les amateurs de “fixie”, il existe en ville quelques artistes qui, généralement, font « des ronds » sur le bitume des villes. Il y a également les coursiers à vélo, qui ont adopté ce mode de transmission pour des questions économiques dans un premier temps.
La communauté des « messengers » urbains a inspiré une mode, et leurs chevauchées spectaculaires, dans la circulation des grandes villes, pour livrer leurs colis, ont été le sujet de nombreuses vidéos très appréciées sur les réseaux sociaux. Cette mode est maintenant passée : les coursiers sont de plus en plus équipés de vélos urbains confortables et même de vélos cargos électriques, les jeunes branchés se sont mis au gravel. Certains purs et durs insistent, mais le fixie urbain n’a plus trop la cote.
Par contre, le pignon fixe est réapparu sur la route et ceux qui m’intéressent plus particulièrement dans cet article, s’inscrivent plutôt dans la lignée des cavaliers solitaires, amateurs de longues chevauchées sur les routes … et parfois les sentiers. La solitude dans l’effort est pour eux inéluctable, car chacun ira au rythme de son unique braquet.
Ils roulent rarement en groupe ne pouvant pas synchroniser leur rythme à celui des cyclistes déraillés. Une montée alerte les propulse vers l’avant et la descente qui va suivre les verra rétrograder, bloqués par la limite des tours par minute de leur pédalier infernal, alors que les fusées, équipées de roues libres poussant un 52 x 11, fileront loin devant … Les sorties de plus de 200 km ne leur font pas peur et ils se lancent régulièrement dans des épreuves d’ultra de plus de 1000 km ou plus.
Portraits
Thierry Saint Léger, Florac – « Le pape »
Je commence cette galerie de portraits par Thierry, à tout seigneur tout honneur, car c’est l’icône du pignon fixe français. Il a ouvert la voie de la longue distance à bon nombre de disciples qui ont pris sa roue sur les routes du fixe. Son admiration pour Charles Terront (vainqueur du premier Paris-Brest-Paris en 1891 en 71 heures) lui inspire des aventures, qu’il se fait un point d’honneur à réaliser avec le même braquet que son aîné : le 42 x 17 (5,30 m de développement). En 2019 il a bouclé le Paris-Brest-Paris avec ce braquet en 76 heures.
« Ma rencontre avec le pignon fixe longue distance remonte à une expérience sur la RAAM (Race Across América), au début des années 2000. J’étais là-bas en assistance et nous avons côtoyé un concurrent qui la faisait en pignon fixe », me dit Thierry qui déjà en 1999 avait acheté un Kona pour rouler d’abord en single speed. En 2003 il attaque sérieusement le pignon fixe sur ses routes habituelles. Pratiquant à l’époque les cyclosportives, il se lance sur l’étape du Tour en fixe. « Après ce qui m’a plus intéressé, c’est de faire tous les BRM en fixe. C’est nickel car on est dans un autre mode : plus souple, plus fluide que les cyclosportives. En cyclosport j’avais peur des chutes, les gars ne peuvent pas deviner que tu es en pignon fixe, quand un peloton te tombe dessus en pleine vitesse en descente … », poursuit Thierry. Après son Kona Thierry a possédé 3 vélos Look piste pour finalement revenir à l’acier avec son vélo actuel : un Victoire. « Le matos souffre. Pour moi c’est un pignon, un boîtier par an, une couronne de pédalier tous les 2 ans. J’avais monté des jantes Reflex Mavic sur un moyeu Victoire et là je viens de fendre en deux ce moyeu pourtant très solide. Mais dommage Victoire ne les fait plus … », Thierry met l’accent sur le manque de disponibilité de matériel dédié au Fixie, notamment pour la longue distance. La mode du CRIT a un peu relancé ce tout petit marché mais cela reste une niche.
Thierry s’est orienté par la suite vers les défis solitaires. Les longues chevauchées toujours avec son braquet “magique” le 42 x 17. Son exploit le plus remarquable a été la traversée des Alpes de Evian à Nice en 2015, franchissant les plus grands cols alpins (600 km 12 500 m de D+ en 53 heures) pour rejoindre la Méditerranée. Après de nombreuses épreuves en longues distances, il vient d’effectuer cet été, à 62 ans, un remake du premier Tour de France, en suivant le même itinéraire que les pionniers de 1903. Il a effectué les 6 étapes d’un total de 2453 km en juillet dernier, en totale autonomie. Un bel exemple pour ceux que j’ai pu rencontrer et qui témoignent dans cet article. Thierry est le maître reconnu de cette discipline en France.
Son vélo
- Vélos : Victoire
- Braquet : 42 x 17
- Épreuves : Ultra Ultra longues distances
- Paris-Lyon-Paris, 24 h du Castellet, Traversée des Alpes : Evian – Nice, Tour de France 1903, …
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Denis Morino, Toulon, « Le stylé »
Denis est arrivé dans le pignon fixe, attiré par la mouvance coursiers parisiens. « J’étais fasciné par cette impression de liberté qu’exprimait le mode de déplacement de ces coursiers se faufilant partout sur l’asphalte de Paris avec ces machines minimalistes », me dit Denis qui a aimé le côté mode y compris dans ses aspects vestimentaires. Denis a découvert les épreuves d’Alleycat, certaines ont d’ailleurs été organisées chez lui à Toulon et ça lui a bien plu.
Sa vision du pignon fixe a changé lorsque Denis a rencontré Thierry Saint Léger. Il a troqué son guidon plat contre un guidon de course, pour faire un premier raid longue distance avec Thierry. « Ou ça me plaisait et je continuais, ou ça ne me plaisait pas et alors j’aurais tout revendu … », me dit Denis en m’expliquant que le pignon fixe « C’est simplement compliqué ». J’aime bien cette formule, qui s’avère exacte, et qui ressortira des différents témoignages. Ce vélo, en apparence simple, nécessite une attention particulière au moindre détail.
Denis était compétiteur à un bon niveau, il a dû réapprendre à faire du vélo. « J’ai eu la chance d’avoir Thierry comme professeur. Il m’a évité toutes les erreurs que font inévitablement les débutants en pignon fixe », explique Denis qui très rapidement a pu réaliser, sans souffrir, de très longues distances comme la Born To Ride de 1200 km.
Son vélo
- Vélos : Specialized
- Braquet : 42 x 17
- Épreuves : Born to Ride, …
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Simon Kirscher, Strasbourg, « L’esthète »
« J’ai toujours fait du vélo, plutôt sur des pratiques ludiques VTT, BMX,… Je me suis fait un single speed pour rouler en ville lorsque je suis revenu finir mes études à Strasbourg en 2009. J’ai vu, comme beaucoup, les vidéos de fixe sur Youtube et j’étais attiré par l’esthétique du truc … », me dit Simon qui dans un premier temps bricole un fixe, puis s’achète un Spé Langster. À partir de là, il se mêle à une petite communauté sur Strasbourg, et comme Jean-Lin, il augmente les distances progressivement. « Le goût de l’effort m’est venu avec le fixe, contrairement aux pratiques que j’avais avant. Je m’étais essayé plus jeune à la route, ça ne m’avait pas plu, et là je découvrais le long et ça me plaisait ...», m’explique Simon.
En 2014, Simon accompagne Thierry Saint-Léger dans sa traversée des Alpes en fixe. La tentative échouera et Thierry partira seul en 2015 l’année suivante car Simon se blesse, et depuis les projets longue distance se sont un peu plus espacés. Il pratique plus volontiers le « Fixo Cross », du cyclo cross en pignon fixe. Sur route et en gravel Simon roule majoritairement en fixe sur un vieux cadre Affinity Cyclone qu’il possédait et qu’il vient de remonter avec un montage à lui, mélangeant les composants comme cette fourche équipée d’un frein à disque et ses roues de 650 chaussées largement de pneus de 47.
Son vélo
- Vélos : Montage Affinity Cyclone fourche Surly Straggler – roues de 650
- Braquets : 43 x 16
- Épreuves : longues distances, fixo cross
- Cunéo-Monaco, Traversée des Alpes
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Luc Royer, Cavaillon, « Le scénariste »
Luc a comme beaucoup d’autres cyclistes été influencé par des vidéos dont une vidéo d’un groupe lancé sur le projet New-York – Los Angeles. « C’est en voyant cette vidéo que j’ai fait l’adaptation française de cette aventure que j’ai appelé Born to Ride. La première était entre Marseille et La Rochelle. Nous étions 7 cyclistes et je rencontre un jeune cycliste : Thibaut Lataillade qui se joint à nous en pignon fixe, brakeless. En le voyant pédaler j’ai trouvé ça extrêmement élégant », me dit Luc qui rapidement enchaîne en allant voir Thomas Degert à Marseille pour se mettre en quête d’un vélo. « C’est ainsi que je me suis mis au Fixe fin 2012, sur un Bianchi Pista en 48/17 très vite équipé en 44/17 et puis j’ai rencontré Thierry Saint-Léger, « Monsieur 42/17 » comme l’avait été Charles Terront. J’ai très vite équipé l’autre côté de mon moyeu Mavic Ellipse d’un pignon de 22, pour les cols (44/22) et puis j’ai fait assembler mon Victoire Virage équipé d’un pédalier Sram Omnium avec une couronne Genetic Tibia Track de 42 dents. 42/17 – 42/22 », explique Luc.
Ce dernier était prévu pour les Alpes et puis j’ai renoncé l’année dernière, pas suffisamment prêt. Il devait être naturellement de cet Évian > Nice 2018 et puis est revenu le « vieux » rêve des USA, du NY TO LA à pignon fixe et le BMC Track Machine TR02 a dès lors dicté les choix. Ce dernier est équipé bien sûr en 42/17 (le développement de mon Maître Fixie, Thierry Saint-Léger) avec lequel je passe désormais partout hormis les grands cols type Alpes ou le Ventoux pour lesquels tourner la roue s’impose (42/22).
Luc possède 3 vélos en pignon fixe : le Bianchi du début qu’il a gardé, le Victoire plus confortable pour les sorties longues et un BMC Track Machine plus léger avec lequel il envisageait cette traversée des Alpes qui reste en projet. Les trois vélos sont blancs.
Son vélo
- Vélos : Victoire Virage
- Braquets : 42 x 17 – 42 x 22
- Épreuves : longues distances, Confluences
- Organisateur d’événements cyclistes
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Dan de Rosilles, Arles, « Le révolté »
Dan a découvert le fixe attiré par la tendance mode et l’esprit messenger. Il s’est lancé seul en 2014, puis il a rencontré un copain à Arles qui comme lui s’était lancé. « Je m’y suis mis facilement, de façon assez fluide sans avoir beaucoup d’efforts à faire. C’était la mode de rouler comme ça en ville, maintenant c’est presque ringard, les jeunes se sont tournés vers le gravel », explique Dan, qui a trouvé dans le fixe longue distance un prolongement intéressant à sa découverte plus ancienne du fixie. Aujourd’hui, il parcourt 11 000 km de fixe par an en mode route et en gravel, c’est énorme. Il a enchaîné cette année la Venetto Gravel en Italie (700 km) et la Born to Ride (1200 km) sur route.
« En pignon fixe quand tu donnes suffisamment de vitesse à ta roue elle t’aide à pédaler. C’est une sensation unique que tu ne peux pas retrouver avec une roue libre. La jouissance de cette pratique se situe là : ce que tu donnes au vélo, il te le rend …», poursuit Dan qui ajoute que le choix du ratio est stratégique en fonction du profil du parcours. Il utilise 3 ratios différents : 47×17, 37×15 et 37×17 et selon le parcours il fait son choix.
Certains équipements sont à soigner particulièrement la selle, car il faut être bien posé sur le vélo et le pédalage incessant accentue les problèmes potentiels de réglages. « Une heure sur un pignon fixe, c’est plus long qu’une heure sur un vélo équipé d’une roue libre … », poursuit Dan qui insiste également sur le choix des éléments de transmission.
Écoutez le podcast de l’échange sur Bike Café Bla Bla
Son vélo
- Vélo : Desgënà
- Braquets : 47 X 17 (route), 37 X 15 (route longue distance), 37 X 17 (gravel)
- Épreuves : longues distances sur route et gravel – Cuneo-Monaco (2016), Trilogie du Ventoux (2017), Pirinexus 360 (2017), Born To Ride (2020), Venetto Gravel (2020)
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Jean-Lin Spriet, Paris, « L’endurant »
« L’un de mes copains s’était fait offrir un fixie pour son anniversaire et je me suis dit je vais m’en acheter un aussi pour rouler avec lui. J’ai pris un Cinelli Gazetta et c’est comme ça que j’ai commencé le vélo …», me dit Jean-Lin. Sur le coup je reste bouché bée : commencer à pratiquer le vélo sur un fixe sans freins : trop fort. Il l’utilise en mode vélo taf et le dimanche il allait rouler avec quelques “zin-zins” parisiens le ride du week-end. « On arrivait à faire de 40 à 60 bornes avec un sac sur le dos pour transporter quelques trucs à bouffer. On allait à Enghien les bains, sur les bords de Marne, un peu partout, …», explique Jean-Lin qui progressivement allonge les parcours toujours avec son sac de coursier, son cintre plat et en brakeless.
Vient alors la recherche de matériel un peu plus adapté son Cinelli étant trop petit il se fait construire un acier par Belleville machine, qu’il a toujours d’ailleurs. Les freins sont apparus sur ce vélo, c’était une demande express de la future femme de Jean-Lin qui lui avait dit « Si tu veux m’épouser il faudra que tu montes des freins sur ton vélo …». Au-delà de la sécurité il faut comprendre que les freins sont nécessaires pour gérer les descentes trop longues sur les parcours vallonnés.
La pratique du pignon fixe de Jean-Lin est régulière et multiforme. Cet été il a fait de la balade itinérante en compagnie de sa femme avec des étapes de 40-50 km, il a accompagné Thierry Saint Léger entre Angers et Orléans sur une étape du remake du Tour de France 1903, fait 2 ou 3 raids un peu longs en Normandie et pour aller tourner à Longchamp et suivre le paquet il a monté un braquet de 48 x 15.
Ces entraînements très longs en pignon fixe aident Jean-Lin a réussir ses projets de longue distance. Il a notamment réalisé cette année le Tour de France Randonneur dont nous avons parlé sur Bike Café.
Son vélo
- Vélo : Belleville Machine
- Braquet : 48 x 17
- Épreuves : Rides longue distance
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Frédéric Paulet, Les Vans, « Le mécanicien »
La mécanique vélo a toujours passionné Frédéric Paulet. Alors, lorsqu’il s’est mis en tête de réaliser l’épreuve « Born to ride » en pignon fixe, il a imaginé un vélo complètement « dingle » sur la base d’un vélo vintage Zullo. Attention, « dingle » ne signifie pas que le projet est fou … mais simplement que le vélo est équipé de 2 plateaux et de 2 pignons fixes, d’où le terme « dingle » et pas « single » comme cela aurait été le cas en mono vitesse …
La subtilité consiste à avoir deux vitesses avec le même nombre de dents de façon à permettre, avec la même longueur de chaîne, de passer d’un couple pour rouler sur le plat à un couple permettant de grimper les cotes. Frédéric pour la Born to ride a utilisé un 42 x 17 pour le plat et un 38 x 21 pour les montées de cols. Pour changer il faut s’arrêter car il n’y a pas de dérailleur et desserrer la roue pour faire glisser la chaîne sur l’autre rapport. La manip ne prend que quelques minutes.
Frederic depuis cette expérience de la BTR des forts, a rangé le Zuillo
- Vélos : Zuillo custom
- Braquets :42 x 17 – 38 x 21
- Épreuves : Ultra longues distances
- Born to Ride 2017
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Jean-Acier Danés, Lyon, « L’écrivain »
« C’était la mode et le fixe a été mon premier vélo à tout faire. Au début je faisais 20 km pour aller chez ma copine en banlieue lyonnaise. J’ai trouvé ça marrant et je faisais un peu plus sans pour autant dépasser 50 km », me dit Jean-Acier, qui a vraiment connu son premier baptême du feu sur la BTR 2016 qu’il a fait avec Thierry Saint Léger. Une formation accélérée sur 1200 km en quelque sorte. “Je n’avais jamais imaginé ça, j’en faisais en ville, mais là en montagne quand on est arrivé dans les Pyrénées au bout de 700 km, je me suis rendu compte que le pignon fixe c’est super addictif. On n’a pas la sensation de mou quand on relance”, me dit Jean-Acier qui se penche un peu plus sur le matériel en bricolant des vélos. Il refait les Confluences et un Paris – Barcelone avec un copain. Convaincu alors que le pignon fixe peut être son vélo à tout faire il décide de s’en faire construire un sur mesure.
Après avoir bataillé avec l’artisanat français et face aux délais de fabrication trop longs Jean-Acier s’oriente en 2018 vers un artisan Péruvien … Exotique certes mais il trouve une écoute à son projet « Frein à disque à l’avant, moyeu dynamo, support de phare et éclairage intégré, … je voulais vraiment un fixe longue distance et je ne trouvais pas en France la réponse à mon souhait. Ce vélo est super fiable : tu montes dessus, tu roules et tu sais que c’est toi qui va casser avant le vélo … », me dit Jean-Acier qui fait construire le vélo de ses rêves en acier Inox Columbus HSS.
Jean-Acier apprécie ses longues chevauchées qui lui offrent, comme il dit, « Un plaisir conquis, plutôt qu’un plaisir reçu ». Il aime l’absence de complexité, la conquête géographique qu’il faut faire sur le territoire et son profil et le fait d’apprécier cette géographie du parcours. La discipline du pignon fixe est plus exigeante et Jean-Acier l’a découvert lorsqu’il s’est fait une fracture de fatigue lors de la BTR Pleins Phares. Il faut un vélo adapté et bien équipé et une exigence particulière qu’impose l’apparente simplicité du matériel.
Son vélo
- Vélo : Marino
- Braquets :
- Épreuves : Confluences, Born to Ride, …
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Maxime Poisson, Dijon, « L’entrepreneur »
Avec Maxime on découvre un autre domaine du fixe : le CRIT, raccourci pour “Criterium”. Entre la piste et les runs sauvages en ville le criterium se déroule sur un circuit tracé sur le bitume : un grand parking, une rue, … Le vélo est un vrai mode de vie pour Maxime. Il l’a conduit à rencontrer en 2010 des jeunes qui roulaient en pignon fixe. Il se met alors à rouler en fixe avec eux et avec ses nouveaux copains, ils vont créer à Dijon le National Moutarde Crit, qui est devenu la référence en France en matière de critérium en pignon fixe.
Le vélo vire alors à l’idée fixe pour Maxime et progressivement l’idée de créer son propre vélo germe dans sa tête. « Il y a un peu moins de deux ans, j’étais en Aveyron et j’ai rencontré Alexandre Guiral, le fondateur d’Antidote Solutions. Entre aveyronnais et cyclistes le courant passe, on se met à parler vélo et notamment de ce pignon fixe qui me passionne. Il me dit qu’il ne connaît pas trop ce milieu mais que si je veux, un jour, il me fera le design d’un vélo », explique Maxime. Cette rencontre a donné naissance à la marque WishOne. Un vélo de CRIT est né puis un gravel sportif le SUB.
Aujourd’hui la marque WishOne progresse et l’annonce prochaine du modèle Quest viendra encore élargir l’offre de vélos de qualité, conçus et fabriqués en France. On aura l’occasion d’en parler prochainement sur Bike Café.
Son vélo
- Vélo : Wish One CRIT
- Braquets : 49 x 14
- Épreuves : Red Hook Crit Brooklyn, Milan, Londres, Barcelone / National Moutarde Crit Dijon / Mission Crit San Francisco / NL Crit Series Rotterdam, Amsterdam, etc / Rad Race Fixed 42 Hambourg / Thunder Crit Londres / ZuriCrit Zürich / La petite course Paris / KantoiKrit Onati
En pignon fixe depuis bientôt 5 ans
Petite confusion entre single speed et pignon fixe en début d’article.
La roue libre a été interdite aux coureurs du Tour jusqu’au début des années 10 et le dérailleur jusqu’à 1937, effectivement. Sauf erreur.
Et si les pignon fixes sont généralement mono vitesse (sans que ce soit obligatoire. Sturmey Archer commercialise un moyeu 3 vitesses à pignon fixe), les single speed sont loin d’être tous des fixies.
Effectivement ce raccourci introductif a été orienté sur le pignon fixe car je n’arrive pas à savoir la proportion de coureurs qui sont passé à la roue libre avant 1937 … Le pignon fixe avec retournement de la roue a éta pratiqué assez longtemps je pense. Si vous avez des infos sur ce sujet je suis preneur. Effectivement pour Sturmey mais visiblement dans ce petit monde du fixe longue distance cette solution n’a pas été choisie.