VAUDE est une marque allemande bien connue par les amateurs d’alpinisme et de sports de montage en général. Elle conçoit également des produits dédiés à l’univers du cycle. À noter que la société VAUDE est très engagée dans le domaine de l’écologie (à travers son label Green Shape), et qu’elle a été plusieurs fois récompensée dans ce domaine. Aujourd’hui, je vous propose mon retour d’expérience, au sujet des chaussures Minaki Mid II STX, que j’ai pu tester durant les trois derniers mois, en Lorraine. Des conditions de test hivernales, avec une amplitude thermique allant de -12°c à 10°c, majoritairement sur pistes et sentiers, dans des conditions aussi bien sèches que sous la pluie ou la neige en ce beau mois de janvier.
Techniquement, sa construction intègre la membrane Sympatex®, qui assure l’étanchéité, complétée par la finition hydrofuge Eco Finish. La doublure PrimaLoft® Eco, assure un rôle d’isolation thermique. La fermeture rotative rapide de type Boa est là pour ajuster le maintien du pied. Une languette dotée d’un zip imperméable couvre celui-ci. Une large fermeture velcro au niveau de la cheville garantit un maintien supplémentaire. Un élément vertical réfléchissant est apposé à l’arrière du pied. La semelle des chaussures Minaki Mid II STX, d’un index de flexibilité V-Flow 6 est bien sûr compatible avec les pédales automatiques deux points, en enlevant la protection amovible (qui permet un usage sur pédales plates). Cette semelle est fournie par la firme suisse Suptraction.
Conditions réelles
Les présentations étant faites, passons aux conditions réelles…
Comparer à d’autres produits semblables, le confort surprend immédiatement. L’enfilage est aisé, et l’ajustement via la molette BOA simple et efficace, même avec des gants. La forme est parfaite, en tout cas concernant ma forme de pieds et le soutien de la voute plantaire. L’adhérence sur le sol est également sans reproche. La composition de la semelle extérieure reste souple même à température négative, et se veut très rassurante sur sol humide ou enneigé. Une fois les cales SPD vissées, la marche reste facile puisque celles-ci ne sont pas saillantes et sont encerclées par la structure de la très efficace semelle Suptraction.
Au pédalage, la rigidité, d’un index de flexibilité V-Flow 6, est un bon compromis pour un usage off-road. Le rendement énergétique reste très bon, tout en permettant une grande aisance une fois que l’on met pieds à terre. On est bien loin de l’exclusivité d’une semelle en carbone, strictement efficace au pédalage. Il est à noter que, contrairement à des produits hivernaux concurrents, la Minaki Mid II STX reste d’un volume globale contenu. Suffisamment tolérant pour permettre de porter de bonnes chaussettes, mais suffisamment mince pour ne pas frotter les manivelles du pédalier. Celles-ci vous remercieront de ne pas être polies contre leur gré !
Les pare-pierres situés à l’avant et à l’arrière protègent bien l’intégrité de la chaussures, tout en restant relativement minces. Parlons d’un point essentiel : l’isolation thermique. Les années passant, je deviens de plus en plus frileux aux extrémités, à commencer par les pieds qui sont par définition très exposés dans notre pratique à vélo. Nous ne sommes pas tous égaux sur ce points, et il est donc toujours délicat d’aborder objectivement le ressenti thermique. Ce que je peux vous dire, c’est que pour des températures autour de 2 degrés ces chaussures remplissent parfaitement leurs rôles. Nul besoin de devoir investir dans des chaussettes spécifiques. La membrane Sympatex® reste bien respirante puisque je n’ai jamais transpiré, même avec des températures extérieures parfois proche de 10°c. Un weekend plus froid et plus enneigé m’a permis de côtoyer les -12°c sur Verdun.
Durant ces sorties d’environ 2 h dans une plage de -10 à -13° degrés, la Minaki s’en sort bien. Le vent ne pénètre pas dans la chaussure, l’isolation thermique reste satisfaisante, même si j’avais été prévoyant en m’équipant de chaussettes plus chaude. La semelle extérieure isole bien du sol gelé lorsqu’on pose le pied ou que l’on marche
Et la pluie ?
Passons à un autre élément souvent rencontré l’hiver : la pluie !
L’intérêt de disposer d’une paire de chaussures hivernales, hormis l’isolation thermique, est de pouvoir se protéger des intempéries sans avoir à recourir à des sur-chaussures (solution qui reste cependant pertinente pour les régions les moins exposées à la rigueur hivernale). Sur ce point également, je n’ai pas pu mettre en défaut les Minaki. Que ce soit sous une pluie battante durant une heure et demie en vélotaf ou dans le brouillard givrant, des hauteurs du champs de bataille de Verdun, ces chaussures Vaude se sont montrées à la hauteur de la tâche.
Aucune infiltration d’eau à constater. Le strap de cheville est suffisamment efficace pour limiter le possible ruissellement d’eau le long des tibias si votre pantalon ne recouvre pas les chaussures. Même si sur ce points, il faudra se montrer prévoyant si vous envisager de l’ultra endurance dans des conditions très humides, et trouver des solutions innovantes comme les pratiquants savent si bien le faire : adaptation d’équipements de plongée, de kayak, ou encore de chaussettes waterproof. Mais rassurez-vous, pour le commun des mortels, ces Minaki seront déjà amplement suffisantes pour l’immense majorité des sorties hivernales. Le gros rabat recouvrant le coup de pied est très bien pensé, et n’est certainement pas étranger à l’excellente protection thermique et face aux intempéries.
Pour conclure
Vous l’aurez aisément compris en lisant ce test : j’ai été conquis par ces Vaude Minaki II STX. À commencer par le confort, réellement au dessus de mes espérances, mais surtout par la protection offerte qui reste imperturbable. Suffisamment rigide pour rester efficace, ces chaussures ne déméritent pas pour vous assurer une pratique rendue possible quelque soit les conditions climatiques.
De mon point de vue, les Vaude Minaki II STX remplissent leur mission haut la main, et la durabilité semble déjà très bonne. Si je devais vraiment trouver un point à améliorer ? Alors je suggérerai de rajouter deux inserts filetés à l’avant de la semelle, de façon à y visser des crampons comme on a l’habitude d’en rencontrer sur de traditionnelles chaussures de VTT XC / Cyclo-cross, et qui peuvent se montrer très utiles lors de portages sur terrain gras. Hormis cela, ne comptez donc pas sur elles pour vous trouver l’excuse de préférer le home-trainer plutôt qu’une sortie bien réelle en Gravel ou en VTT ! La véritable question est finalement là : votre motivation sera-t-elle à la hauteur de ces chaussures ?
Caractéristiques :
Poids (vérifié): 600 gr la chaussure en taille 45 avec cale SPD vissée.
Dessus :
- matériau PU extensible et hydrophobe
- membrane Sympatex® (100% recyclée)
- doublure en polyester (100% recyclé)
- doublure Primaloft® Footwear (90% recyclée)
Semelle intérieure :
- Lit plantaire en EVA
- semelle intérieure amovible
Semelle extérieure :
- Index de flexibilité V-Flow 6
- semelle extérieure en mélange de caoutchouc SUPtraction
Équipements :
- rabat velcro avec effet stabilisateur
- Système de fermeture Boa® L6
- éléments réfléchissants 3M
- pointe et talon avec coque de protection
Informations et photos complémentaires sur le site de VAUDE
Prix public TTC : environ 220 €
Malgré la tendance inflationniste des prix de l’équipement en général, cette offre paraît pertinente compte-tenu de la polyvalence et de l’aboutissement technique des chaussures. Il faut reconnaître que les avancées technologiques dans les vêtements techniques ont profondément amélioré l’usage du vélo par tous temps . Il y a quelques années, rares étaient ceux qui mettaient le nez dehors dans les frimas hivernaux. Aujourd’hui, il est possible de se faire plaisir en toute saison, en témoigne la présence grandissante de cyclistes de tous bords sur les routes et chemins. Certes, l’équipement requis n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais l’investissement reste bien moindre que le home trainer connecté et tous les périphériques associés !
Tout à fait d’accord avec ce qui est dit… Lorsque je faisais un peu de montagne, j’avais eu quelques réflexions au sujet du prix des équipement North Face. Et j’avais répondu que cet équipement que l’on trouvait cher dans la boutique n’avait plus la m^me valeur financière lorsqu’on était là haut dans le froid et la neige. Pour le vélo c’est pareil il y aura cette valeur d’usage. À chacun de la déterminer.
Plutôt d’accord avec vous, pour autant il faut en avoir les moyens.
Ça fait des jours que je cherche cette paire de chaussures sur les sites, impossible de trouvé la taille 43, d’ailleurs il ne reste pratiquement plus de taille, je me suis “rabattu “sur autre chose. Dommage
Phénomène hélas général pour tout ce qui touche au vélo … La production mondiale n’arrive plus à satisfaire la demande.
Bonjour,
Merci pour cet excellent article !
Je prévois d’acquérir ces chaussures. Aussi, quelle est la marque du pantalon utilisé ainsi que sa référence svp ?
En vous remerciant.
Cordialement
Bonjour Franck,
Merci pour le compliment. Le pantalon est un Showers Pass, que j’avais testé dans cet article :
https://bike-cafe.fr/2020/12/showers-pass-pour-garder-le-sourire-sous-la-pluie/
Merci de nous lire et à bientôt !