AccueilMatosVeste Patagonia Dirt Roamer : respirante mais peu polyvalente

Veste Patagonia Dirt Roamer : respirante mais peu polyvalente

Patagonia, voilà une marque à la dimension mythique, si vous avez comme moi pratiqué les sports de montagne. Fondée par le visionnaire Yvon CHOUINARD en 1972, en commençant par du matériel d’escalade innovant et centré sur l’essentiel, la marque californienne a créé en 2001 le 1 % pour la planète.  Un club d’entreprises qui s’engage à verser 1 % de leurs chiffres d’affaires aux associations qui militent pour la défense de l’environnement. Une success story qui ne se dément pas si l’on en juge aujourd’hui l’étendue du savoir-faire de Patagonia au profit des sports outdoor. Pour les plus curieux, je vous invite à parcourir l’étonnant parcours de son fondateur qui a d’ailleurs écrit un ouvrage au succés inattendu : Confessions d’un entrepreneur pas comme les autres qui se trouve en version française chez l’éditeur Vuibert.

Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia (Photo de Tom Frost)

Au regard de la philosophie véhiculée par Patagonia et de son aura dans la sphère alpiniste, mon propos d’aujourd’hui paraitra bien léger puisque je vous propose humblement mon retour sur l’utilisation de la veste Dirt Roamer, que j’ai pu utiliser durant ce printemps plutôt frais.

Cette veste fait partie de la collection printemps-été de la gamme VTT de Patagonia. Ne vous attendez donc pas à un produit pour des conditions extrêmes ! Là n’est pas sa destinée… La marque californienne présente ainsi sa veste Dirt Roamer : “La veste ultra-respirante Dirt Roamer Jacket est conçue pour les météos capricieuses et les changements d’altitudes fréquents en VTT. Elle vous permet d’évacuer la chaleur pendant les montées, de vous protéger du vent et des précipitations légères pendant les descentes et les crêtes, tout en étant extensible pour suivre vos mouvements sur la selle. Confection Fair Trade Certified™.”

La vidéo ci-dessus montre l’essentiel, à savoir une certaine élasticité, une capuche qui peut au besoin recouvrir un casque de vélo, une poche zippée intérieure, et une poche zippée extérieure qui a également vocation à devenir son propre sac de compression afin de pouvoir emporter la veste en un minimum d’espace, dans un sac à dos par exemple. 

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Le Test

Ce printemps 2021 s’est montré frais sur l’ensemble du territoire français. Ayant reçu tardivement cette veste, ce ne fut donc pas un luxe de la porter en matinée ou en fin de journée. C’est précisément le domaine d’utilisation de cette veste, qui se montre d’emblée parfaitement ajustée en cette taille M pour mon 1,79 m. La finition est de haut niveau, même si je n’en attendais pas moins avec une veste flirtant avec les 240 € ! Le touché de cette veste est agréable, presque doux, ce qui tranche avec les autres produits du marché. Son port est très agréable, mais voyons ce que cela donne une fois en selle. La longueur des manches et de la partie dorsale sont bien adaptées à notre pratique avec une bonne protection sur nos reins. Sa légèreté n’est pas qu’une impression : avec environ 230 grammes, c’est une des plus légères de sa catégorie. 

Patagonia Dirt Roamer, longueur idéale pour la protection des reins… (photo Laurent BIGER)

Conformément aux préconisations de la marque, je roule la capuche afin que celle-ci n’offre pas une inutile (par temps sec…) prise au vent bruyante. Même si l’ajustement général de la veste est bien calibré, au roulage on constate une certaine prise au vent. Ce n’est pas une surprise puisque celle-ci a été conçue pour une utilisation VTT. Une utilisation qui est cependant proche de beaucoup de pratiquants en Gravel, dont certains préfèrent porter des effets plutôt amples, loin des coupes Fit de nos amis routiers…

Coupe ajustée mais qui reste ample (photo – Laurent BIGER)

La protection thermique est suffisante pour des températures extérieures de 10 à 20°c avec un sous-vêtement technique en dessous. Les premières difficultés de mon parcours mettent clairement la qualité marquante de cette veste : sa grande respirabilité ! La régulation thermique est excellente malgré l’absence des traditionnels zips de ventilation sous les bras. En revanche, la protection face aux intempéries reste minime : si la veste peut dépanner face à de courtes averses, ne comptez pas sur elle face à un violent orage, même court. La grande souplesse de la matière, qui la rend si agréable au port, se retourne en sa défaveur face à une pluie de “grosses gouttes” puisque vous sentirez l’impact de celles-ci sur vos bras malgré la membrane de la Dirt Roamer. Sur ce point, c’est psychologiquement moins rassurant qu’une veste plus “rigide” et n’espérez pas non plus rester sec au delà de 15 minutes sous une pluie soutenue. Face à un vent fort, l’effet coupe-vent n’est pas trés prononcé, ce qui peut rapidement refroidir son hôte…

Patagonia Dirt Roamer, une veste adaptée aux seules bonnes conditions météo… (photo Laurent BIGER)

Pour conclure

Nous sommes ici en présence d’une veste totalement en adéquation avec le descriptif de Patagonia : la Dirt Roamer se destine à une utilisation intensive, grâce à une excellente respirabilité, dans des conditions météo variées, mais qui restent estivales. Très agréable au port (et pas qu’en vélo), la Dirt Roamer est une veste qui brille par sa légèreté, ce qui permet de l’oublier rapidement. En revanche, j’ai trouvé sa protection face aux intempéries trop légère. Car même au printemps, en montagne, ou au sein de régions exposées, on peut rapidement être confronté à des changements climatiques importants (nombreux au printemps) qui imposent de pouvoir disposer d’une véritable protection. Sur cet aspect, et malgré un prix conséquent, la Dirt Roamer ne vous sauvera pas. Un produit finalement spécifique, et de mon point de vue pas assez polyvalent pour affronter le climat, par définition varié, d’un printemps ou d’un automne compliqué.

Site fabriquant : Patagonia Men’s Dirt Roamer Mountain Bike Jacket

Prix constatés : 180 à 240€ TTC

Poids : 230 g

Matières : Confection Fair Trade Certified™, matière extérieure 100% nylon recyclé, 78 g/m², et doublure laminée en maille circulaire 100% polyester ; avec apprêt déperlant durable (DWR).

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Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent Biger est un ex-compétiteur VTT XCO et XCM et le fondateur de More Gravel. Il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.

1 COMMENTAIRE

  1. J’ai testé cette veste pour la première fois en ce début janvier au dessus d’un mérino manche longue, la température extérieur était de 11 degrés et la veste a très bien fonctionné. J’avais peur qu’étant conçu pour le VTT elle fasse trop de bruit en gravel mais pas du tout. La gestion de la condensation et de la ventilation me semble pas mal du tout car j’étais plutôt en mode sport que confort 🙂 Combiné avec un mérino manche courte d’été elle fera bien le job jusqu’à la fin du printemps. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester sous une averse, on verra ce que ça donne mais je ne m’attend pas à une super étanchéité. Pour qqun qui comme moi roule à la fois à VTT (rando / enduro) et en gravel cette veste répond au besoin (sauf évidemment si il pleut bcp).

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