Le Grinduro, kesaco ? J’ai découvert ce nouveau circuit d’épreuves gravel, en participant le samedi 2 octobre à l’événement se tenant en Suisse, à Unterägeri.
Ce magnifique petit village, situé sur les bords du lacs Aegeri, se trouve dans le canton alémanique de Zoug, également capitale de ce canton. Autour du lac Aegeri, des collines verdoyantes couvertes de forêts offrent un terrain de jeu idéal pour des balades en gravel sans fin avec des vues spectaculaires sur les Alpes suisses.
Une épreuve gravel très Spéciale
Je suis parti sur cette épreuve, ne sachant pas du tout ce que j’allais découvrir. Simplement que la compétition, s’il est bon de l’appeler ainsi, serait une boucle de 93 km de gravel, avec 2.700 m de D+, beau programme sportif déjà !…
L’épreuve démarrait en réalité la veille par un prologue d’une trentaine de kilomètres, le vendredi 1er octobre. Les concurrents, au nombre de 300 inscrits sur les deux formats, Grinduro et Grindurito, avaient le choix de partir entre 15 h et 18 h. Personnellement, c’était un départ vers 18 h 30, étant donné mon arrivée tardive sur le site, ce qui m’a permis de réaliser un décrassage d’un peu plus de 27 km et 660 m de D+. De quoi prendre en main mon vélo Salsa Wardbird, équipé des nouveaux composants SRAM et ROCKSHOX. Je publierai un article dédié à ces nouveautés d’ici quelques semaines (test en cours de finalisation).
Race Day, le Grinduro
Le jour J, je pars avec la première vague de coureurs. Plutôt des pratiquants aguerris puisque y figuraient deux athlètes du Team Wish One Gravel, Jean-Charles Kuchly et Florent Besses (Team Wish One), Harvey Mikayla du Team Canyon/Sram Racing, Nicola Rohrbach (Goldwurst Power) ainsi que la présence de 2 longilignes cyclistes kenyans : Suleman Kangangi et Geoffrey Langat, membres du Team Amani Project. Pas mal de Français avaient fait le déplacement comme Maxime Poisson (Wish One), Gilles Labarbe (Cycles Rouge Gorge), beaucoup de fabricants bien sûr venus renifler ce qui se passait en Suisse, mais j’ai aussi vu pas mal d’Italiens, d’Espagnols, d’Américains, d’Allemands et bien sûr de Suisses !
Je démarre à mon rythme, enchaînant les premières difficultés : des petites routes bitumées montant rapidement à des pourcentages à deux chiffres. Rapidement, avec l’ancienne et mauvaise (?) habitude de rouler en mode cyclo, je me retrouve en tête de course. Quelle course me dis-je ? Redescends sur Terre, tu es en tête de la première liaison, la première spéciale va arriver au 30ème kilomètre. Je décide donc de me calmer et surtout d’attendre le “premier” groupe, au sein duquel je rencontre les 2 cyclistes du Team Wish One. Maxime Poisson, le co-fondateur de la marque, était également au départ mais nous nous sommes vite perdus de vue.
Arrivé au pied de la première spéciale, la petite banderole violette, code couleur de l’épreuve et un bip au passage de notre bracelet électronique nous informent que c’est parti !
Pour une première, c’est du costaud avec 1,1 km de single technique dans les bois et 120 m de D+, soit près de 12 % à tenir à fond !
J’essaie de me caler sur le rythme des 2 féminines pros qui sont parties devant moi, mais elles montent trop vite et je me grille à mi-parcours. Comme elles, je mettrai pied à terre pour passer les marches naturelles, ainsi qu’un joli pont en bois. Une fois mes pédales reclipsées, j’attends la fin le cœur dans la bouche… plus que 400 m comme nous l’indique un panneau. Ça y est, on aperçoit une petite clairière et c’est le sommet !
Rapidement, nous arrivons au premier ravitaillement après une longue descente, et attaquons la seconde spéciale, moins technique car sur un sentier plus large, mais plus longue (3 km) et avec une pente toujours au dessus de 6 %. Parti vite, mais tout de même plus prudemment que la première fois, je me fais rattraper par 3 avions de chasse que sont Suleman Kangangi et les 2 Wish One. En haut, on récupère et j’en profite pour voir arriver à fond Audrey de Sram. C’est tellement bien de voir que les marques qui développent les produits les testent aussi sur le terrain. Pas de meilleure façon selon moi de bien connaître son sujet…
Des pentes… raides !
Nous enchaînons ensuite les longues montées sur le bitume, avec des portions conséquentes à plus de 10 ou 12 %. Tout à gauche, 42 à l’avant et pignon de 44 à l’arrière, impossible de ne pas se mettre dans le rouge. Voir les gars de Wish One peiner aussi me met un peu de baume au cœur, même les “bons” ont du mal.
Après une arrivée au sommet d’un col où nous sommes accueillis par des cors suisses, nous attaquons le morceau de bravoure du Grinduro, un long chemin mélant bitume et sentier herbeux, taillé à la serpe dans la montagne devant moi, et qui en 3 lacets doit nous mener à son sommet.
La partie sommitale est vraiment ardue et je suis obligé de tout passer en force (plateau de 42 trop gros pour ce pourcentage). En restant collé les fesses sur la selle, j’arrive tout de même à faire patiner la roue en essayant de passer dans l’herbe et manque de tomber !
Plus qu’un virage à droite et nous terminons sur un resto d’altitude. Nous avons vaincu la plus grosse difficulté du parcours : 5,8 km d’ascension avec rien en dessous de 9 % et cette dernière portion, le Halsegg Climb (780 m à 14 %). Mais le jeu en valait la chandelle, car au Cippa Coppi de ce parcours (1 327 m), nous attendait un savoureux Hot Swiss ainsi qu’une vue spectaculaire sur les Alpes Suisses.
Après ce moment de gloire, nous attend une longue descente sur un sentier jonché de pierres. J’ai l’occasion d’utiliser la fonction Double Tap de la techno Sram XPLR pour baisser la tige de selle télescopique.
Cette technologie sans fil est hyper réactive et en quelques millisecondes, la selle descend pour vous permettre de baisser votre centre de gravité et passer derrière la selle, pour éviter que le vélo ne se retourne.
La fin du parcours sera un peu moins exigeante que le début en nous faisant passer dans des sous-bois magnifiques à plus de 45 km/h, avant d’attaquer la 3ème spéciale d’1,2 km, mélant piste roulante montante et descendante dans sa partie terminale. La 4ème spéciale sera quant à elle une épreuve de résistance au seuil avec 2,7 km de piste forestière très roulante (5-6 %). En haut (km 80), je me dis que le job est fait et que je vais faire de la roue libre pour retourner vers le lac d’Aegeri, où a été donné le départ ce matin. C’était sans compter les 325 m de D+ finaux à avaler, non sans mal, pour rallier Unterägeri et le village exposants vers 15 h. Je passe la ligne seul, ça aussi c’est souvent inhabituel et rends mon bracelet électronique au bénévole qui me donne immédiatement mes chronos sur un reçu type ticket de caisse. 23ème sur 73 chez les 31-40 ans, pas si mal que çà, en tout cas, je ne pouvais pas donner plus !
Le test du nouveau groupe SRAM XPLR
La participation sur le Grinduro a été rendue possible grâce à la marque SRAM (Sram, RockShox et Zipp), partenaire de l’événement, qui m’a invité à découvrir ce nouveau circuit, promis à un bel avenir. Tout était réuni pour avoir une belle épreuve : parcours magnifique aux paysages variés, exigeant sportivement, pas trop technique et avec un concept de spéciale qui m’a bien plu ! Voici l’équipe SRAM au complet que je remercie chaleureusement pour l’accueil et la mise à disposition du vélo Salsa Warbird. Ce dernier était équipé des nouveaux produits XPLR développés spécifiquement pour le gravel :
Seules les roues Zipp XPLR 101 n’ont pas été testées. Vous trouverez un test complet du vélo Salsa Warbird et de tous ces produits d’ici quelques semaines sur Bike Café !
La fête, de la musique et l’after-race
Point fort de la Grinduro, la convivialité ! Ici tout le monde est accepté : mollets rasés, poilus, hommes et femmes, de tout niveau comme on a pu le voir avec la venue de certains pros (hommes et femmes) et de débutants venus rouler sur le Grindurito (plus petit parcours de 53 km). Le vendredi et le samedi soir, des concerts et DJ sets étaient également programmés avec notamment DJ LINDAR Alias DANCE ARMSTRONG (çà ne s’invente pas…). Le dimanche avait lieu un Hangover Ride (Sortie gueule de bois) organisé avec Komoot, pour lequel les participants pouvaient télécharger gratuitement le parcours… Bref, une philosophie d’épreuve qui personnellement m’a séduit et devrait faire mouche !
Revivez le mode Spéciale avec cette vidéo !
Les vélos gravel vus sur la Grinduro
Voici un petit aperçu des vélos rencontrés sur l’épreuve, c’était très varié !
Un circuit d’épreuves dans le monde entier
Le circuit Grinduro, mélangeant à merveille le côté fun et sportif, est promis à un bel avenir. L’événement helvétique était organisé… à la Suisse, donc aux petits oignons. Les prochaines compétitions mondiales auront lieu en 2022 (Japon, Australie, Italie et Canada). Plus d’informations par là : circuit Grinduro
Plus d’informations sur l’épreuve suisse : Grinduro Switzerland