Sur les terres de la Veneto Gravel, les premiers Championnats du monde de gravel organisés par l’UCI, se sont déroulés à Vicenza en Italie. C’était une première, et certains, comme les cyclistes du team Wish One, pourront dire plus tard “J’y étais …“. Dans les courses élites, chez les femmes, Pauline Ferrand-Prévôt a dominé le sujet, en réalisant une course parfaite et chez les hommes Gianni Vermeersch, qui a eu le culot de s’échapper longuement avec Daniel Oss, a triomphé. Avec les courses ouvertes aux amateurs, 17 titres ont été attribués par le jeu des tranches d’âge de 5 ans. Ils récompensent les “pionniers” de ces premiers Championnats mondiaux de l’ère Gravel.
Une première
Comme beaucoup de passionnés, c’est de mon fauteuil que j’ai suivi la course, sur le live gratuit de la chaîne de l’Équipe, alors que j’étais aux premières loges de la coupe du monde UCI gravel de Millau en juin dernier. On est loin des retransmissions du Tour de France ou de Paris-Roubaix. Les images qui arrivaient en direct étaient produites avec du matériel léger, à partir d’une moto. Elles étaient par moment, agrémentées par des prises de vues un peu lointaines réalisées par hélico. Sur l’écran de mon ordinateur, j’ai quand même suivi la course et écouté les commentaires parfois approximatifs du journaliste qui, n’étant pas sur la moto, voyait la même chose que moi. J’ai trouvé que ce côté amateur des images et du commentaire collaient finalement assez bien avec la “jeunesse” de cet événement.
Finalement, ce sont 560 coureurs de 39 nationalités différentes qui ont bataillé pour les 19 titres mondiaux différents sur la strade bianche de Vénétie. Le profil de la course semi-urbaine, un peu façon Paris-Roubaix avec des segments gravel, était plus plat : 800 m de D+ pour la course du dimanche pour 190 km. Autant dire qu’il fallait de la puissance et une bonne condition physique pour figurer parmi les meilleurs.
Les Wish One dans la course
Le contingent français était timidement présent. Il est vrai que notre FFC s’est faite remarquée par son absence alors que d’autres nations étaient sur place, soutenues par leurs instances fédérales. Au milieu de ce peloton, le côté national était particulièrement visible du côté de la Belgique, de la Suisse et de l’Italie. J’ai suivi les quelques Français et particulièrement l’équipe WishOne que je connais bien, pour avoir été un des premiers clients de la marque en faisant l’acquisition d’un Sub. Je roule (beaucoup moins vite) sur le même vélo que celui qui est utilisé par Tao Quéméré, coureur élite du Team de Millau.
Le podcast avec Tao Quéméré
La petite délégation “Wish One & Co” (*) était constituée de 10 personnes venues disputer et vivre les premiers Championnats du monde Gravel de l’histoire du Cyclisme ! C’était un déplacement qui a demandé un peu d’organisation à cause de la distance entre Millau et Vicenza. Une occasion également de faire une halte le vendredi matin au siège de Vittoria, partenaire pneumatique de l’équipe. “Avec les spécialistes de Vittoria, notre choix s’est porté sur des Terreno Dry 700×35“, me dit Maxime Poisson, le co-fondateur de WishOne et team manager de cette équipe motivée.
Le samedi
La course des femmes se déroulant le samedi et celle des hommes le dimanche, le vendredi après-midi a donc été consacré pour tous à la reco des 25 premiers kilomètres où se concentraient les 2 principales difficultés du parcours. Tandis que de son côté, le staff était occupé aux réglages des vélos, au retrait des dossards et au briefing complet à destination des team managers sur le lieu d’arrivée à Cittadella.
Le samedi, les 2 athlètes féminines engagées : Ali GIBB, qualifiée à Millau et Marie-Louise BIARD (Wild Card FFC), étaient dans le peloton. L’assistance du team s’est déployée sur les 5 points techniques et 5 “feed zone” qui avaient été identifiés par l’organisation et imposés aux équipes dans le cadre du règlement de la course.
Sur le Campo Marzio de Vicenza, point de départ de ces premiers Championnats du monde Gravel, Pauline Ferrand-Prévot en tant que cheffe de file du cyclisme féminin mondial, était appelée à se placer la première sur la ligne de départ. L’ensemble des participantes et des participants (les +50 ans chez les hommes) arboraient les maillots distinctifs de chaque nation. Un joli arc-en-ciel composé de cyclistes du monde entier prêts à en découdre. Une certaine émotion se dégageait du peloton, mais aussi du public et des nombreux bénévoles et officiels de l’UCI. Tout cela se déroulant dans une atmosphère propre aux grands événements.
Le parcours de 140 km est avalé par le peloton à une vitesse assez incroyable en gravel de 34km/h et Pauline règle au sprint sa rivale Sina Frey pour s’octroyer le 1er titre de championne du monde Gravel ! Elle prendra ensuite la route en ajoutant à sa collection ce nouveau maillot arc-en-ciel, pour se rendre le lendemain au Roc d’Azur où elle gagnera la course féminine. Incroyable…
Pour les filles de Wish One : beau résultat avec 2 Top 10 pour Marie-Louise BIARD (9ème de la catégorie 18-34) et Ali GIBB (8ème de la catégorie 35-39) .
Le dimanche
L’appel et l’annonce des palmarès des Sagan, Van Der Poel et consorts dans le sas des Pro, nous rappellent, au même titre que la foule présente, que nous sommes bien au départ d’un Championnat du monde. Avec ces “têtes de série” le gravel est lancé aujourd’hui comme une fusée dans le paysage sportif mondial.
Un souffle énorme s’élève dans les rangs des amateurs (qui partiront 10 min après l’élite) en voyant au loin le ruban multicolore en découdre déjà au pied de la première bosse, qu’ils aperçoivent depuis la ligne de départ. Ça va rouler à bloc pendant plus de 190 km et le 1er titre de champion du monde Gravel est dans l’esprit de tous ces concurrents.
L’échappée de Gianni Vermeersch et Daniel Oss sera la bonne, malgré les efforts de Mathieu Van Der Poel qui se classera finalement 3ème.
Tao Quéméré (41ème) sur son Wish One Sub mono plateau, aura longtemps joué dans la cour des grands puisqu’il ne perdra du temps que dans les derniers kilomètres de la course, après avoir roulé avec le groupe Van Der Poel toute la journée. Tao, a été handicapé par plusieurs sauts de chaîne, qui l’ont obligé à mettre pied à terre pour réparer. Olivier Leroy dans un mauvais jour, après sa saison en élite éprouvante, abandonnera.
Pour le reste de l’équipe, Hugo Foulon, se classera 33ème de la très relevée catégorie 18-34. FX Blanc s’offre quant à lui une belle 17ème place dans la catégorie 45-49 dans laquelle Cédrick Dubois, que l’on connaît bien, finira 3ème.
“C’était un week-end de gravel plein d’enseignements pour notre équipe et le sentiment d’avoir vécu un moment historique“, me confie Maxime Poisson. “Vivement juin 2023 et la manche de Coupe du Monde à Millau pour jouer la qualif des 2ème Championnats du monde Gravel qui se dérouleront à nouveau en Italie dans 1 an…” poursuit-il.
*Les 6 athlètes Wish One : Ali Gibb, Marie-Louise Biard, Hugo Foulon, François-Xavier Blanc, Olivier Leroy et Tao Quemere ; Emeric Turcat, Eric Brugnon + le staff Wish One : Guillaume Grenet et Maxime Poisson.
Merci Patrick pour cet excellent compte-rendu !
Ai-je mal vu pendant la retransmission, ou as-tu constaté comme moi qu’à part les vélos Specialized, Canyon et BMC, aucune autre marque n’était visible sur les cadres des concurrents ? Une histoire de droits TV et/ou de contrats publicitaire avec l’UCI sans doute ?
J’ai posé la question à WishOne : il n’y avait aucune restriction selon eux à l’affichage des marques. Il ne peut s’agir que d’initiatives personnelles.
Peut-être parce que certains utilisaient des vélo de marques avec lesquelles ils ne sont pas en contrat.
J’ai “entendu dire” qu’un certain nombre de concurrents roulaient en fait avec des vélos de route (équipés bien sûr de pneus gravel), ce qui serait un comble pour des championnats du monde Gravel…
Infos ou intox ?
Merci de vos précisions à ce sujet.
J’ai “entendu dire” qu’un certain nombre de concurrents utilisaient des vélos de route (équipés bien sûr de pneus gravel), ce qui serait un comble pour des championnats du mond Gravel…
Info ou intox ?
Merci de vos précisions à ce sujet.
Effectivement certains concurrents roulaient avec des vélos de route comme ceux qui sont utilisés sur Paris -Roubaix équipés en pneus de 32 ou 35. Le parcours ne présentait pas de grandes difficultés techniques, ils ont fait le choix de la vitesse. Cela était plutôt le cas dans la course élite.