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Race Across France, un beau millésime 2023

Les épreuves d’Ultra Distance séduisent de plus en plus de cyclistes et désormais la longue distance n’est plus l’apanage des “vétérans”. L’âge de ceux qui montent sur le podium de l’édition de la Race Across France 2023, montre qu’il souffle un vent de renouveau sur l’Ultra. C’est dans notre repaire, la brasserie Aquae Maltae à Aix-en-Provence, que j’ai rencontré Joachim Mendler qui vient de terminer sa 3ème RAF à la 5ème place de cette édition 2023. Il me confirme la montée en niveau sportif de ces épreuves et le professionnalisme grandissant des organisations. J’ai également demandé à deux autres aixois : Philippe et Yannick, leur retour sur le 300 et le 1000.

La RAF

En quelques années cette épreuve est devenue une référence en matière d’épreuves d’ultra distance en France. Avec un choix de plusieurs distances – 300, 500, 1000 et 2500 km – ce rendez-vous annuel propose de la longue distance “à la carte”. Ceux qui débutent aujourd’hui sur 300 seront peut-être les futurs participants du 2500 un jour. Cette épreuve peut se faire en solo, en duo ou en équipe de 4. Les différents parcours convergent tous vers Mandelieu-la-Napoule, lieu d’arrivée commun des courses parties du Touquet-Paris-Plage pour le 2500, de Megève pour le 1000, de St Jean en Royans pour le 500 et d’une boucle partant et revenant à Mandelieu pour le 300.

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Un tel dispositif nécessite la présence de nombreux bénévoles sur le terrain afin de tenir les bases de vie où les participants pourront se reposer. Pour la Race Across France, la sécurité des participants est une priorité absolue. Dès 2021, un Poste de Gestion Opérationnel (PGO) a été mis en place pour superviser les épreuves, gérer les appels des participants, les incidents, accidents, évacuation et maintenir le contact avec les familles et amis. Joachim Mendler, dans le podcast que j’ai fait avec lui, évoque l’efficacité de ce dispositif disponible 24/24.

Cette année, tout comme en 2022, le PGO a pris la décision de neutraliser l’épreuve de 500 pour une nuit en raison d’orages particulièrement violents. La RAF travaille depuis plus de 2 ans avec la Fédération Française de Cyclisme et depuis 6 mois avec les 22 préfectures par lesquelles passe l’épreuve afin de maintenir un niveau de sécurité élevé et bâtir un modèle responsable pour le futur du cyclisme ultra distance.

Joachim sur la RAF 2500 km

Race Across France

Je ne cache pas mon intérêt pour la marque Chiru Bikes, ni ma sympathie pour son dynamique créateur Pierre-Arnaud Le Magnan. La marque Chiru possède une “brigade” de coureurs qui portent les couleurs de l’antilope sur différentes épreuves plutôt de longue distance en raid aventure, ultra, bikepacking… Pierre-Arnaud n’étant pas le dernier à s’aligner sur ces types d’épreuves pour mettre au point ses vélos. Dans cette Chiru Brigade, j’avais fait la connaissance de Joachim Mendler sur la fameuse course Blue Train Historic Race organisée par Luc Royer, à laquelle Arnaud Manzanini, créateur de la RAF, participait également. Malheureusement, l’épreuve avait été arrêtée en pleine course par le Premier Ministre, qui avait décrété le couvre-feu lors de la première nuit à cause du Covid. C’était en mars 2020 et depuis la fin de cette crise sanitaire, il faut admettre que l’Ultra a explosé et chaque année le nombre des participants est en forte progression.

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C’est ce contexte de crise sanitaire qui va conduire Joachim à revenir sur la route qu’il avait un peu délaissée. “J’avais découvert l’ultra distance il y a 15 ans avec Pascal Bride. Après, je suis passé aux 24 heures en VTT où j’ai gagné de nombreuses courses. En 2020 suite à la crise sanitaire et la diminution des épreuves de 24h, je suis revenu sur la route. J’ai participé à 3 RAF en terminant 3ème sur mes 2 premières participations”, explique Joachim.

Pour Joachim, habitué des podiums en ultra distance, le constat est la progression du professionnalisme des participants. Je vous invite à découvrir sa course, son vélo et son avis sur l’ultra dans cet échange poscasté.

Philippe sur la RAF 300 km

Philippe Lebeau a 60 ans et cette RAF 300 est sa première expérience en Ultra. Très bon cycliste, Philippe ne s’était pas encore frotté à la longue distance et il n’avait jamais scratché des sacoches sur son cadre.

Race Across France sur le 300 km
Philippe Lebeau … Je reviendrai l’année prochaine sur cette même épreuve.

Merveilleuse ambiance et atmosphère pour mon départ de nuit à 22h42 et une nuit inoubliable, qui s’est très bien passée. Les gorges de Cians et ses 28 km de montée ont été bien difficiles. Sur le retour, le col du Buis (un véritable mur de 4 km) a été une souffrance pour moi et pour d’autres. J’ai mis pied à terre. Les 80 derniers kilomètres ont été un calvaire…

J’étais assommé par la chaleur et par des erreurs commises imputables à moi… Je passe les détails pour être concis. Préparation perturbée par un accident de vélo 5 semaines avant, ce qui ne m’a pas aidé. Néanmoins, je reviendrai l’année prochaine sur cette même épreuve, car je peux largement mieux faire et je repartirai donc enrichi de cette première expérience. Le choix d’un gravel avec des pneus trop larges, n’a pas été un bon choix. Ce sera rectifié en 2024. Ça restera un merveilleux souvenir. Je me cantonnerai au 300. À mon âge, c’est raisonnable et une logistique compliquée aurait tendance à me rebuter“.

Yannick sur la RAF 1000 km

Yannick Almeras a 51 ans, après quelques BRM et une RAF 300, qui en faisait 400, il a décidé de passer au cran du dessus.

Race Across France
Yannick Almeras … Clairement, avec l’Ultra je pense avoir trouvé ma discipline

J’ai eu plusieurs grands moments, le premier c’est humainement, j’ai été malade au milieu de nulle part, un couple m’a accueilli pour la nuit 👍 je suis resté en contact avec eux tout au long de la course. Le deuxième a été le déclic au niveau de mon corps qui s’est « plié » à ma volonté d’avancer, peu importe la fatigue ou le manque d’énergie. Mais ce qui reste le plus magique ce sont les paysages magnifiques que nous avons traversés et la faune tout autour de nous. La montée du col de la Cayolle s’est faite au milieu des marmottes.

Aucune défaillance mécanique, mais j’ai été malade au cent cinquantième kilomètre. J’ai rarement eu une telle nausée ! J’ai été forcé de m’arrêter pour récupérer. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive sur un ultra !

Yannick me confie qu’il a envie de repartir sur un Ultra. “Of course ! Je suis inscrit aux Badlands, même si je ne sais pas si j’aurais la possibilité de me libérer au niveau du boulot ! Clairement, avec l’Ultra je pense avoir trouvé ma discipline“. Il a noté également dans ses futurs projets la Désertus Bikus et un BikingMan.  

Retrouvez tous les classements de cette RAF 2023

Écoutez également l’épisode que Arnaud Manzanini a consacré au vainqueur de la RAF 2023 dans son podcast Ultra Talk

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

6 COMMENTAIRES

  1. C’est vraiment appréciable que la RAF (et ses épreuves “soeurs” – Belgique, Paris, Suisse) offre des variantes 300 et 500km.
    Que ca soit pour s’initier ou par capacité à s’investir coté logistique et entrainement, ce sont des formats qui peuvent cibler un autre public que les courses de plus de 1000, et malheureusement je trouve qu’il n’y à pas tant que ça d’épreuves de ce format.
    Il y a les BRM, c’est super, mais c’est différent.

  2. Il y a quand même à redire sur cet événement… Après un an d’entraînement, deux BRM (200 et 300), je me présente au départ du 300 pour débuter la longue distance (avec un Chiru ;-). Clairement ce n’est pas l’épreuve reine et l’ambiance ” vendue ” n’est pas là. Départ dans les premiers, car inscrit aussitôt il y a plusieurs mois et c’est parti pour terminer. J’ai terminé en puisant au fond de moi et avec encouragements de ma famille… J’ai fini en 26 h et à l’arrivée quelle déception quant à l’accueil, pas un mot de l’organisation, pas un verre de Coca … J’ai regardé les résultats et suis sur la liste des arrivants … mais sans le mot “finisher”, nous sommes 3 ou 4 dans ce cas de figure, alors que ceux finis en 25 heures sont bien ” finisher “. 1600 bornes pour participer, venue en famille … et aucune considération de l’organisation, 170 euros d’inscription pour une casquette, même pas un t-shirt… Tu interroges A. Manzanini, tu n’as pas de réponse. Dommage que le plaisir de finir soit annihilé par ce goût amer. Ce n’est que du commerce de la part de l’organisateur sans aucun esprit sportif !

  3. Bonjour, Toute le monde s’extasie mais il y a sérieusement à redire. Voici le message laissé à l’organisation :
    ” C’est pour me respecter, mais aussi l’organisation que j’ai terminé croyant jusqu’au bout avoir ce statut de ” Finisher ” posée par la dictature de ce sport exigeant ! Nous sommes effectivement trois à avoir terminé sans avoir ce statut… Mais si la règle de départ était 300 km avec 5000 de dénivelé en 24 h et que les règles sont changées (312 et env. 7000) alors il faut avoir l’honnêteté de les évoquer lors du briefing d’avant course et notamment le temps pour finir. Alors certes je n’ai pas fini dans le délai pondéré que VOUS avez décidé sans que quiconque ne soit informé, soit ! Mais qu’à l’arrivée 30 mn après le dernier classé, après 26 heures d’effort, 93 % de mooving time pas une goutte à boire, rien à manger sinon au cul de ma voiture parce que ma femme et mes filles m’y attendaient avec bienveillance… Belle considération et comme vous me le répondez élégamment et poliment vous êtes arrivé hors délai. Et bien bel esprit sportif ! “

  4. Bonjour, la seule épreuve d’ultra cyclisme en France qui a une histoire, des participants venant du monde entier, des bénévoles dévoués est le Paris Brest Paris.
    Le sommet de l’ULTRA cyclisme c’est le PBP.

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