Voilà quelques semaines, j’aperçois au hasard d’une visite chez un vélociste ce Gravel ADRIS “L’Aventure”. Vélo français et en carbone équipé en Shimano GRX à 2 399 euros, s’il vous plait Mesdames, Messieurs ! Cerise sur le gâteau, il est distribué par un canal traditionnel et issu d’une gamme bien fournie. Je suis donc très excité à l’idée de le découvrir. J’ai testé ce vélo sur plus de 500 km effectués sur mes chemins habituels et lors d’échappées le temps d’un week-end.
ADRIS, l’histoire bretonne
Ce Gravel ADRIS (qui se prononce avec un ‘S’ sonore), est effectivement un produit breton. Un vélo dont la conception et l’assemblage sont réalisés dans le Morbihan par une fratrie de 2 frères et 2 sœurs – qui a aussi embauché ses parents – aux compétences complémentaires. Les cadres sont classiquement produits en Asie selon des spécifications établies à la source.
Fondée en 2009, la société Adrisport commence, comme beaucoup d’histoires industrielles, dans un garage et un canal de commercialisation en direct via Internet. Dix ans plus tard, ADRIS franchit une étape avec 1.200 m2 de locaux dédiés et la vente se structure autour d’un réseau traditionnel de revendeurs. La gamme s’est aussi enrichie au fil des ans, avec plus de 10 modèles différents couvrant désormais toutes les pratiques du 2 roues : Route, VTT, Cyclocross, Gravel sans oublier le Triathlon, premières amours des frères Duault. Une gamme d’accessoires maison – Newwave – équipe également les vélos (potence, tige de selle, cintre, etc.). Au chapitre des projets à venir, il se murmure désormais qu’une gamme électrique est en gestation…
ADRIS “l’Aventure” GRX400, présentation
On découvre un Gravel au cadre carbone – garanti à vie – très généreusement pourvu en inserts : 3 sur le tube diagonal et 2 en dessous ; 2 sur le tube de selle, 2 sur le tube horizontal, 4 sur chaque jambage de la fourche et 1 sur chaque hauban.
Cet Adris GRX400 présente un look flatteur, avec une belle peinture bicolore, équipé en GRX400, double plateaux en 46×30, 10 vitesses et freins à disques hydrauliques issus du groupe GRX. On remarque des bases asymétriques, une généreuse boite de pédalier au standard BSA et un ancrage bas des haubans sur le tube de selle.
ADRIS livre le vélo équipé de série en tubeless avec les Vittoria Terreno Dry en 700×38 montés sur des roues MAVIC AllRoad. On trouve un passage des câbles en interne avec une potence à la câblerie semi intégrée, le bon compromis selon moi entre l’évolutivité – le changement de potence est aisé, car standard – et l’esthétique – ça reste très propre.
La clearance maxi indiquée par le fabricant est à 45 mm. Le verdict de la balance indique 9,5 kg avec pédales.
La géométrie de l’Adris Gravel
On remarque des bases à la valeur de 430 mm et ce quelle que soit la taille de cadre ; un angle de fourche dans une cote traditionnelle et des valeurs de Reach et Stack plutot dans une fourchette basse, donnant un cadre compact. Autant de métriques qui laissent présager un vélo orienté sur la vivacité.
Bref, nous avons un engin au CV plutôt complet avec de belles promesses, qui plus est au regard d’un prix contenu. Allons vérifier ça sur le terrain !
L’ADRIS Aventure sur le terrain
On se sent de suite bien sur le vélo, avec un petit bémol en ce qui concerne le cintre qui aurait mérité quelques centimètres de plus en largeur.
Posé sur la selle Italia ModelX Superflow, je trouve rapidement mes marques et m’y sentirai bien durant toutes les sorties, même si le confort du séant est une chose très personnelle. Ce modèle Italia est dans la tendance actuelle des selles : courte et large. Attention lors de l’usage d’une sacoche de selle bike packing, l’accroche des rails à l’arrière de la selle est noyée dans le plastique et pourrait ne pas convenir à tous les modèles de sacoche.
Avec ou sans tube ?
Rouler en tubeless en montage d’origine est très appréciable et c’est à mettre au crédit d’ADRIS. D’autant plus qu’au fil des jours, le couple pneu-jante va montrer une étanchéité sans faille avec très peu de perte de pression entre deux sorties. Les pneus Vittoria Terreno Dry en largeur de 38 présentent un ballon de 42 mm montés sur les jantes Mavic Allroad qui équipent l’ADRIS Aventure. C’est un détail à prendre en compte dans le choix de votre pression, ce qui m’a amené à diminuer celle-ci au fil des sorties pour trouver le bon compromis rendement/confort. Les neo-pratiquants qui découvriraient le Gravel et/ou le tubeless par la même occasion doivent sans faute soigner les pressions de roulage sous peine de subir des coups de raquette dans le train arrière et bien se faire secouer les bras. Ce serait dommage de ne pas profiter pleinement des avantages du tubeless.
Sensations
Les premiers kilomètres se font sur bitume pour rejoindre mes traces habituelles et le rendement, justement, est de bon niveau grâce aux pneus faiblement cramponnés au centre de la bande de roulement, et dans le silence.
Les pistes forestières confirment le caractère vif de ce vélo avec des relances aisées.
Les ascensions dans les parties cassantes révèlent une bonne motricité, ce vélo saura vous rendre les watts que vous lui donnez. Pour peu que la pression soit adéquate, toujours primordial cette liaison au sol !
Quand la pente s’inverse, il faudra modérer ses ardeurs, d’autant plus que le terrain sera cahoteux ; le fautif ? peut-être ce cintre qui mériterait une largeur plus importante – et pas seulement du Flare – pour améliorer la maniabilité.
Au fil des sorties variées, tant sur chemins de gravier que sur des parties moins roulantes, j’ai apprécié la position bien équilibrée entre confort et performance, clairement à l’avantage du confort du pilote lorsque les kilomètres défilent.
Côté transmission, on est sur un montage classique et éprouvé. D’aucuns pourraient rétorquer que plus haut dans la gamme Shimano, on trouvera un passage de vitesses moins « viril » mais ça fait le job, aucun reproche à ce niveau de service. La plage de rapports est intéressante et aussi bien adaptée à parcourir le bitume à vive allure que des chemins plus escarpés. Le freinage est à l’avenant : facile à doser et progressif.
L’ADRIS Aventure vu par son propriétaire
J’ai demandé son avis sur le sujet à Eric, possesseur de ce même modèle, en coloris kaki, depuis plus de 6 mois. Eric pratique le voyage à vélo – essentiellement sur route avec parfois des chemins blancs – avec une dimension sportive bien prononcée, proche de l’ultra. « Séduit par son look, il apprécie le coloris et le rapport qualité/prix » et le trouve « très adapté pour le bikepacking avec tous ses inserts ».
Enfin, il met en avant son confort sur les longues sorties qu’il peut pratiquer, tel ce périple de 1.000 km dans l’Ardèche, l’Hérault, les Cévennes et l’Aveyron. Pour adapter sa monture à son usage, il a équipé son Aventure de pneus ReFuze Maxxis, un modèle tubeless route en 32 mm, ce fameux format de plus en plus populaire, voir notre dossier sur les pneus endurance 32 mm. Eric a changé la selle pour un modèle identique à celui de son vélo de route et il a troqué les jantes pour des Mavic, toujours, mais issues du milieu de la gamme.
Caractéristiques
- Cadre : Carbon UHM
- Fourche : Carbon tapered
- Dérailleur Av. : Shimano GRX RX400 shadow+
- Dérailleur Arr. : Shimano GRX RX400
- Shifter : Shimano GRX RX400
- Pédalier : Shimano GRX RX600-10-46-30
- Cassette : Shimano HG50-10 / 11-34
- Chaîne : Shimano HG54-10
- Freins : Shimano GRX RX400 hydraulic
- Disque : Shimano RT10 CL 160
- Roues : MAVIC AllRoad Disc CL, axe traversant 100/12 (av), 142/12 (arr)
- Pneus : Vittoria Terreno Dry G2.0 tubeless 38-622
- Grip : Newwave Tape
- Cintre : Newwave CLS Gravel Aluminium
- Potence : Newwave SIC 7°
- Jeu de direction : Token A-BOx 1.1/5-1.1/5
- Selle : Selle Italia ModelX Superflow
- Tige de selle : Newwave SP Road Aluminium 350
Pour conclure
Après plus de 500 km passés à son guidon, je qualifierai ce vélo ADRIS l’Aventure de « bien sous tous rapports ». En effet, il présente une esthétique agréable à l’œil, est équipé de manière cohérente et révèle un comportement sans grand reproche, mix équilibré de vivacité et confort. Tout au plus, son cintre serait à revoir pour apporter une dose de souplesse au poste de pilotage et une maniabilité accrue dans le technique.
Il constitue une porte d’entrée hautement recommandable pour la découverte du Gravel avec une touche de sportivité non négligeable. Paré pour le bike packing avec de nombreux inserts, il sera le compagnon d’escapades au (plus ou moins) long cours. Enfin, son prix – très compétitif – achève de compléter un tableau déjà fort séduisant.
Nos remerciements à Eric BAGNON du magasin BICIMANIA à Istres pour la mise à disposition du vélo.
Vélo testé en taille S – pedigree du testeur : 1,68 m / 72 kg / 76,5 cm d’entrejambe
Prix du ADRIS L’Aventure GRX400 (modèle testé) : 2.299 €
Page produit ADRIS L’Aventure
Bonjour, pour avoir roulé quelques jours sur les pistes sur la côte bleue et jusqu’à Miramas, ça secoue de temps en temps ! La conséquence c’est le changement des roulements de direction tous les ans ou tous les deux ans au mieux. Avec le passage de la durite dans la fourche, c’est une opération bien plus compliquée et coûteuse. Je ne comprends pas cette tendance surtout sur les vélos gravel.
Bonjour,
Il faut arrêter de croire ce que les marques vous racontent .
le catalogue Adris est ni plus ni moins que le catalogue chinois de Pardus , comme avant Winspace…
https://cyclespardus.fr/velos-pardus/
Conception réalisé dans le Morbihan… le montage ok , je comprends pas comment cette marque obtient le “Produit en Bretagne”..
ils ont quand meme le mérite de faire le montage chez eux.
Ce cadre gravel est utilisé aussi par Massi , Intersport…
le prix est agressif , le design sympa mais il faut juste dire la vérité sur ce que l’on vend..
Bonjour Vincent, voici la réponse de la marque à votre message, sportivement Matthieu
“Alors en effet, quand on est une petite structure, c’est impossible de créer ses propres moules, et au départ de l’aventure ADRIS (Adrisport, en 2009), avec la petite structure que nous avions, nous avons travaillé avec des cadres dont nous n’avions pas l’exclusivité.
Aujourd’hui, nous avons une structure beaucoup plus solide à tous les niveaux. Nous sommes aujourd’hui 30 personnes au sein de la société et nous créons en ce moment même un nouvel entrepôt logistique. Notre structure actuelle nous permet de développer nos propres moules, que vous ne retrouverez chez aucune autre marque dans aucun autre pays. Nous avons un ingénieur-designer, une graphiste et un chef de produit en interne, et nous sommes en développement constant de nos produits. Nous échangeons constamment avec les bureaux d’études des usines avec lesquelles nous travaillons, pour certaines depuis presque 15 ans. Nous avons plusieurs usines avec lesquelles nous travaillons et pour lesquelles nous sommes intransigeants sur le cahier des charges ultra strict que nous nous imposons.
Concernant le réseau Produit en Bretagne, il s’agit pour nous de valoriser notre territoire ! Nous sommes fiers de promouvoir notre belle région ; on est un peu chauvin il faut bien se l’avouer !
Produit en Bretagne ne signifie pas une fabrication 100% bretonne, mais signifie que nous sommes engagés pour dynamiser notre région. Cela passe par la création d’emplois, d’appels à des prestataires locaux et une forte volonté de s’impliquer dans une démarche RSE.
Nous essayons au maximum de travailler avec des fournisseurs locaux également, nous passons avec les roues Mavic sur la totalité de la gamme 2024, nous avons également décidé de travailler avec Michelin pour une partie de la pneumatique, VELOX pour la guidoline… En revanche, nous ne pouvons pas révolutionner l’industrie du cycle en peu de temps… La production de cadre du marché mondial est aujourd’hui en quasi-totalité asiatique. Malheureusement, aujourd’hui, les outils et le savoir-faire sont délocalisés. Nous espérons pouvoir un jour produire un vélo 100% français, mais par à n’importe quel prix. Le consommateur aujourd’hui n’est pas prêt à payer un vélo le double de son prix pour une qualité égale juste parce que le cadre est fabriqué en France.
Nous y travaillons, mais cela va prendre du temps et on ne peut pas agir seuls !”
Notre volonté est de rendre le haut de gamme accessible, et de continuer à faire de beaux vélos performants
L’Adris asphalte et l’abris endurance ne sont pas dans le catalogue perdus…
Bonjour
J’ai 69 ans et j’ai vendu tout mes vélos pour ADRIS aventure. En monte d’origine pour du gravel mais avec un 11 36 pour mieux passer. Pour la route les Mavic en plus haut de gamme et des pneus de 30 G-One Speed et cassette 11 34.
J’ai à ce jour 3600km en 1/4 gravier avec le parpaillon et pour le reste en route sur les cols haute Savoie autour de chez moi.
J’apprécie la polyvalence et le confort que je n’avais pas avec mes vélos carbone très rigides. Le parpaillon c’est 26km de montée pour arriver à 2600m. Pas de fatigue et plaisir intense. Il ne remplace pas un VTT mais on monte plus facilement.
Bonjour,
Quel dommage d’avoir une géométrie avec un ADN routier pour un gravel qui se dit aventureux.
Le top tube court et une potence très longue + angle de direction très sage et clearance limitée.
C’est dommage, quand je vois l’évolution des géométries chez certaines marques je me dis qu’Adris a déjà du retard avec ce nouveau modèle.
Laurent
Bonjour,
En commande depuis le 27 septembre 2023 chez mon fournisseur Veloland à Eysines. Livraison prévue par ADRIS en novembre et à présent prévue début décembre.. cela ne me parait pas sérieux de repousser sans cesse les échéance vis à vis du client qui attend son vélo. Dans certaines catégories de métier on applique des pénalités de retard quand les délais ne sont pas respectés là, le client verse un acompte et doit supporter son mal en patience
Bonjour. Pensez vous aux femmes pour un nouveau vélo gravel ?
J’ai découvert le gravel Aventure ce jour qui me plaît. Mais une ligne plus féminine serait aussi sympa
Bonjour Lydie,
Info en avant-première : un gravel est en cours de test par Sabine, l’une de nos contributrices.
A paraitre bientôt…
Merci de nous lire.
Bonjour,
Merci pour cet article, très instructif !
Est-il possible de connaitre la hauteur de selle du testeur (à partir du pédalier) ?
Le velo semble tailler assez grand ?
merci !
Bonjour Yann,
Merci pour vos encouragements.
ma hauteur de selle est de 67,9 cm.
petite astuce : j’avais pris soin de mettre en fin d’article mes mensurations, dont l’entrejambe. On peut déduire de cette dernière mesure la hauteur de selle théorique en multipliant par 0,885 😉
Sportivement.
Super Article ! Merci Jean-Louis
Et Merci à Adris pour ces beaux vélos ! Hâte de les découvrir de plus près !
Bonjour,
Merci pour cet article très complet sur un vélo qui me tenterait bien…
Pour l’instant, je roule avec son petit frère, le Vadrouille, depuis 6 mois, dans les Pyrénées atlantiques. Malgré un printemps pluvieux, j’ai fait environ 1500km sur des pistes et des chemins parfois très défoncés et pentus bien sûr ! J’avais un Diverge élite e5 (Specialized) avant, très raide ! Avec Vadrouille, c’est un vrai bonheur de rouler, il est bien plus souple, silencieux, réactif. J’ai juste fait changer la selle (j’ai préféré ma vieille selle BBB), la cassette pour mettre une 11-36 et la potence (pour une plus courte), car en taille M, j’étais un peu trop loin du cintre (je suis assez grande, mais j’ai les bras plus courts qu’un homme). Bref, même si je lorgne sur ses grands frères, j’adore Vadrouille et ne prend plus mon VTT qu’occasionnellement !