Specialized présente la nouvelle version 3.0 des Recon (anglicisme de l’argot militaire pour mission de reconnaissance) qui promet d’associer performances et confort. Voyons ce qu’il en est après un test poussé de ces chaussures gravel, sur une distance de 550 km sur route et chemins et plus de 10 000 m de D+.
Chaussures gravel Specialized Recon 3.0 sur le papier
En avril Sabine avait testé le Recon 1.0, voici le modèle 3.0. Ces nouvelles Specialized Recon 3.0 s’appuient sur le concept Body Geometry (présent dans de nombreux produits Specialized) : des semelles extérieures et intérieures pour améliorer le transfert de puissance et accroître l’efficacité au pédalage tout en réduisant les risques de blessures en optimisant l’alignement hanche/genou/pied :
- La semelle carbone permet un mouvement naturel de l’avant-pied tant à la marche qu’au portage tout en étant rigide mais sans excès, et la semelle de contact est en gomme SlipNot™ pour une adhérence optimale sur tous les types de terrains ;
- La tige intégralement soudée réduit les coutures pour un confort supérieur ;
- La tige intègre 2 Boa® Li2 permettant un ajustement (serrage/desserrage) parfait même en roulant ;
- Cette nouvelle paire de gravel Recon 3.0 reçoit des cales compatibles de type SPD à 2 vis.
Unboxing des Recon 3.0
Le poids annoncé de 345 g en taille 42 est celui que j’ai relevé pour la taille 43.
La version 2024 s’affranchit du velcro en bout de pied, d’utilité discutable, les deux Boa Li2 assurant un serrage comme un desserrage micrométrique précis. La tige d’une seule pièce est protégée sur son pourtour par un discret contrefort. Le talon, d’inspiration chausson d’escalade (que j’ai pratiquée de nombreuses années) très travaillé, est doté d’un large passant. Si le rembourrage est minimaliste sur l’avant, le talon en est très bien pourvu. La semelle, ne comportant pas d’emplacement pour des crampons amovibles, facilite le montage des cales SPD de par les longues encoches et les graduations. Nous sommes donc en présence d’un produit haut de gamme bien pensé et bien fini, épuré et élégant dans sa version couleur argile.
L’outil d’aide au choix de la taille proposé par Specialized ne se limite pas au seul critère de la longueur du pied, mais prend en compte la largeur et le type d’appui et ce pour les deux pieds. Le guide me proposa du 44, qui correspond à un pied de 28,3 cm de longueur. Et à la réception, chaussures trop grandes, échangées pour des 43 soit 27,5 cm, la longueur de mon pied fin. Il se peut que cette différence provienne de la finesse de mon pied, le mieux étant de faire l’essai en magasin.
Les Specialized Recon 3.0 en statique
Mon pied fin en 43 est habitué au chaussant Mavic/Salomon en 43 1/3 qui lui sied parfaitement. Le chaussant de la Recon cible les pieds standards, donc un peu plus larges et épais. Chaussure horizontale sur la pédale, le talon est plus haut que sur d’autres chaussures : est ce pour inciter les vttétistes qui roulent plutôt pied horizontal à pédaler plus talon haut ?
Glisser son pied dans la chaussure est aisé car les 2 Boa s’ouvrent largement et la sangle arrière joue son rôle ; la languette se met naturellement en place. Le travail effectué sur le talon permet de caler parfaitement le pied en serrant sans excès le premier Boa. Le pied étant maintenu par le cou-de-pied, le second Boa sert alors au maintien du pied et non à son serrage. Le pied est parfaitement maintenu sans être comprimé.
Les Recon 3.0 gravel sur le terrain
De prime abord, le rendu ‘cartonné’ de la tige ne pose pas la Recon comme un parangon de confort. Mais à l’usage, sans être une pantoufle, le confort est bien présent !
J’ai effectué une trentaine de sorties bitume, gravel et VTT soit plus de 550 km et 10 000 m de D+, toujours par temps sec. En toutes circonstances, les Recon se sont faites oublier :
- L’enclenchement des cales est aisé (mais non testé en conditions boueuses) ;
- Sur le goudron, je n’ai pas noté de baisse de performance par rapport à mes habituelles chaussures de XC à semelle carbone ;
- En gravel, et plus encore en VTT, lorsqu’il faut poser pied à terre quand la montée est trop raide ou caillouteuse, voire les deux, la relative souplesse de la semelle et son adhérence permettent d’avancer sans dérapage et ou gêne intempestifs, qui se rajouteraient à la contrariété d’avoir posé pied à terre ;
- En marche ‘pure’, la cale bien protégée dans la semelle vous évite de surfer sur les dalles et roches dures.
Verdict : performance et bon confort tous terrains pour les Recon 3.0
La partie plot extérieur de la semelle, proche de la cale, s’est décollée : est-ce dû à une rencontre avec une arête rocheuse ? Cela n’est arrivé que sur la chaussure gauche. En consultant divers essais, je suis le seul à avoir rencontré ce problème. Le SAV du constructeur, alerté, va assurer le remplacement. Bien sûr, je ne manquerai pas de vous informer de la tenue dans le temps de la nouvelle paire.
Les Specialized Recon 3.0 sont performantes au pédalage tout en étant confortables et efficaces faces à diverses situations.
Prix : 250€
Plus d’infos sur le site de la marque : chaussures Specialized VTT/Gravel Recon 3.0