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Des lunettes électroniques pour maîtriser la luminosité

Nos yeux sont les organes d’un des sens les plus précieux lorsqu’on pratique le vélo. La vue révèle jusqu’à 80 % de nos impressions et ce sont nos yeux qui nous protègent le mieux du danger. Les lunettes électroniques Bot2 de Out Of, avec leurs verres qui s’adaptent rapidement à la lumière, peuvent nous apporter une aide précieuse dans ce domaine. Atteint de glaucome(*) aux 2 yeux depuis plusieurs années, j’ai entrepris une quête pour trouver une solution, qui me permettra de rouler dans les meilleures conditions. Avec la technologie Irid à cristaux liquides de ces lunettes, j’ai trouvé le bon compromis pour passer en roulant de l’ombre à la lumière et inversement.

De nos cinq sens, la vue est celui que nous utilisons le plus. Il nous permet de capter un maximum d’informations venant de notre environnement. La vue nous permet d’apprécier les couleurs, reconnaître les personnes, lire, écrire, nous déplacer, conduire, apprécier les distances, garder l’équilibre… On en a besoin à tous les moments de notre vie. La gestion de la luminosité est un sujet important en vélo car il faut se protéger des UV avec une filtration adaptée et non pénalisante pour la vue. Il existe différentes technologies de verres que je vous invite à découvrir dans le petit guide que nous avons publié en 2023.

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Les lunettes Bot2 de Out Of

Lunettes électroniques
Un nouveau regard sur la Sainte-Victoire avec mes lunettes Bot2 d’Out Of – Photo Patrick VDB

Je vous avoue que je ne connaissais pas la jeune marque italienne Out Of, société d’optique créée en 2017 à Brescia. Elle propose principalement des produits présentant un haut degré d’innovation, comme les lunettes de ski Electra qui ont été les premières lunettes électroniques, capables d’adapter automatiquement et rapidement l’obscurcissement du verre de lunettes en fonction de la lumière.

Le modèle Out Of Bot2 utilise une technologie baptisée Irid. Il s’agit d’un film à cristaux liquides qui est activé de manière électrochromatique par une puce sensible à la lumière intégrée dans la monture. Elle commande l’orientation des cristaux liquides, de manière à laisser passer plus ou moins de lumière selon la situation. Les verres s’éclaircissent ou s’assombrissent, comme sur les modèles photochromiques, mais là où ça change tout, c’est la vitesse de transition : 0,09 secondes pour ces Bot 2.

Ces lunettes présentent une large surface protectrice. La cellule qui mesure la lumière est positionnée discrètement au centre et en haut de la monture. Les branches très fines et horizontales se glissent sous les casques qui descendent assez bas ou sous la casquette que j’ai l’habitude de porter.

Visiblement en avance sur ce sujet, Out Of a reçu différentes distinctions pour récompenser ce produit innovant. Le système fonctionne sans batterie et ces lunettes restent élégantes et légères. Irid peut les faire varier de 64% à 17% ce qui représente un écart de 47% entre le clair et le sombre ou une transition entre 1 et 3.

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Mon test

Comme je l’explique brièvement dans l’introduction, mon cas est particulier. Le glaucome a réduit mon champ visuel à 30% et phénomème aggravant lié à cette pathologie : le fonctionnement de mes pupilles est devenu particulièrement lent. Vous connaissez sans doute son rôle important, permettant d’adapter notre vue à la lumière, grâce aux muscles de l’iris, un peu comme l’ouverture d’un appareil photo classique. À cause de ça, je renonce aux risques engendrés par la vitesse et j’évite les pistes trop rugueuses en gravel. Habitant dans une région très lumineuse, je bénéficie de cette clarté pour mieux voir. Dans ce contexte lumineux, le problème majeur est de gérer la transition lumière / ombre, qui est très fréquente et même violente par ici. Les verres photochromiques que j’ai essayés précédemment rajoutaient un temps de réponse qui s’additionne à celui de mes pupilles. Les solaires polarisées, testées également, gèrent mal les temps gris (ça arrive parfois ici à Aix) en écrasant les contrastes. Alors lorsque j’ai lu sur le desciptif des Bot 2 : transition en 0,09 secondes, je me suis dit que c’était bien pour moi.

Lunettes électroniques
Photo Alain Macé

La teinte des verres est parfaitement uniforme, et sous tous les angles. Il n’y a pas de halos d’interférence qui pourraient créer un effet optique de type arc-en-ciel. Je n’ai pas constaté de scintillement lors des changements soudains comme par exemple une route bordée d’arbres.

La route de Giono
Lors de ce reportage, le ciel est resté souvent gris et ces Bot2 se sont montrées très efficaces dans ces conditions – photo Philippe Aillaud

Lors de notre reportage dans le pays de Giono, où nous avons eu un temps gris, j’ai apprécié ces lunettes qui me fournissent assez de lumière pour bien distinguer les contrastes. Les photochromiques, qui fonctionnent sur l’analyse des UV, ont tendance à rester trop sombres même si le ciel est voilé. Lors d’une autre sortie, sous un ciel “déchiré” par des nuages, j’ai apprécié les transitions. Le plus impressionnant a été de rouler en gardant une excellente visibilité sur une route bordée d’arbres par grand soleil. L’adaptation express de la teinte des verres apporte un réel plus.

Pour conclure

Je suis totalement satisfait par la gestion de la luminosité offerte par ces Bot2. Les branches presque horizontales se font oublier et se glissent facilement sous le casque. Dommage que le pince-nez ne soit pas réglable. Il est un peu large pour moi et j’ai dû resserrer les branches et les maintenir grâce aux sangles du casque pour éviter que les lunettes descendent sur mon nez.

Lunettes électroniques

J’ai enfin trouvé des lunettes qui conviennent à ma vue. Pour tous ceux qui ont, comme moi, un ralentissement musculaire de l’iris, elles présentent une véritable solution grâce au temps de réponse de l’ajustement de la teinte. Le défaut sera, comme d’habitude pour les produits premium, le prix : 349 €. La marque Out Of est distribuée en France par Frédéric Gombert ( fg***********@gm***.com ).

Pour ceux ayant une bonne vue, il existe d’excellentes lunettes et avant de découvrir ces Bot 2, j’en avais testé un bon nombre. À chaque fois, même si je les trouvais généralement toutes d’excellente qualité, le point faible était, pour les modèles photochromiques, l’adaptation à la luminosité trop lente.

Caractéristiques

  • 4 couleurs de verres : bleu, vert, rouge, transparent
  • poids : 29 g
  • Sans batterie
  • Waterproof
  • Monture en grilamid et fibre de carbone
  • Fabriqué en Italie
  • Lentille cylindrique
  • Compatible avec les casques
  • Étui rigide inclus
  • Sac en microfibre pour le nettoyage et la protection
  • Protection UV à 100 %
  • Prix : 349 €

Infos sur le site : https://out-of.com/fr/

(*) Le Glaucome

Le glaucome est une maladie occulaire qui touche 1 à 2 % de la population française de plus de 40 ans et environ 10 % après 70 ans. C’est la seconde cause de cécité dans notre pays. Environ 800 000 personnes sont traitées, mais 400 000 à 500 000 présenteraient la maladie sans le savoir. Parmi cette population il y a forcément pas mal de cyclistes.

Aucun symptôme ne nous alerte lorsqu’on est atteint de glaucome. Un suivi ophtamologique peut le détecter par une mesure de la pression occulaire. Cette maladie de l’œil sournoise, opère en silence sa dégradation du nerf optique, chargé de transmettre au cerveau les signaux visuels qui permettent de voir.

La gestion de cette luminosité est le cœur du problème des gens atteints de glaucome. Comme pour le chanteur Bono, souffrant depuis plus de 20 ans, le port de verres solaires en société n’est pas une posture pour ceux qui en sont atteints, mais une mesure de protection. Par contre, dès que les personnes atteintes sont plongées dans des zones sombres, il faut de la lumière. L’ajustement altéré de la pupille ne permet pas à leurs yeux de s’adapter rapidement à la luminosité.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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