Northwave est une marque qui nous a habitués à signer des vêtements de vélos originaux et performants, à l’image de cette veste d’hiver Extreme Polar Jacket, belle évocation des bombers à la mode dans les années 80, qui fait désormais partie de ma collection de vêtements fétiches.
En cette époque où le gravel est devenu une pratique d’athlètes la bave aux lèvres, le cou tendu vers la ligne d’arrivée, Northwave, qui a vu venir le coup, propose des pièces tout à fait adaptées au gravel race, sans renier sa créativité graphique et ses tarifs grand-public. Nous allons y regarder de plus près avec un jersey, le Blade Doppler, et des chaussures, les Hammer Plus.
Maillot manches courtes Blade Doppler, un jersey orienté performance
Ce maillot au motif en forme d’onde est particulièrement original, que ce soit sur fond gris ou vieux rose, les ondes se déplacent à la vitesse non pas de l’éclair, mais d’un cycliste qui fonce sur les chemins en scannant la texture du sol pour éviter la faute de pilotage. Ce jersey “change votre perception du temps et de l’espace qui vous entoure, étendant ou restreignant la dimension du mouvement” annonce Northwave. Je ne suis pas sûr que ce soit vrai, chaque cycliste a sa sensibilité et surtout ses propres capacités de pilotage, excellentes ou faiblardes, innées ou acquises. Mais la suite : “Le cyclisme rappelle une onde qui se propage en cercles concentriques, comme avec l’effet Doppler” est tout à fait exacte.
Une esthétique qui inspire et qui titille
L’échographie Doppler (ou écho doppler) est à l’origine un examen médical réalisé grâce à un scanner à ultrasons. La dimension à la fois mystérieuse et high tech de ces ondes n’a eu de cesse d’inspirer les créateurs, par exemple dans les musiques électroniques, mais aussi dans les arts graphiques, en particulier chez les artistes de l’Op Art comme Bridget Riley ou Jean-Pierre Yvaral.
Toutes ces réinterprétations de cercles concentriques optiques avec des lignes floues et irrégulières qui créent un motif excentrique, mais amusant et esthétique, prouvent, s’il en est encore besoin, que le motif est stimulant. Mais pour porter ces lignes, il faut avoir la ligne : le motif grossit, seuls les gravel racers affûtés le porteront avec élégance.ticants
Très agréable au contact de la peau
N’ayons pas peur des ondes, rapprochons-nous de ce jersey. Le col est très ouvert, coupé “race”, pour un cyclisme d’intensité, en gravel bien sûr, mais pourquoi pas aussi en route aéro.
Le tissu du devant, microperforé, composé à 90 % de polyester et à 10 % de spandex est léger, très respirant et doux sur la peau. La partie dorsale est réalisée en mesh léger, tricoté chaîne, composé à 90 % de polyester et à 10 % de spandex.
A l’usage, le port de ce jersey à même la peau s’est révélé opérant sur une large plage de températures, en demi-saison et en plein été.
Inutile de dire que ces textiles sèchent rapidement, on s’en serait douté. Précisons par contre qu’ils sont, d’après Northwave, hautement résistants aux abrasions… gravel oblige.
Le bas des manches bénéficie d’une élégante coupé à cru sans ourlet, avec une impression en silicone à l’intérieur pour la tenue sur le bras. On retrouve la bande silicone au bas du jersey, pour éviter qu’il ne remonte plus haut que le nombril lors des nombreuses relances en danseuse que le gravel race induit.
Cerises sur le gâteau
La fermeture à glissière YKK avec tirette Cam Lock sur le devant est d’excellente qualité et autorisera des ouvertures (et fermetures) éclair d’une main, en fonction de l’intensité de pédalage et de la température extérieure.
Les 3 poches à l’arrière sont noires, simples et amples. Elles accueilleront volontiers un gilet coupe-vent, un smartphone et quelques barres de céréales. Contrairement à ce qui est annoncé dans le descriptif du produit, aucune bande réfléchissante n’est visible. Mais sur un maillot conçu pour les compétitions de gravel, ce serait presque une faute de goût.
Chaussures Hammer plus, belles, efficaces et polyvalentes
À l’extrémité antérieure de la panoplie, les chaussures doivent garantir au coureur de gravel race autant de confort que de transfert de puissance. C’est essentiellement sur ces deux critères qu’il faut donc juger ces chaussures.
Le dessous des choses
Les semelles des Hammer Plus, nommées Jaws Evo, cachent deux bonnes surprises. Tout d’abord, un excellent transfert de puissance, avec une semelle bien rigide, mais qui n’handicapera pas la marche, grâce à une flexibilité assurée au niveau des orteils. Peut-être pas pour marcher 5 km, mais au moins pour rejoindre la ligne de départ ou le bar à bière à l’arrivée (les compétiteurs de gravel boivent-ils seulement de la bière ?).
Hammer plus (hammer veut dire marteau en anglais), voici des chaussures bien nommées ! On pourra écraser les pédales pour sentir le vélo se cabrer sous l’impulsion, sans pour autant marcher comme un canard lorsqu’on descendra du vélo.
Ces chaussures proposent également des semelles crantées, efficaces et polyvalentes, avec des inserts pour installer des crampons. Cela peut paraître anecdotique et réservé aux pratiquants de cyclocross, mais pas que : même sans boue, lorsqu’on doit marcher sur des parties raides et caillouteuses, l’usage de crampons peut se révéler fort pratique. Mon conseil : de simples crampons de rugby en caoutchouc, vendus par lot dans les magasins de sport généralistes, sont bon marché et très efficaces pour cet usage.
Un look sobre et élégant
J’ai choisi les Hammer Plus couleur kaki, un coloris qui évoque tout autant la nature que l’esprit guerrier : voilà qui fait synthèse pour un compétiteur gravel. Plus sérieusement, le kaki est une couleur à la mode dans le monde du vélo depuis quelques temps déjà, que ce soit pour la couleur des cadres, les cuissards, les jerseys, les casques… elle se combine très bien avec le noir, les couleurs chaudes et vives et d’autres teintes qui évoquent la nature : sable, vert d’eau, bleu ciel… Une couleur inclusive et branchée, en somme.
Pour ceux que le kaki rebute, les Hammer plus existent aussi en noir, (la sobriété poussée à son paroxysme), en blanc (la couleur préférée du Pro Tour) et en argent (pour ceux qui ne brillent pas sur les podiums et qui ont besoin de compenser).
Un laçage précis au serrage et à double détente
La forme des chaussures est très inclusive et acceptera des pieds de forme très variée. La tenue du pied est excellente, assurée par un système de fermeture en deux zones. Le velcro pour la partie basse est une valeur sûre mais l’aspect est un peu cheap (je ne peux m’empêcher de penser aux baskets bas-de-gamme des années 80 pendant le sport au collège). Et puis le velcro a la fâcheuse tendance à retenir dans ses poils toutes les graines voyageuses des champs, dont les fameux spigaous de la garrigue, si difficiles à enlever de retour à la maison.
Sur le coup-de-pied, c’est une sorte de Boa alternatif, nommé SLW3, qui a été choisi. C’est plutôt pas mal, puisque le laçage est précis (micrométrique me paraît un peu excessif comme adjectif quand même). Par contre, il m’a fallu un certain temps (et l’aide d’un lecteur, merci Paul !) pour comprendre que le desserrage s’effectuer de deux façons : cran par cran en appuyant sur le petit bouton en forme de griffe, d’un seul coup en saisissant la griffe et en la tirant vers le haut. À moins de 150 euros, ces chaussures proposent un système de fermeture efficace et sans faille, et la synthèse technico-commerciale est ici parfaitement réussie.
Une tige confortable et facile d’entretien
Un autre point qui montre l’intelligence des concepteurs de cette chaussure et son excellent rapport qualité/prix, c’est le choix du matériau de la tige : tout simplement du TPU (polyuréthane thermoplastique, du plastique, quoi). Mais cette tige en plastique, qui recouvre toutes les chaussures de vélo premier prix, est ici super bien dessinée. Pas de douleurs, de frottements, même sur des sorties supérieures à 100 km. Impossible de la prendre en défaut. Et ce matériau offre à l’Hammer Plus un entretien super facile.
La semelle intérieure est perforée et contribue sans doute à l’excellent confort de la chaussure, particulièrement respirante malgré sa tige en TPU (elle aussi perforée).
Du tout bon, pour pas cher
J’ai testé le jersey Blade Doppler et les chaussures Hammer plus dans des configurations très variées (route, gravel léger, gravel engagé), sur des sorties courtes et intensives (autant que ma vieille carcasse le puisse) et des sorties longues à la journée, avec des météos de demi-saison et d’été dans le sud de la France.
Je dois dire que je reste sur une excellente impression à la fois technique et esthétique. Le rapport qualité/prix de ces deux produits est excellent, ils conviendront à tous ceux qui aiment se dépenser sur les chemins en zone d’intensité 3, sans trop dépenser, bien sûr.
En ce qui me concerne, je risque d’utiliser encore souvent et longtemps les chaussures Hammer Plus. Pour ce qui est du jersey, il faudra que je perde deux ou trois kilos gagnés dans l’été, par manque de bornes et excès d’apéro. Le motif Blade Doppler ne pardonne pas le moindre bourrelet.
Bonjour,
Pour délacer plus vite, tu dois tirer sur la partie sur laquelle tu appuies pour avoir un “clic”.
Tu tires dessus et tu peux ouvrir complètement en une fois ta chaussure 😉
En tout cas c’est comme ça sur mes NW avec le même système..
Bonjour Paul,
Merci pour ta contribution, je viens de corriger l’article (et par la même occasion, de me réconcilier avec le SLW3)
Bonne journée,
Dan
Bonjour Dan,
Penses-tu que la Hammer Plus peut peut convenir, au niveau de l’empeigne (toe box), à quelqu’un aux pieds larges…ce qui est mon cas ?
Merci par avance de ta réponse,
Charlie
Bonjour Charlie,
Regarde le commentaire de Xav et éventuellement entre en contact avec lui,
Bonne journée,
Dan
Tres bonnes chaussures, je les ai en version wide, ideal pour les pieds larges. C’est bon a savoir 😉