Chaque semaine, un billet d’humeur par un de nos rédacteurs. Aujourd’hui : Patrick
En 2016, je faisais mes premiers pas de danse gravel, sur le dance floor pas très lisse du Roc d’Azur. Avec mes deux compagnons Éric et Pierre, nous avions tenté une chorégraphie cycliste maladroite, portés par le plaisir de vivre quelque chose de nouveau. Bike Café allait naître des premières virevoltes incertaines de cette nouvelle discipline.
Quelque part, nous nous identifiions alors aux sept pionniers qui, en 1984, avaient créé dans l’enthousiasme de la nouveauté le Roc d’Azur qui allait devenir, 40 ans plus tard, le grand bal du VTT en France, avec chaque année plus de 20 000 participants.
Comme sur une piste de danse sur laquelle il y trop de danseurs, la bousculade du Roc ne risque t-elle-pas de se transformer en immense vélo-pogo ? Est-ce que grossir autant ne va pas empêcher les valseurs sur gravier de tournoyer avec grâce et fluidité ?
Je suis partagé entre mon rejet des événements de masse, qui affichent des bilans carbone honteux, et l’envie de découvrir dans cette foire au vélo le frisson de la nouveauté. Je vais encore assumer mes contradictions, et j’irai à Fréjus cette semaine pour entrer dans la danse.
Ce n’est pas seulement pour el baile flamenco que Dan est parti en vélo de Valence dans la Drôme jusqu’à Valencia en Espagne. Pendant ce passe-passe de 1300 km sur toutes sortes de surfaces, il a pu tester de superbes mitaines dotées de paumes 3D conçues par Elastic Interface, le spécialiste des peaux de chamois de nos cuissards.
De mon côté, entre mes longs passages en danseuse sur mon single speed, j’ai essayé de trouver quelle serait la selle idéale pour éliminer l’inconfort à vélo. J’ai creusé le sujet pour trouver quelques réponses.
Enfin, pour finir à l’unisson, je vous propose une ronde, celle des ateliers de réparation vélo. L’équipe d’UtagawaVTT a eu l’excellente idée de répertorier tous ces lieux dans l’application Fixovelo où vous trouverez des professionnels qui pourront entretenir et réparer vos vélos.
Vous l’aurez compris, lorsque le Roc aura cessé de swinger, Bike Café n’aura pas pour autant fini sa choré : il y aura d’autres ten-dances à découvrir, d’autres ballets à admirer… Bref, le battle est lancé !
Bonjour Bike Café,
Autant j’apprécie toujours autant le ton de votre rédaction, qui-ne-se-prend-pas-trop-au-sérieux-ce-n’est-que-du-vélo, autant je suis franchement agacé de constater votre usage des images générées par IA. En effet, dans la plupart des cas elles sont bourrées d’artefacts ou d’erreurs techniques, voire des fausses perspectives.
Je trouve qu’elles participent, par le “bruit” qu’elles génèrent, à l’enlaidissement des contenus visuels dont nous sommes abreuvés. Quid également des droits d’auteurs concernant les images utilisées par votre logiciel ? Les déclarations sur l’honneur des GAFA à ce sujet ne sont pas une garantie, car ils sont incapables eux-mêmes d’assurer la traçabilité des images.
Une bonne vieille photo, même ratée, comme celles qui illustrent ce billet, sera toujours plus agréable “mentalement”.
A bon entendeur,
Bonjour Delgato,
Merci pour votre commentaire, qui soulève des questions intéressantes.
Tout d’abord, sachez que je me permets de répondre à votre commentaire car je suis, la plupart du temps, l’auteur des images dont vous parlez. C’est à ce titre que je motive ma réponse, mais aussi parce que je fais partie de l’équipe rédactionnelle de Bike Café qui a décidé, d’un commun accord, d’utiliser ponctuellement des générateurs d’images pour illustrer tout ou partie d’un article.
Les images créées à partir de ces outils en ligne nous intéressent vivement et répondent à plusieurs de nos besoins, je vais donc lister ci-dessous les principaux arguments qui nous ont amenés à cet usage.
– la génération d’images par l’IA est un outil comme un autre (peinture, dessin, photographie…) pour créer des images au service d’un propos. Cet outil est nouveau, très imparfait, mais très intéressant. En tant qu’auteurs / créateurs de contenus, cet outil nous intéresse et nous nous en emparons, bien sur avec toutes les limites de nos capacités et de celles de la machine, pour accompagner et apprendre à maîtriser cette révolution technologique et sémiologique qui, d’une façon ou d’une autre va envahir nos vies et notre société dans les années à venir. “Comprendre, expérimenter et maîtriser” (aussi bien en tant qu’auteurs que spectateurs) nous paraît préférable à “ignorer, subir et croire”.
– Ces images ne sont pas des photographies et ne sont pas destinées à tromper le lecteur. Si certains pourraient croire une seconde qu’il s’agit de photographies, la légende / crédits sont là pour éviter toute confusion.
– Ces images sont de vraies créations et ont un auteur (nommé dans les crédits de l’image), l’iA n’est qu’un outil et c’est la qualité du “prompt” (le texte plus ou moins long et détaillé qui décrit l’image à créer) rédigé par l’auteur de l’image, ainsi que les multiples réglages de l’interface de l’application, qui fera le style, la qualité et l’originalité de l’image obtenue. Toute proportion gardée, on peut comparer le passage du dessin à la main à l’utilisation de l’IA au passage de la photo argentique à la photo numérique, l’auteur confiant à la machine toute une série de process, de réglages et de manipulations qu’il effectuait jusqu’alors à la main.
– La présence des imperfections et artéfacts dans les images obtenues font partie intrinsèquement du procédé (du moins pour l’instant) et sont, à ce titre, tout à fait réjouissantes. C’est exactement la même chose pour la photographie (elle aussi bourrée d’artéfacts et non conforma à la réalité), mais la photographie fait maintenant partie de nos vies depuis plus de 100 ans et nous avons appris à l’apprécier et à l’interpréter, jusqu’à en oublier ses artéfacts et ses imperfections. Il en sera un jour de même pour les images générées avec l’IA. Oui, pour l’instant, elle sont clivante, mais ça, c’est intéressant aussi. Apprenons à les regarder avec la bonne distance – second, troisième degré s’il le faut – ça fait vraiment du bien et c’est très drôle.
– Les images crées avec l’IA ne sont pas des photos et ne remplacent pas des photos, et, ne vous en déplaise, nous préférons une illustration drôle et originale crée avec l’IA qu’une mauvaise photo, mauvaises photos que, par ailleurs, nous nous efforçons d’éviter à nos lecteurs dans la mesure du possible. La qualité iconographique de notre site est une constante préoccupation pour nous.
– Une image créée avec l’I.A. permet parfois d’illustrer une idée, un concept, qu’un photographie ne saurait illustrer. J’en prends pour exemple mon article “Alltrails passe à l’IA“, ou l’usage des images générées n’était certes pas obligatoire, mais créait de mon point de vue une mise en abîme intéressante.
J’espère, mon cher Delgato, que ces explications, si elles ne vous aurons réconcilié avec les outils utilisant l’IA, vous aurons au moins permis de mieux comprendre pourquoi nous utilisons ces procédés… et pourquoi nous aimons ça.
En vous souhaitant une excellente journée, et vous remerciant encore pour votre lecture attentive et vos retours,
Dan