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Comme un lundi : la tête dans le guidon 

L’édito de Bike Café

Voilà encore une expression qui trouve son origine dans le vélo. Les coureurs et coureuses du Tour de France nous l’ont prouvé récemment en se mettant la tête dans le guidon pour fendre le vent et s’arracher dans des sprints rageurs. Cette façon d’aller de l’avant et de foncer sans se préoccuper du reste s’est échappée du peloton cycliste pour s’appliquer à d’autres situations. Il nous arrive, nous aussi, de mettre la tête dans le guidon. Serions-nous devenus des « coureurs élite » lancés à fond la caisse dans nos vies qui s’accélèrent ? À l’instar des moyennes toujours plus élevées des champions cyclistes, j’ai de plus en plus l’impression de voir défiler les jours en mode chrono. Pourquoi courir aussi vite vers une fin, que nous souhaitons finalement repousser le plus possible ? 

la tête dans le guidon
Photo A.S.O./Billy Ceusters

Si vous êtes comme moi un « boomer », vous avez découvert que la vie s’accélère avec l’âge. Un paradoxe de plus avec cette vie qui va plus vite et notre potentiel qui parallèlement diminue. Le temps se met à accélérer et c’est difficile à comprendre, car une heure, c’est 60 minutes et rien ne peut remettre en cause cette vérité. Pour les rationnels, il y a peut-être une explication mathématique : à l’âge de 10 ans il nous reste 90% de notre espérance de vie, à 50 on passe à 50%, si on espère devenir centenaire… Ce phénomène crée sans doute une impression d’urgence temporelle et la vie se met à défiler plus vite. Les neuroscientifiques pensent que lorsqu’on découvre de nouvelles choses, notre cerveau travaille davantage pour analyser et mémoriser, ce qui donne l’impression que ces moments durent plus longtemps. À l’inverse, dans des situations familières, notre cerveau économise ses efforts, et le temps semble s’écouler plus rapidement. Moralité, soyez curieux et partez découvrir le monde pour ralentir le temps qui passe.

Le temps perdu
photo Bernard Dardennes dans les Alpilles : un chemin où il ne faut pas trainer.

Je ne sais plus où j’ai lu un jour cette citation « On ne peut pas ajouter des jours à sa vie, mais on peut ajouter de la vie à ses jours. »  C’est une belle formule que je savoure particulièrement lorsque je suis à vélo. Cette parenthèse de vie, assis sur ma selle, me permet de ralentir le temps. Ayant découvert le truc par expérience, je fais régulièrement des petites cures de freinage temporel. Essayez, vous verrez que ces moments passés sur le vélo sont autant de ralentisseurs, bien plus sympas que les « coussins berlinois ». Ceux-là, on ne les évite pas, au contraire, on plonge dedans, la tête dans le guidon.   

Patrick.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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