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Comme un lundi : baigné de lumière

L’édito de Bike Café

Ce matin la lumière était particulièrement belle. Elle apportait une couleur diffuse à la campagne aixoise que je sillonne de bonne heure sur mon vélo. Cet éclairage, dont j’aime accompagner l’évolution au cours de ma balade matinale, est chaque fois différent. Le spectacle, de cette nature campagnarde renouvelé sans ennui, sur pratiquement le même parcours, me fait réaliser que c’est grâce à cette lumière et son éclairage changeant que je ne ressens pas de lassitude. Le côté abstrait de la lumière produit un effet concret sur ce qu’elle rencontre. Pour moi, cette banalité est devenue essentielle dans ma vie depuis que progressivement ma vue se délabre à cause d’une maladie irréversible qui ronge mes nerfs optiques. La lumière m’est devenue essentielle. Le symbolisme de la vue qui se relie à la vie a pris un véritable sens dans la mesure où 80% des informations transmises à notre cerveau sont reçues par les yeux…

baigné de lumière
Tantôt en randonneuse. Ici pause à la chapelle Sainte-Anne des Pinchinats – photo Patrick VDB

Mon cerveau, privé de ces informations que la vue ne lui apporte plus, s’adapte et gère ce qu’il peut. Mais ce n’est pas pour vous parler de mes problèmes que j’ai écrit cet édito. La réflexion, inspirée par mon état, m’a fait chercher comment se construit une réalité en partant de l’abstrait. Comment le regard posé sur ce tableau, qui au départ parait flou, prend un sens plus réel. Dans le domaine du vélo, comme dans la vie en général, les sujets peuvent être vus et interprétés de façon différente. Sous la même lumière naissent des éclairages différents en fonction de l’angle, de l’intensité, des reflets… Ces paramètres auront pour effet de multiplier les jugements que nous ferons sur un même sujet, une chose, une personne… C’est là mon problème : pour comprendre ce que je vois, il me faudrait les bons canaux de la réalité visuelle, qui chez moi sont éteints. Est-ce que nous sommes tous objectivement sûr d’avoir les bons canaux et faisons-nous la bonne interprétation ?

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Ou là en single speed au milieu des vignes du plateau de Puyricard – photo Patrick VDB

Vous connaissez comme moi plein d’expressions du style : “faire la lumière, apporter un nouvel éclairage, un esprit éclairé, rester dans l’ombre…” C’est là où je voulais vous amener en pensant à ceux qui pensent être des « lumières » et qui n’ont aucun doute sur les lumens de leurs pensées éclairées. Récemment, nous avons testé trois VAE et j’ai constaté que ce sujet ultra-clivant l’était beaucoup moins. Lorsque ces premiers vélos de route motorisés sont apparus, on parlait de tricheurs, de « mobylette » qui n’avaient rien à faire dans les pelotons. Peu de cyclistes y voyaient un avenir et, qui-sait, pas même les constructeurs qui présentaient, un peu honteux, leurs produits électrifiés dans un coin (pas trop éclairé) de leur stand sur les salons. Pour le gravel, cela a été pareil lorsque dès 2014 je me suis intéressé à ce vélo, il me fallait insister pour avoir un vélo de tests auprès des distributeurs, qui ne croyaient même pas à leurs propres produits. Les “trolls” du net ironisaient dans l’ombre des réseaux sociaux : “et ça, c’est gravel ?”. Aujourd’hui, les détracteurs et les moqueurs ont reçu la lumière divine de la réalité du marché. Elle s’est faite progressivement, baignant le monde vélo d’une clarté exprimée par la demande et la compréhension des usages. Nous sommes désormais baignés par la lumière d’une réalité, souhaitons qu’elle ne soit pas aveuglante ni déformante. Comptez sur Bike Café pour vous éclairer.

Patrick.

Retrouvez l’intégralité de notre rubrique “Comme un lundi” en cliquant >ICI< 

       

Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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