Le festival Sea Otter Europe vient de fermer ses portes après trois jours de salon et d’épreuves cyclistes. Cette neuvième édition enregistre une fréquentation record avec près de 74 000 visiteurs et un programme sportif de classe mondiale, aussi bien en VTT qu’en gravel.
Une affluence à la hausse
La Shimano Sea Otter Europe Costa Brava-Girona by Garmin a clôturé aujourd’hui sa neuvième édition. Ce succès en termes de fréquentation confirme la croissance d’un événement qui a dépassé toutes les attentes.
Malgré la pluie de la matinée de dimanche, la fréquentation enregistrée vendredi et surtout samedi, sous un soleil de plomb, a permis de battre tous les records.
Près de 74 000 visiteurs ont franchi les portes du site de Fontajau pendant les trois jours du festival, venant consolider l’événement comme manifestation cycliste internationale de premier plan. Spécificité très appréciée du salon, l’espace Demobike a une nouvelle fois été l’une des activités phares, avec plus de 4 000 essais de vélos de tous types sur des circuits adaptés.
Des épreuves pour tous, Elite et amateurs
Avec plus de 6 000 cyclistes inscrits aux différentes épreuves, la Sea Otter Europe a offert une combinaison entre compétitions de hauts niveaux et participation populaire. La Ciclobrava a réuni quelque 1 800 cyclistes sur trois itinéraires, à travers les paysages les plus emblématiques de la région. Par ailleurs, l’une des nouveautés a été l’intégration de la course Tramun dans le programme. Organisée par le Fornells Mountain Bike Club, la course s’est déroulée dans le cadre de la coupe du monde de marathon cross-country, attirant les meilleurs spécialistes de la discipline. Cette alliance stratégique entre deux événements phares, réunis dans la nouvelle coupe du monde HERO UCI Marathon, a donné un élan international au festival. Côté Elite, le Suisse Casey South et la Polonaise Paula Gorycka ont remporté respectivement les catégories masculine et féminine de la Coupe du Monde de VTT Marathon.
La Sea Otter Europe, c’est aussi du gravel race !
La Sea Otter Europe accueillait également la coupe du monde de gravel UCI, avec la 226ERS UCI Gravel World Series. Les coureurs français s’y sont illustrés : Dorian Godon termine deuxième, au sprint, derrière le Belge Daan Soete. Stan Dewulf est troisième, alors que Romain Bardet se contente de la 5ème place après deux crevaisons.
Chez les femmes, la triathlète drômoise Emilie Morier ravit la deuxième place du podium, derrière l’Australienne Nicole Frain et devant l’Espagnole Marta Tora Mila. Soulignons que Nicole Frain remporte la victoire avec une avance de presque 6 minutes !
D’autres grands noms du peloton figuraient sur la ligne de départ : Mohorič Matej, Brunel Alexys, Haig Jack, Nicolas Roche (vainqueur dans la catégorie Master 40), Alison Jackson…
Bike Café dans la course gravel UCI
Vous le savez déjà, au Bike Café on se contente rarement de flâner dans les salons. On aime porter le dossard pour ressentir in situ les vibrations qui émanent d’un événement. Aussi, Laurent s’est aligné sur la gravel race 226ERS UCI Gravel World Series. Une manche de la coupe du monde de gravel UCI, qualificative pour les prochains championnat du monde qui se dérouleront les 11 et 12 octobre aux Pays-Bas. Voici son récit..
Au cœur du peloton
Étant encore dans la catégorie Master 40-44 pour une dernière année, je rejoins mon sas (ou la boite comme dit le speaker). Elle est déjà bien occupée ! Il faut dire que nous sommes nombreux, avec environ 800 cyclistes au départ. Ma catégorie se situe littéralement au cœur du peloton. Le virage à 180 degrés après la ligne nous permet d’apercevoir furtivement les Elites qui viennent de s’élancer.
Puis quelques minutes plus tard, c’est notre tour. Pas de doute, je retrouve dans les premiers kilomètres la tension propre aux manches UCI, et finalement à toutes les “grandes” courses. Chacun veut déjà gagner des places, mais tout en gardant la sienne. Fatalement, parfois çà frotte un peu trop, avec une chute d’un concurrent devant moi dés le premier rond point passé. Au sol et se tenant l’épaule, je doute qu’il est pu repartir…
Tout en relief
Rapidement, la première bosse pointe son nez. Et pas des moindre, avec la Muntanya dels Boscals. Environ 8 km d’ascension entre 6 et 15 % : de quoi nous réchauffer ! De plus, l’atmosphère est particulièrement humide et chaude, presque orageuse. Mais malgré ces forts pourcentages, le peloton reste assez compact.
Il faut finalement attendre la première descente pour voir se créer des espaces. Ascensions et descentes rythmeront invariablement ce magnifique parcours au milieu des chênes lièges. Je ne peux m’empêcher de comparer cet environnement à celui du massif des Maures, tant ils se ressemblent, jusqu’à la nature du sol.
Des crevaisons et des chutes
Comme dans la plupart des courses gravel, le taux de crevaisons est élevé. Même si les pneumatiques ont largement progressé, il faut reconnaitre que cela reste un facteur de risque prédominant en course. Cela dit, j’avais pu observer, en attendant le départ, d’étranges choix de pneumatiques. Des largeurs trop faibles et des profils semi-slicks bien trop optimistes pour s’aventurer sur ce type de terrain méditerranéen.
Quant aux chutes, heureusement moins nombreuses que les crevaisons, elles sont tout de même en nombre. Il faut dire que les pistes en descentes sont toutes en virages, parfois ponctuées de tranchés creusées par le ruissèlement des derniers orages. Face à cela, les plus agiles sautent par dessus. Quant aux autres, ils essayent tant bien que mal d’encaisser le choc. Avec plus ou moins de succès. Mon ami Fabrice y laissera un pneu et une jante arrière, fracturée.
Tout comme le matériel, les organismes souffrent. Heureusement, les deux stands de ravitaillement, judicieusement placés sur le parcours (aux kilomètres 35 et 66) sont généreusement pourvus en boissons, gels et autres produits du sponsor officiel 226ERS.
Me concernant, ce deuxième ravitaillement, le seul où je me suis arrêté, marque pour moi la fin du “plaisir”. En effet, à partir de ce moment, j’ai eu du mal à rester aussi combatif que je le souhaitais. L’alimentation ne passe plus trop, et je regrette de ne pas avoir plus varier mes apports glucidiques, notamment avec des produits salés. D’habitude, mon organisme est tolérant dans ce domaine. Mais pas cette fois vraisemblablement…
Un final exigeant
Quoiqu’il en soit, je ne me laisse pas abattre non plus et tente de lisser au maximum mon effort pour avaler la grosse trentaine de kilomètres qui me restent. Pas si facile puisque le final est coriace ! Si nous quittons effectivement le massif forestier, nous alternons de rapides pistes tout en relances, ponctuées de courts singles track. Mais surtout, avant d’aborder Gérone, le parcours joue avec nos nerf dans une vaste zone périurbaine au relief marqué. Sur route, certes ! Mais avec des pourcentages qui figent littéralement les concurrents du “cœur de peloton” que nous sommes. Au loin, nous devinons le centre historique. Nous longeons le Ter, un fleuve de Catalogne qui prend sa source dans les Pyrénées catalanes, arrose Gérone puis se jette dans la mer Méditerranée.
Enfin, l’arche d’arrivée nous accueille, comme le public, nombreux et communicatif. Et ce, même après l’arrivée des premiers Elites, plus d’une heure avant nous !
Un plat et une boisson nous est offert (ou plutôt inclus dans notre participation). L’occasion d’échanger avec quelques concurrents, dont le dénominateur commun semble pour eux aussi une profonde fatigue. Après une douche salvatrice, je consulte mon classement. Finalement, je suis agréablement surpris puisque malgré mes mauvaises sensations durant la deuxième moitié de la course, je termine 233ème au scratch et 19éme de ma catégorie (sur 66 partants). Satisfait, bien que cela ne me permet pas d’être qualifié pour les championnats du monde (pour mémoire, les premiers 25% de chaque catégorie). Mais aucun regret puisque j’ai tout donné, et m’estime heureux d’avoir pu achever ce parcours sans chute ni pépins mécaniques.
La Sea Otter Europe : au bilan
Cette année, ce festival cycliste européen renforce encore ses liens avec la compétition Elite, le public et l’industrie du vélo. Gérone, et plus largement la Costa Brava, consolident ainsi leur position de destination cycliste de premier plan. D’ailleurs, ils se préparent déjà à une dixième édition anniversaire. Notez que les dates sont d’ores et déjà confirmées : du 18 au 20 septembre 2026.
Site officiel de la Sea Otter Europe : Sea Otter Europe