Chaque semaine, un billet d’humeur par un·e de nos rédacteur·rices. Aujourd’hui : Colin
“T’occupe de la marque du vélo, pédale !” Cette expression, que me répétait Valentin, mon ami d’enfance, quand nous bricolions sur nos VTT, continue de résonner en moi… Le sens en est le suivant : arrête de causer et travaille. Pourtant, chez Bike Café, nous aimons causer. Mais pas pour ne rien dire : ici, on vous parle du vélo sous toutes ses coutures et on pédale pour garder les idées claires. Ce mélange d’action et de réflexion nourrit notre contenu, que nous espérons critique et libre. (Image de une Gabriel Orozco – Four Bicycles (There is Always One Direction) – 1994 / MoMA)
C’est en pédalant, justement, que je trouve le temps de causer avec moi-même. Mes sorties en solitaire sont des moments précieux. Dès les premiers coups de pédale, l’environnement m’absorbe : la route, le vent, les bruits. Puis, peu à peu, une partie de mon esprit s’évade pour faire le tri dans les pensées : problèmes en suspens, projets oubliés, idées embryonnaires. Et là, porté par l’effort et une bonne dose d’endorphine, tout s’éclaircit. Mes capacités créatives se libèrent, les idées s’ordonnent. Je trouve des solutions, les projets prennent forme.
Ces moments de méditation sont aussi l’occasion de réfléchir à ce qui m’inquiète, et que, dans le sprint du quotidien, je relègue en fin de peloton. Il y a le cas de Paul Watson, figure emblématique de la défense des océans. Le parallèle avec Dian Fossey, incarnée par Sigourney Weaver dans Gorilles dans la brume, m’a frappé : même passion, même engagement, même radicalité dans l’action. Mais espérons un destin différent pour ce vieux pirate des mers. Comme moi, vous pouvez soutenir Paul Watson et Sea Shepherd en signant la pétition pour sa libération.
Me voici en faux-plat. Je recule sur la selle, affermit ma position sur les cocottes. Je tergiverse sur les récents mouvements sociaux du monde agricole. Malaise, je mouline : je comprends l’urgence vitale des agriculteur.rices écrasé.es par les dettes et le spectre du Mercosur, au point que certains choisissent le suicide. Pourtant, leurs choix de cibles – l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (Anses) ou encore l’Institut National de la Recherche Agronomique et Environnementale (Inrae) – me troublent. Pourquoi s’attaquer à ceux qui tentent, eux aussi, de préserver un équilibre fragile ?
La pente se durcit, me voici en danseuse et mes pensées se recentrent sur l’essentiel. Les petites douleurs du corps ne sont rien sans les odeurs de la garrigue, les rayons du soleil d’hiver qui frôlent les buissons et le bruit du gravier sous mes roues.
Le vélo est un lien direct à l’environnement. Il nous rappelle combien la nature est belle, fragile, et combien elle mérite qu’on la défende.
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Voilà quelques réflexions auxquelles je souscris totalement. Sur le fond de la réflexion, dans un temps révolu, mes sorties d’entraînement en solitaire nourrissaient mes réflexions sur les dissertations à venir. Tempus fugit, carpe diem. 😉
Merci pour ces réflexions que je partage totalement.