L’édito de Bike Café
Illustration de couve produite par l’I.A. (vous avez sans doute deviné que ce n’était pas moi)
Je ne me souviens pas du moment précis où le refrain d’une chanson de Tonton David est venu me prendre la tête au point de m’inspirer cet édito. Ça vous est sans doute arrivé d’avoir une musique qui ne vous lâche pas. C’est ce qui s’est produit pour moi avec ce reggae. La syncope à contretemps des notes s’est mise à sautiller dans ma tête, alors que je zigzaguais joyeusement entre les voitures. Cheminant ainsi, ça m’a rappelé que cette musique est également le générique du film “Un indien dans la ville“. En me rendant ce jour là dans le centre ville à vélo, je réalisais que moi aussi j’étais un indien dans ma ville. Cet air au parfum de Jamaïque s’accordait bien au rythme de mon vélo. Mon cadre en acier n’a pourtant pas été soudé dans les Caraïbes, mais j’avais l’impression qu’il vibrait comme moi, bercé par cette sorte d’insolente liberté.
Comme un indien, libre sur mon vélo, je me faufilais entre les véhicules à l’arrêt. Je bravais le regard jaloux de ceux qui me voyaient franchir le “totem” en métal surmonté d’un feu allumé au rouge. Ils ne connaissent pas le panneau M12 ces visages pâles ! À chacun sa route, chacun son chemin et chacun son rêve, chacun son destin… Je poursuivais la mienne dans les couloirs de bus, en suivant les peintures de guerre du vélo au sol qui indiquent que la paix des transports alternatifs a été signée pendant la période Covid. « Hugh ! » ce cri de guerre est sorti de ma bouche spontanément en remontant par la piste des chariots métalliques, le troupeau des voitures à l’arrêt. Il n’y a pas de doute : je suis un Indien…
Mais l’indien que je suis n’est pas fait pour vivre en ville et je préfère quand même les grands espaces. J’aime partir sur les routes à la rencontre des autres tribus de cyclistes qui cohabitent sur mon territoire. Certains autochtones se distinguent avec des guidons plats, des casques à visières et des shorts colorés : c’est la tribu des VTtistes. D’autres : les routards sont moulés dans du Lycra, courbés sur leurs mustangs. Certains encore sautent joyeusement du chemin à la route et inversement sur des vélos de gravel, ce sont les graveleux… À chacun sa route, chacun son chemin… On se croise, on se salue d’un petit signe pacifique de la main. À l’inverse des peuplades disparues dans les plaines de l’Amérique du nord, nous repeuplons nos routes avec nos vélos. Soyez vous aussi des Indiens qui partent à la conquête de ces horizons : à chacun son rêve, chacun son destin. Rejoignez la tribu de Bike Café en vous abonnant aux nuages de fumée que notre newsletter vous apportera dans votre boite mail. Bonne semaine.
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