J’ai utilisé ce Scott Addict RC eRide 30, qui nous m’a été prêté par le magasin Bikery d’Aix-en-Provence, pour que je participe au reportage que nous avons réalisé sur les “Cols réservés”. Cette opération, organisée par l’Agence de Développement des Hautes-Alpes en partenariat avec le Département, les collectivités locales et les offices de tourisme, a permis à de nombreux cyclistes de gravir en matinée les cols du Galibier, du Granon, de l’Échelle, de l’Izoard, d’Agniel… sans la présence de véhicules motorisés. C’est sur 3 de ces cols que j’ai pu tester les qualités montagnardes de ce VAE route, voilà le résultat de mon expérience.
Certains écrivent qu’avec un VAE, un cycliste qui produit 140 W arrive à une puissance digne des coureurs pro. Oui, jusqu’à la vitesse maximale d’assistance légale et tant que la batterie peut fournir des électrons et bien sûr à condition de pédaler. Lors de nos trois ascensions, j’ai constaté la présence d’une proportion significative des VAE. Ils permettent à beaucoup de profiter de ces cols en transpirant, mais sans être dans le rouge. D’ailleurs l’exemplaire que j’ai utilisé est un vélo de location destiné à cette usage.
Le Scott Addict RC eRide 30 : présentation
En créant une version eRIDE de l’Addict, l’idée avancée par Scott est de permettre à son utilisateur « … d’ajouter de la difficulté, avec plus de dénivelé positif, des montées plus longues, plus raides avec des journées de cyclisme qui commencent plus tôt et finissent plus tard et non pas en faciliter son usage ». La marque le présente comme un vélo « léger, performant et tout aussi efficace que son jumeau l’Addict RC, offrant une nouvelle manière de concevoir le cyclisme. »
Le vélo de test que j’ai utilisé n’est pas tout jeune puisqu’il est millésime 2023. Il est néanmoins très proche de la version 2025. C’est un vélo de location et son bon état montre qu’après 2 ans de location il est toujours vaillant, ce qui est un bon point concernant sa durabilité. C’est un vélo au design actuel, avec un cadre tout carbone. Le tube diagonal légèrement surdimensionné contient la batterie, le moteur se situe au niveau du moyeu de la roue arrière. Il est équipé d’un groupe Shimano 105 mécanique (qui est électrique et en 2 x 12 vitesses sur les versions 2025), plateaux 50/34 et cassette 11 vitesses 11/34, roues carbone avec une monte en chambre en 700x30c.
Le poste de pilotage « moderne » avec ses gaines et durites intégrées, ne facilite pas le réglage de la hauteur de cintre.
Scott indique un poids de 11,9 kg que j’ai vérifié sur ma balance, ce qui est très léger pour un VAE.
Coté motorisation sur le Scott Addict RC eRide 30
Le moteur Mahle X20 délivre un couple de 55 Nm et une puissance de 250 W, tout en ne pesant que 1,4 kg. Il dispose d’une batterie de 250 Wh non amovible, ce qui est classique sur les VAE légers. Ce poids est plutôt dans la moyenne basse des VAE à assistance légère. Une batterie additionnelle est disponible, sous la forme d’un bidon qui apporte 170 Wh supplémentaires pour un poids de 1,1 kg. Cela permet d’augmenter l’autonomie de prés de 70 %.
Le contrôleur du moteur est intégré au tube supérieur. Il offre un seul bouton de commande pour allumer et modifier le niveau d’assistance avec trois niveaux, identifiés par des couleurs différentes. Un quatrième mode est obtenu en utilisant l’application. La hauteur du bargraphe dans la fenêtre du contrôleur, indique le niveau de batterie.
L’essai
Après les réglages de la selle et du cintre, je retrouve ma position habituelle sur cet eRide en taille L. La partie supérieure du tube diagonal est équipé d’inserts pour un porte-bidon, comme sur le tube de selle. Je n’ai pu accomplir que cinq sorties avec avec cet Addict, car il provient du stock de location de Bikery et notre aventure Cols réservés l’a déjà mobilisé pendant deux week-ends. À son guidon j’ai tout de même totalisé 150 km et 3200 m de D+.
Les pneus de 30 mm montés en chambre à air, et le moteur en prise direct sur une roue à rayons plus courts font que les irrégularités du goudron se ressentent, mais sans inconfort (sauf sur des rainures où l’arrière à tendance à se faire remarquer). Pour le reste, la position est bonne, la selle se fait oublier et la guidoline est bien agréable. Bref, les kilomètres se passent sans problème.
Le moteur coupe progressivement au dessus des 25-27 km/h sans à-coups. La transition se fait en douceur et en silence. Sur du plat sans assistance, le poids ne se fait pas sentir ; le vélo file à bonne allure. Dans ce contexte le moteur arrêté et découplé du pédalier a sa part et la très bonne paire de roue y participe largement. L’intérêt d’un moteur augmente avec la pente. J’ai fait le choix de n’utiliser que le premier mode d’assistance pour que mon cardio monte lui aussi dans les tours. Une cassette en 11/36 eut été préférable au lieu de 11/34. Après la montée il y a la descente et je me suis bien amusé à enchaîner les virages à vive allure qu’il accepte sans jamais se désunir ou se dérober.
Pour résumer, une belle réussite sur bitume dans les deux sens : montée et descente.
J’ai regardé l’autonomie sur deux sorties totalisant 70 km et 1350 m de D+ avec encore 20 % de batterie. Cela m’a semblé peu. Je l’ai comparé avec un Cannondale Neo à moteur central Bosch CX, certes plus lourd (14,2 kg) mais doté d’une batterie de 400 Wh. Après 105 km et 1385 m de D+, lui aussi obtenait 20 % de batterie restante avec des conditions d’utilisations semblables. Aussi, mes calculs estimatifs indiquent un avantage en rendement de quelque % au système Mahle. Et pour 1 kg de plus vous pouvez augmenter son autonomie de 70 % en perdant juste un emplacement de bidon.
Pour conclure
Je n’ai pas trouvé une information claire sur le site de Mahle, ni sur le net concernant les valeurs numériques d’assistance en fonction des modes.
En mode standard, le moteur fait parfaitement son travail de « grand frère » qui aide bien dans les montées. L’assistance a permis à l’équipe Bike-Café, les trois en VAE pour la circonstance, de gravir sans souffrir trois grands cols lors de trois jours successifs.
Les plus :
- le comportement global agréable ;
- la motorisation toujours présente, silencieuse et sobre ;
- la bonne paire de roues.
Les moins :
- la démultiplication un peu longue pour la montagne ;
- le fonctionnement cyclique du changement de mode : les mode ne peuvent que se monter et passer du mode 3 au mode 1 implique de passer par le mode 0 sans assistance ;
- le peu de précision du bargraphe de niveau de batterie, notamment à cause des teintes de couleurs choisies ;
- la batterie fixe.
Prix du modèle testé : 6 000 € lors de sa sortie. Ce modèle n’étant plus au catalogue de Scott, voici un lien alternatif : https://www.neway38.fr/produit/scott-addict-eride-30/
Lien vers le modèle actuel moins cher et en groupe électronique : https://www.scott-sports.com/fr/fr/product/scott-addict-rc-eride-20-bike?article=293358049