Après avoir fait évoluer en profondeur le groupe RED l’an passé, puis Force cette année, SRAM renouvelle également le groupe Rival. Poursuivant sa quête d’innovation, le fabricant américain présente ce groupe électronique en version double et mono plateau. Si le premier cité se destine principalement à l’asphalte, la version XPLR trouve naturellement sa place en gravel. Aussi, c’est logiquement cette déclinaison XPLR que nous avons choisie de tester. D’autant plus que cette version XPLR concentre l’essentiel des évolutions, avec notamment le passage à 13 vitesses. Photo de couverture Cassandra Duméry.
SRAM Rival AXS XPLR : présentation
Si la version double plateau de ce nouveau groupe SRAM Rival AXS reste en 2 x 12 vitesses, la version en mono plateau, dite XPLR, passe à 13 vitesses. À vrai dire, on peut considérer cela comme la descente en gamme de ce que SRAM a amorcé l’an passé avec le très réussi RED XPLR, le premier groupe électronique 13 vitesses du fabricant, puis avec le Force XPLR cette année. Vous pouvez retrouver ces tests complets sur notre site :
Dérailleur SRAM Rival AXS XPLR
Composant maitre du groupe électronique, voici le nouveau dérailleur Rival AXS XPLR qui anime cette transmission à 13 vitesses.

Étant d’une conception Full Mount, ce dérailleur ne peut venir se fixer que sur un cadre au standard UDH :
Positionnement du dérailleur SRAM Rival AXS XPLR sur un cadre compatible UDH – vidéo SRAM
Pour en savoir plus sur l’UDH, je vous invite à lire mon article à ce sujet, tant cette technologie révolutionne le monde des transmissions et vous facilitera la compréhension de la suite de l’article.
Quant à la conception de ce dérailleur, elle se veut modulaire. En ce sens, SRAM annonce qu’il sera facilement réparable, ajouté à la robustesse que met en avant le fabricant américain.

En revanche, tout comme pour son grand frère Force, le fabricant n’a pas décliné la technologie Magic Wheel du groupe RED XPLR. Pour mémoire, cette technologie s’articule autour d’un galet inférieur en deux parties, sur deux roulements distincts, permettant que la chaîne reste en mouvement en dépit des branches coincées dans celui-ci. Là-dessus, SRAM équipe ce dérailleur Rival XPLR d’une chape en aluminium. Pour mémoire, sur le Force et le Red, la chape est majoritairement en carbone. Ce dérailleur est apte à gérer les cassettes spécifiques SRAM 13 vitesses. Quant à la batterie, inchangée, elle se positionne désormais comme les dérailleurs AXS de la gamme Eagle. Pour finir, comptez un poids de 436 g pour cet imposant dérailleur. Certes, c’est environ 90 g de plus que la génération qu’il remplace. Pour autant, il faudrait ajouter à ce dernier le poids moyen d’une patte de dérailleur, puisque le nouveau intègre de facto cet élément, de par sa conception UDH.
Cassette SRAM Rival AXS XPLR
La cassette 13 vitesses 10-46 dents SRAM Rival AXS XPLR se dénomme CS-XG-1351-E1. Cette cassette est en alliage nickel-chrome et dispose d’une plage de développement de 460 %. Plus précisément, son étagement est : 10, 11, 12, 13, 15, 17, 19, 21, 24, 28, 32, 38, 46 dents. Pour mémoire, les cassettes 10-44 dents des groupes AXS XPLR 12 vitesses ont cet étagement : 10, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 24, 28, 32, 38, 44 dents.

Par ailleurs, elle est compatible avec toutes les chaînes Road Flattop D1 et E1 et, nécessairement, avec un corps de roue libre XDR. Quant au poids, il est de 383 g (non vérifié), c’est-à-dire environ 40 g de plus que la cassette équivalente de gamme Force, et environ 100 g de plus que la cassette équivalente de gamme RED. Nous verrons plus loin que cela n’est pas sans incidence.
Pédalier SRAM Rival AXS XPLR
Comme sur la précédente génération, des manivelles en aluminium équipent ce pédalier SRAM Rival AXS XPLR. À noter que celui-ci est traversé d’un axe DUB (standard breveté SRAM), pouvant accueillir le capteur de puissance Quarq. Une option qui engendre un poids supplémentaire d’environ 40 g, et le doublement du prix du pédalier. Pour autant, cela reste un des systèmes à capteur de puissance parmi les moins onéreux du marché (moins de 300 €).

Disponible en longueurs de manivelles de 160, 165, 170, 172,5 et 175 mm, ce pédalier peut accueillir des plateaux standards de 38 à 46 dents et des plateaux aéro de 44 et 46 dents. Enfin, la nouvelle chaîne de gamme Rival est à peine plus légère qu’auparavant (-12 g), et est compatible 12 et 13 vitesses.
Manettes SRAM Rival AXS XPLR
Les manettes SRAM Rival AXS XPLR sont dotées de leviers en carbone. Inspirés par la série Red, ils sont censés pouvoir être actionnés par un seul doigt (80 % moins d’effort nécessaire que la précédente génération). Cependant, à l’inverse de la série Red et Force, les nouvelles manettes Rival AXS n’ont pas droit aux boutons bonus. Pour autant, et c’est sûrement plus important, le système de réglage de la garde est présent, pour s’adapter à la taille des mains.

Quant à ces nouveaux étriers de freins, ils reprennent la forme globale, sans évidement, de la série Red. Ils fonctionnent de façon identique, mais avec des matériaux moins légers et moins nobles. Contrairement aux derniers étriers Force & Red, le système de purge Bleeding Edge n’équipe pas cette version Rival. Un détail qui a son importance pour ceux qui réalisent eux-mêmes leur entretien. Par ailleurs, pas de changement pour le liquide de frein à employer, qui est toujours le DOT 5.1. Enfin, des plaquettes de type organique équipent ces étriers de freins SRAM Rival AXS.

Aperçu des poids
Quant au poids du groupe, il varie selon les modèles de pédaliers (capteur de puissance optionnel), les tailles de plateaux et les longueurs de manivelles. Vous pouvez consulter tous les poids des éléments sur ce document très complet (groupe Force et Rival, 2x et XPLR):
SRAM Rival AXS XPLR : sur le terrain
J’ai découvert ce nouveau groupe lors du test du tout dernier Focus Atlas 8.9, que vous avez pu lire au début du mois. Aussi, j’ai parcouru pas moins de 1330 km avec ce groupe, dans des conditions sèches, puis, bien plus humides.

En tout premier lieu, j’ai commencé par mettre à jour le composant maître du groupe, à savoir le firmware du dérailleur. L’application AXS s’avère toujours aussi efficace (état de charge des batteries, mises à jour des firmware, etc.). De même, le réglage de la garde des leviers est appréciable.

Ensuite, j’ai apprécié la précision du dérailleur. Là-dessus, le montage Full Mount ne laisse que peu de place à un désalignement du dérailleur. Vis de butées et d’englobé sont désormais inutiles, puisque ces dérailleurs savent désormais parfaitement où ils se situent dans l’espace, quel que soit le cadre (compatible UDH) sur lequel ils sont montés. Seul reste le MicroAdjust, parfois nécessaire pour affiner le réglage final (via l’application ou les leviers).

Comme dit en première partie, je connais déjà les derniers groupes SRAM Red AXS XPLR et Force AXS XPLR. Aussi, je suis naturellement tenté par la comparaison à ces deux groupes électroniques à 13 vitesses. Tout comme je ne peux m’empêcher de le comparer à la précédente génération de groupe Rival AXS XPLR, que je connais bien également, pour l’avoir possédé et l’avoir essayé sur pas moins d’une dizaine de vélos en test. Sur ce dernier point, SRAM a largement revu son groupe Rival XPLR. Effectivement, on pourrait penser que disposer de 13 vitesses est superflu. D’ailleurs, certains en disaient de même pour le passage à 12 vitesses. Mais tout comme ce dernier, une fois que l’on a pu essayer un groupe en 13 vitesses, difficile de revenir en arrière.
Un étagement idéal
Pour ma part, je considère que le groupe 13 vitesses devrait – encore plus – marginaliser les groupes double-plateaux des vélos gravel. En effet, l’étagement de la cassette 13 vitesses 10 – 46 dents permet d’adopter la bonne cadence dans toutes les conditions. Il n’y a plus cette sensation d’être soit trop en force, soit en sur-cadence.

Pour autant, c’est son poids qui se fait ressentir, de façon plus marquante que ses grands frères Force et Red. Malgré un poids raisonnable de 383 g (non vérifié), soit environ 40 g de plus que la cassette équivalente de gamme Force, et environ 100 g de plus que la cassette équivalente de gamme RED, sur un élément en rotation, cela n’est pas rien. La cassette fait ressentir son poids.

Une inertie que l’on retrouve notamment quand la chaine est positionnée sur un des plus petits pignons. Dès lors, celle-ci a moins de surface de contact avec la cassette, qui peut alors avoir un mouvement de rotation sur quelques degrés. Une rotation de faible amplitude mais qui se ressent lors de la mise en roue libre et lors de la reprise en puissance, souvent manifestée par un bruit sec. C’est un phénomène bien connu sur les imposantes cassettes de VTT, notamment dans une phase de relance après une descente.
Enfin un freinage plus efficient
Ensuite, le freinage constitue une des évolutions majeures de ce groupe. Effectivement, le freinage n’était pas le point fort des groupes SRAM de précédentes générations. Du moins, si on le compare à la concurrence, au touché plus incisif. Comparativement aux groupes Red et Force, le Rival est quasiment aussi efficace.

Quasiment, car j’ai remarqué une efficacité légèrement en retrait des deux groupes précités. Mais il est difficile de statuer sur les causes, surtout que les plaquettes, de type organique, sont censées être les mêmes. Par ailleurs, il est toujours délicat de comparer des systèmes de freinage, car une multitude de facteurs peuvent venir biaiser l’évaluation, ou simplement la sensation. À commencer par la qualité de la purge hydraulique, la longueur et les angles des durites hydrauliques, le réglage des étriers, ou tout simplement la qualité du rodage.

Quant aux plaquettes, de type organique, elles se montrent bruyantes dans des conditions humides. Par ailleurs, la longévité ne semble pas leur point fort, avec une usure déjà marquée au terme du test. Pour mon usage, elles ne pourraient pas faire le double de distance. Pour autant, cela est habituel avec ce type de plaquettes organiques en monte d’origine.

Un agrément intéressant
Quant à l’agrément général, j’apprécie ces nouvelles manettes, proches de celles des groupes Force et Red. Le revêtement des cocottes est cependant différent, plus basique et plus ferme. L’absence des boutons bonus n’est vraiment pas un problème, surtout si vous ne les avez jamais utilisés auparavant !

La vitesse des changements de rapports est moins rapide que celle du groupe Force, et par conséquent du Red. Ce n’est pas vraiment une surprise dans le sens où le dérailleur doit déplacer des éléments plus lourds, notamment la chaine, et qu’il est équipé d’une chape potentiellement moins rigide du fait de matériaux différents. Mais, hormis peut-être pour un usage Gravel Race, cela reste suffisamment rapide et précis. Finalement, la vitesse d’exécution du dérailleur SRAM Rival AXS XPLR me rappelle le dérailleur SRAM GX Eagle AXS. Un dérailleur que j’ai pu tester sur plusieurs gravel en montage mullet*.

Dans des conditions d’usage sévères, ce nouveau groupe conserve un fonctionnement optimal plus longtemps. En effet, et comme mes précédents tests de groupes, à cette fin de test, j’ai fait le choix de ne quasiment pas nettoyer ce groupe jusqu’à la restitution du vélo. J’ai juste appliqué du lubrifiant pour la chaine. Et, encore, à des périodicités volontairement faibles.

Sur ce point, ce groupe s’avère plus résilient que son prédécesseur, qui avait une tendance à devenir moins précis, et surtout plus bruyant dans des conditions similaires.

De plus, l’absence de patte de dérailleur permet d’éliminer le risque de désalignement de la transmission. En effet, même sur un choc minime, les précédentes générations 12 vitesses nécessitent un redressage avec un outil spécifique, ou un échange de la patte de dérailleur. Sans cela, la précision est mise en défaut. Enfin, la batterie du dérailleur est inchangée, compatible avec tous les composants AXS. Son autonomie sur ce groupe est au moins aussi bonne que son prédécesseur, ce qui est une bonne nouvelle.
*SRAM qualifie de mullet les groupes de transmissions qui combinent des composants de la gamme Eagle (VTT) à ceux de la gamme AXS (Route), dans le but d’obtenir des démultiplications de transmission proches d’un VTT.

Pour conclure
Après plus de 1330 km de test, je suis globalement satisfait de mon expérience avec ce nouveau groupe SRAM Force AXS XPLR 13 vitesses. Certes, j’ai déjà l’expérience de plusieurs milliers de kilomètres avec les derniers groupes 13 vitesses Force et Red. De ce fait, il n’y a plus cette surprise grisante de découvrir l’usage d’un groupe électronique à 13 vitesses. Mais, cela n’enlève en rien la pertinence d’un tel groupe, qui matérialise parfaitement la prépondérance du mono plateau en gravel. Bien évidemment, en toile de fond de cette évolution se trouve le montage Full Mount permis par le standard UDH. Ainsi, avec désormais trois groupes – Red, Force et Rival – SRAM continue d’étendre le 13 vitesses. Est-ce que cette descente en gamme atteindra le groupe SRAM Apex AXS XPLR ? C’est une question dont la réponse pourrait intéresser de nombreux pratiquants souhaitant un groupe électronique 13 vitesses à coût “maitrisé”.
Prix et informations SRAM Rival AXS XPLR : SRAM Rival-XPLR-AXS.



