Malgré le réchauffement climatique général, les pieds des cyclistes restent plus particulièrement la cible du froid et de l’humidité. Il existe quelques solutions allant des sur-chaussures parfois munies de dispositifs chauffants, à des chaussettes épaisses… jusqu’aux chaussures d’hiver (voir notre sujet). Le problème étant de trouver chaussure à son pied, car nous ne roulons pas tous de la même façon ni sous les mêmes climats.
Fizik propose cette année un modèle équipé d’une fibre Gore-tex qui pourra vous convenir pour une pratique route régulière. Le challenge pour ce genre de produit est d’offrir une bonne étanchéité tout en offrant une bonne respirabilité. Voyons si ce modèle route Tempo Artica GTX coche toutes ces cases.
Est-ce que je deviendrais frileux ?
Habituellement je passe l’hiver avec des bonnes chaussettes mérinos dans mes chaussures normales avec éventuellement des sur-chaussures. Cette année j’ai été très tenté par ce modèle Artica GTX qui reprend le chaussant du modèle Tempo Decos que j’adore. J’ai l’impression que mon accoutumance aux températures chaudes de ma région, m’ont rendu frileux. Dès que les premiers froids arrivent, je les ressens plus vivement sitôt que la température descend en dessous de 10°C.
Les Artica GTX
Artica pour le froid et GTX pour Gore-Tex… Ça ne veut pas dire que vous pourrez aller rouler au pôle nord, mais le nom du modèle nous met sur la piste de l’usage de ces chaussures. L’argument fort avancé par Fizik est : “Étanchéité et respirabilité”. Le modèle que je vais tester est destiné à la route. Pour ceux qui roulent sur les pistes de gravel, ils pourront s’orienter vers le modèle Terra Artica GTX que mon ami Hugo est en train de tester et qui adopte les mêmes solutions, sur une semelle différente. Il se fera un plaisir de vous parler de ce modèle, quand il aura suffisamment barboté avec dans le bourbier Sarthois.
Dotée d’une membrane Koala isolée de GORE-TEX, l’Artica GTX est entièrement étanche. Cette fibre, qui permet de protéger les pieds par temps humide, est technologiquement optimisée pour offrir une bonne respirabilité. Cela signifie que même si l’humidité extérieure est stoppée à la surface, celle qui est produite par la condensation et la sueur à l’intérieur de la chaussure, peut facilement s’échapper par les minuscules pores de la membrane. Un gage de confort, pour garder les pieds au chaud et plus secs, lors de nos sorties hivernales froides et humides.
La chaussure est élégante, et on ne dirait pas une chaussure d’hiver. C’est d’ailleurs ce look qui m’a séduit, en me disant aussi, que je n’aurais plus à me contorsionner pour enfiler et retirer mes sur-chaussures, surtout avec les doigts gelés. L’apparence extérieure laisse voir de petits trous, qui sont pourtant étanches : j’ai trempé la chaussure dans l’eau et je vous affirme qu’elle ne s’infiltre pas. Attention néanmoins à l’arrivée d’eau par le haut. L’eau qui ruissèle le long de la jambe rentrera à l’intérieur. Il faut dans ce cas utiliser un pantalon de pluie dont le bas sera fixé au-dessus du Velcro.
Le système de fermeture se compose d’une bande Velcro pour serrer la chaussure à la hauteur de la cheville. Un seul cadran Boa L6, assure le serrage du coup de pied et Fizik annonce qu’il facilite les ajustements, même avec de gros gants d’hiver… On vérifiera.
Un intérieur est du style cocooning… La doublure en polaire brossée tapisse l’intérieur du chassant pour apporter confort et isolation.
En observant la chaussure on remarque cette semelle sans aération qui reprend la forme de celle de la Tempo Decos. Les patins avant et arrière sont striés pour un meilleure accroche lors de la marche sur sol glissant. Cette fois la semelle est en nylon, comme les modèle R5 de la marque. Elle est moins rigide que le carbone unidirectionnel du modèle Decos et lors de l’essai je l’ai senti immédiatement.
Le poids du modèle annoncé par Fizik est de 319 g, ce qui est raisonnable pour une chaussure d’hiver.
Installation des cales
J’ai repris les mesures que j’avais adoptées sur les Decos. Contrairement à ce modèle, il n’y a pas de glissière pour les vis de fixation des cales sur la semelle de l’Artica : étanchéité oblige. Le réglage se fera grâce aux lumières oblongues de la cale. Les Decos m’avaient permis un réglage des cales plus reculé, pour placer l’appui sous l’articulation tarso-métatarsienne. J’ai pu appliquer de cette façon ce même sur-engagement, qui convient bien à mon angle de pédalage. J’adapte le réglage “à fond de cales” en utilisant les petites graduation intégrées à la semelle. Chacun choisira le sien en fonction de son type de pédalage ou des données issues d’études posturales.
Parlons confort et ergonomie
Avant d’affronter le froid qui tarde à venir cette année, je vais faire mes premiers essais – qui serviront également de réglage fin de l’alignement des cales – sur mon home-trainer. J’ai toujours eu des doutes sur les chaussures à tige haute dans une pratique où la liberté de la cheville a son importance. À l’approche de ce test, je suis plutôt dans une phase “Je demande à voir…“, car le seul souvenir que j’ai dans ce domaine remonte à loin : années 80, c’était avec mes chaussures de Cyclo-cross Rivat, équipées de 2 crampons type chaussure de foot sur le talon. Pas terrible pour courir à côté du vélo sur certains passages. Depuis cette époque je n’ai jamais réessayé les chaussures montantes.
Sur la route
Dès les premiers frimas, je saute dans mes Tempo Artica… Le froid bien sec arrive accompagné d’un petit Mistral qui apporte un ressenti hivernal. La transition a été brutale : la semaine passée je roulais en court et sans gants. Petite sortie de 40 km histoire de voir ce que ça donne. Je craignais que cette chaussure, qui monte au niveau de la cheville, entraine une gêne lorsqu’on se met en danseuse. Il n’en est rien, la tige montante ne nuit pas au mouvement circulaire de pédalage.
La semelle est moins rigide que celle de mes Tempo Decos route, mais l’appui reste ferme. Le poids ne constitue pas non plus un réel handicap. J’ai apprécié immédiatement le confort intérieur du chaussant tapissé de polaire.
Et sous la pluie
Depuis que je suis installé à Aix-en-Provence je choisis de ne pas rouler lorsqu’il pleut, sachant que le lendemain la route sera sèche et que le soleil sera de retour. Mais voilà 2 jours de suite que les nuages nous arrosent, et je me suis dit que maintenant que j’avais des chaussures étanches et chaudes, autant en profiter. Les Artica ont bien joué leur rôle, même si je n’ai pas affronté des torrents d’eau mais plutôt de petites averses. Pas de remontée d’eau par la semelle et une bonne protection de l’humidité par la tige de la chaussure protégée par la membrane Gote-Tex Kaola.
Bilan
J’adopte… Après quelques sorties effectuées entre 2 et 10°C, routes sèches et mouillées, mon choix est fait : j’abandonne les sur-chaussures. Pratiques à chausser, étanches et chaudes… ces chaussures m’ont convaincu. Lorsque la température n’est pas trop basse je roulais aussi en hiver avec 2 paires de chaussettes et des chaussures normales. Ce ne sera plus nécessaire, en dessous de 10°C je mettrai ces Fizik Tempo Artica. Le coût d’achat est certes plus important, mais je vais amortir la dépense sur plusieurs années, au lieu de changer chaque année mes sur-chaussures qui finissent par se déchirer.
Caractéristiques et prix
- Membrane GORE-TEX isolée Koala
- Doublure molletonnée douce
- Tige en PU haute densité + tissu Ripstop
- Cadran L6 BOA® D Fit System
- Semelle extérieure en nylon R5 indice de rigidité 6
- Poids : 319 grammes
- Tailles : 36-48 (37 à 47 également en demi-pointures)
- Couleurs : Blanc / Noir
- Prix : 259 €
Bonjour, j’ai fait le même choix avec la version Terra pour l’usage gravel. J’avais peur pour la taille, ayant le pied pas fin (longueur 274 mm, largeur 104 mm au metatarse, périmètre 25 cm au métatarse). J’ai essayé 43 et 43,5, le 43 convient.
A noter que leur opération promotionnelle de fin novembre était exceptionnelle : 30% de réduction.
La semelle est adaptée à la marche sur terrain rocheux : sous la voûte plantaire, la semelle n’a pas une taille de guêpe. Elle reste néanmoins bien rigide. Un bon complément aux Quoc gran tourer pour la saison tempérée.
Je viens également de remplacer mes anciennes chaussures d’hiver par les Terra (SPD). Très content de ce modèle pour le moment (testé jusqu’à -3° )