La côte Pacifique californienne est sans doute l’un des plus beaux spots offerts par les États-Unis aux cyclistes au long cours. Tout au long de la Highway 1, et des pistes cyclables qui longent l’océan, se déroule un littoral de toute beauté, varié et vallonné à souhait, entre les villes de San Francisco, Los Angeles et San DIego. Un itinéraire de rêve qui attire bien sûr de nombreux cyclistes. Le voyage à vélo est devenu populaire aux USA et le bagage des cyclistes, ici sur la côte ouest, est souvent minimaliste.
Nous avons l’air d’hippopotames au milieu d’un troupeau de gazelles …
Nous avons sans doute sur nos vélos de trekking Head les plus gros – en tous cas en volume – chargements observés depuis le début de notre voyage qui nous mène de San Francisco à San Diego. Sur nos vélos : deux sacoches de porte-bagages arrières assez classiques, surmontées d’un sac à dos (qui ne contient d’ailleurs que nos housses de transports des vélos pour l’avion) et d’une petite sacoche de guidon chacun. Nous avons l’air d’hippopotames au milieu d’un troupeau de gazelles, tant les cyclistes que nous rencontrons circulent pour la plupart sur de fins vélos taillés pour la course chargés éventuellement de bagages réduits à leur minimum. La mode du Fast Biking et du Gravel bike s’est imposée ici.
Si l’on dresse une rapide typologie des vélos et de leurs équipements que nous avons croisés sur cette fameuse “bike route” US, les modèles inspirés de “vélos de courses” prédominent assez largement et les sacoches de type “bikepacking” sont les plus utilisées.
En ville, notamment à San Francisco, le fixie et les vélos typés route sont les rois de l’asphalte. Ce sont ces mêmes vélos que les américains utilisent pour s’échapper des villes le week-end. Dans le sud, vers Los Angeles, les vélos de surfeurs de type “cruisers” sont également en vogue, mais ils sont seulement utilisés pour les petites balades aux bords des plages.
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Des randonnées de courtes durées.
Nous sommes très surpris du peu de charge que nous voyons sur les vélos que nous croisons. Pour les cyclistes locaux, qui effectuent une sortie à la journée, c’est logique … mais dans les campings et les fameux espaces dédiés aux randonneurs la mode du light est aussi de mise. La logistique du voyage à vélo est favorisée ici par l’existence de camps gérés par l’État de Californie. C’est un système pratique et avantageux pour les voyageurs à vélo : pas besoin de réserver à l’avance et le prix du séjour est modique (entre 5 et 10 dollars) ; en voiture par contre la réservation est obligatoire parfois six mois à l’avance et c’est plus cher.
Les sylphides de la route : 30 litres et 8 kilos …
Nombreux sont ceux qui roulent “léger” avec un équipement de bivouac version poids plume. Normal quand on sait que les sacoches de type “bikepacking” réparties entre guidon, selle et cadre, ne peuvent guère accueillir plus de 30 litres et 8 kilos en tout. Pour ceux qui adaptent tout de même des sacoches plus classiques accrochées à un porte-bagage léger sur leurs vélos typés route, le litrage n’est pas bien plus important.
Au bivouac, notamment lors de nos premiers campements à West Brighton Beach, un samedi soir, nous avons été surpris de voir de simples tapis de sol et sacs de couchage sans tente, ou des sur-sacs en guise d’abris. Il est vrai que le climat californien favorise la chose, mais les soirées sont tout de même fraîches. Difficile de penser voyager ainsi plusieurs semaines.
En discutant avec nos voisins d’emplacement, nous avons cependant compris pourquoi ils sont souvent peu chargés : ainsi John, rencontré à Bodega Bay, s’offre quatre jours de break à vélo ; Kuan et Huong, deux cyclistes San Franciscains d’origine vietnamienne, roulent quant à eux pour le week-end, de leur ville à un camping distant d’environ 100 km et retour. Sacoches de selles, de guidon souples et de cadres suffisent donc pour transporter le matériel pour ces courtes escapades, en sacrifiant un peu de confort le temps d’un bivouac ou deux. Des voyages “denses” mais très courts qui justifient tout à fait ces équipements minimalistes.
Des voyageurs moins minimalistes
Lorsque nous avons rencontré des voyageurs partis pour des périples plus longs, dépassant la semaine, les vélos davantage typés “voyage” et les sacoches plus traditionnelles reprennent la corde.
Le couple d’australiens voyageant avec leur bébé de 10 mois entre San Francisco et Los Angeles traîne ainsi une remorque assez lourde pour accueillir le bambin et leur matériel, plus de larges sacoches. L’allemande rencontrée à San Diego, qui poursuivait un long voyage autour du globe d’un an et demi, roule sur un Karhoff classique, avec un chargement très conséquent. Enfin Bruno et Isabelle, des français qui voyagent depuis 10 ans autour du monde et à vélo, trimballent plus de 35 kilos avec eux. Nous étions presque soulagés de savoir que sur un parcours comparable au nôtre, le chargement le reste aussi ! … La famille canadienne qui roule également de SF à LA était chargée de même : difficile de faire plus léger quand il faut embarquer tente, duvet, vêtements et s’adapter à un climat potentiellement variable.
Manuel, un bordelais parti pour un long voyage adepte des “Warm Showers”, pédale quant à lui sur un beau vélo de route “randonneur”, à la belle ligne plutôt urbaine, mais il est également bien chargé. Chemin faisant il s’est reconfiguré et a renvoyé par la poste une partie de son chargement d’origine, un classique du randonneur au long cours qui découvre le voyage !
Deux cyclistes rencontrés sur la route retiennent toutefois notre attention : ils roulent sur de beaux vélos de route de type Gravel et ils sont équipés de bagages très légers : sacoches de guidon de selle et juste deux petites sacoches traditionnelles d’environ 10 litres chacune, à l’avant pour l’un et à l’arrière pour l’autre. Une bagagerie qui ne risque pas de trop déséquilibrer ces vélos légers. Or Gunar et Stephen, venus de Norvège mais aux looks très américains, pédalent aussi de San Francisco à Los Angeles.
Malgré leurs vélos légers, ils ne font pas des étapes plus longues que nous et prennent leur temps. Ils nous expliquent qu’ils ont envoyé par la poste leurs sacoches de transports avion et quelques affaires à Los Angeles, pour pouvoir rouler plus légers. C’est une bonne tactique. Nous les regardons filer sur leurs montures qui pèsent sans doute 10 kilos de moins que les nôtres… Pour les attendre ensuite à l’étape, car ils s’offrent des pauses sans doute plus longues ! Au camping ce soir là, pas de chance pour eux : pas d’arbres pour suspendre leur hamacs, la légèreté à tous prix peut avoir ses inconvénients !
Néanmoins, même si je pense encore que des vélos conçus pour le voyage et la randonnée restent bien plus confortables sur de longues balades de plusieurs jours, ces rencontres “fast bikings” made in USA m’ont donné envie de tester les chargements minimalistes pour mes prochaines escapades cyclistes !
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