Admirateur de longue date du “Grand Eddy” j’attendais la parution du livre de François Paoletti avec impatience. Je connaissais François, et sa quête incroyable, au travers d’un article lu dans le magazine 200. Le projet m’a séduit : “Gonflé le mec !…” : refaire à vélo les parcours des grandes classiques gagnées par le “cannibale”. J’étais un peu méfiant quand même car on voit trop souvent paraître à l’occasion des fêtes des projets opportunistes autour de nos “vieilles” idoles, ressorties de la naphtaline …
Lorsque j’ai reçu le bouquin j’ai été immédiatement rassuré par le contenant et le contenu. Il faut dire que je suis de la même génération qu’Eddy, et à l’époque de ses grandes victoires j’étais également cycliste et je mesurais, en le voyant sur le petit écran, la classe qui était la sienne. Un type qui lâche un à un et sur le plat des “morts de faim” accrochés à sa roue arrière ne peut être qu’un “sur-homme”. Sa soif de victoires et son perfectionnisme dans le domaine mécanique m’ont marqué et depuis je n’ai rien retrouvé de comparable dans les générations qui ont suivi.
Mais revenons au bouquin de François … J’ai énormément apprécié sa façon d’accommoder subtilement les extraits de presse de l’époque et le récit de l’aventure qu’il vivait sur la selle de son vélo pendant ces périples au goût de pèlerinage. J’ai retrouvé, aux côtés de citations de Léon Zitrone, Jacques Godet, Luis Ocana, Laurent Fignon, Antoine Blondin, Jacques Anquetil, … l’ambiance de l’époque et le sentiment d’admiration générale que suscitait ce champion discret. Les allers et retours du livre, entre les époques sont parfaitement mis en valeur par la maquette. Le récit de ces étapes pourrait être lassant, surtout sur les parties plates de certaines épreuves, mais François sait relancer du braquet littéraire quand c’est nécessaire. On apprend beaucoup de choses dans cette chronique du cycliste qui voit défiler à la fois les paysages et les souvenirs.
L’avantage du livre de François est que vous pouvez le lire de façon non séquentielle, par épreuve, et passer ainsi de Milan-San Remo à Paris-Tours.
Un beau bouquin à offrir pour les fêtes à un ou une cycliste de n’importe quelle génération car Eddy sera éternel comme tous les gens de talent.
Informations
- Titre :
- Auteur(s) : François Paoletti
- Editeur :Rossolis
- Site web éditeur :http://www.rossolis.ch/
- Nombre de pages :240
- ISBN :978-2-940585-03-8
- Date de publication :20/11/2016
- Prix TTC :33 €
Pitch de l’éditeur
L’auteur, la quarantaine et cycliste amateur, s’élance un beau jour sur les traces du grand Eddy Merckx, avec cette intention très singulière : prendre la roue du champion, à vélo, avec plus de quarante ans de retard… Le temps d’une saison, de mars à septembre, il va s’attacher à faire revivre les plus grandes courses d’un jour de l’histoire du cyclisme, dans leur version de l’époque, celles de l’année 1973, lorsque le héros que l’on surnommait « le Cannibale » était à l’apogée.
Milan-San Remo – Le Tour des Flandres – Gand-Welvelgem – L’Amstel Gold Race – Paris-Roubaix – La Flèche Wallonne – Liège-Bastogne-Liège – Paris-Tours – Le Tour de Lombardie
Au fil des « courses », l’approche de l’auteur et sa relation avec le champion se précisent, son parcours sur les tracés de 1973 devient une aventure, des rencontres se nouent, l’auteur observe le monde qu’il traverse mais réfléchit aussi à ce qui se passe en lui. Un voyage sportif et en même temps spirituel, le dialogue à distance avec le champion se transforme en un dialogue avec soi-même. À distance, vraiment ? Jusqu’à l’improbable rencontre…
À propos de l’auteur
« Un jour, presque à l’insu de mon plein gré, je me suis retrouvé le cul sur une selle à traverser la France. De Nemours à Béziers. Des blés du Gâtinais aux vignes du Languedoc. Un vieux rêve de gosse accroché l’été aux retransmissions du Tour de France. Le fantasme du pré-ado que j’étais, qui s’inventait en Bernard Hinault sur un Gitane semi course bleu que m’avait offert mon père, et dont pour rien au monde je me séparerais. »
Après quinze années passées dans l’univers du marketing, François Paoletti voulait écrire et faire du vélo et, plus précisément, écrire en faisant du vélo. Son inspiration, il l’a puisée chez d’autres écrivains cyclistes et voyageurs – Louis Nucéra, Paul Fournel, Bernard Chambaz, Eric Fottorino – et l’idée de ce livre lui est venue d’un coup ou presque, un projet un peu fou et totalement inédit, c’est précisément pour cela qu’il l’a réalisé.