Lorsque nous avons appris la création de l’événement Paris Bike Festival nous avons immédiatement songé à organiser une sortie “Gravel Bike” à partir de cet événement vélo à Longchamp. Avec mon éternel complice Pierre, nous avons concocté un parcours sur un territoire nature que nous connaissons bien et qui se situe aux “frontières” de la ville.
L’idée lancée sur le site Bike Café a recueilli quelques échos : Bruno qui nous avait fait le plaisir de venir à Aix pour le Tour de la Sainte Victoire, notre ami Yann (le Vélomane vintage), Olivier, Joël, Nicolas, Pierre Tosi (un ancien pro qui a couru à l’époque de Merckx) … et deux femmes Odile et Sophie … En fait, avec l’équipe des “gars du Bike Café” : Phil, Fab, Pierre et moi, nous étions 13 au départ devant la porte extérieure du Paris Bike Festival et, heureusement comme pour conjurer le mauvais sort, Olivier un peu perdu, a fini par nous rejoindre sur la passerelle de l’Avre après avoir fait plusieurs tours de l’hippodrome.
Nous voici donc partis sous un ciel un peu bas et même menaçant.
KM 0 : On se retrouve devant la grille d’entrée de l’hippodrome … Bruno est venu cette fois avec Sophie sa compagne. Je rencontre physiquement Yann avec qui j’avais échangé pour réaliser notre article sur les “casquettes belges” … 9 h pétantes nous voici partis : nous sommes 13 …
KM 1 : mon téléphone sonne “Allo … c’est Olivier, … je suis perdu je viens de faire plusieurs fois le tour de l’hippodrome je ne vous ai pas trouvés …” Petit “radio-guidage” et nous voyons arriver ventre à terre un Caminade chevauché par le 14ème de la bande. Nous empruntons la passerelle de l’Avre qui enjambe la Seine. C’est un pont aqueduc construit en 1891, suivant les plans de Gustave Eiffel, qui permet d’acheminer les eaux en partie potables pour alimenter Paris.
KM 3 : Nous entrons dans le Parc de Saint-Cloud que nous traversons … C’est un parc de 460 ha. Le château qui a disparu avait été acheté par Louis le 14ème et offert à son frère “Monsieur” duc d’Anjou, futur Duc d’Orléans. Marie Antoinette y séjourna. Dans ce château est proclamé Napoléon 1er Empereur des Français, c’est l’une de ses résidences préférées. Napoléon III y est également proclamé au même titre, et c’est ici qu’il déclara la guerre à la Prusse en 1870. Occupés par les prussiens, ce sont les français qui vont le bombarder depuis le fort du Mont Valérien lors du siège de Paris en 1870. A l’état de ruines pendant plus de 20 ans il sera rasé en 1892.
KM 5 : Après une montée en lacet un peu raide, nous passons devant l’entrée du pavillon de Breteuil qui abrite le Bureau international des poids et mesures dont vous connaissez le fameux mètre étalon. Nous arrivons à la terrasse de la Lanterne. Petite pause pour admirer la vue sur la Seine et Paris. À l’origine il y avait ici un édifice reproduisant la “lanterne de Démosthène” située à Athènes. Par la suite surmonté d’un espèce de phare il restait allumé lorsque Napoléon était présent au château. Point de repère lors du siège de paris il fut détruit à l’explosif par les prussiens. La terrasse offre une pleine vue ouest – est de Paris.
KM 8 : Toujours dans le Parc de Saint-Cloud nous empruntons le parcours de la Brosse pour filer vers le charmant petit village de Marnes-la-Coquette.
KM 10 : Nous sommes dans le bois de Fausses Reposes après avoir longé le cimetière où sont enterrés Maurice Chevalier et Boris Vian. De l’eau encore lorsque nous arrivons aux étangs de Ville d’Avray, peint autrefois par Jean-Baptiste Camille Corot.
KM 13 : Nous voici dans le Parc départemental des Haras de Jardy … Ambiance hippique, nous sommes sur nos destriers de métal ou de carbone et nous croisons des cavaliers montés sur de vrais chevaux. Ce haras constitue une autre belle “tâche verte” sur la carte avec ses 76 ha. C’est Edmond Blanc, fils de Francois Blanc richissime fondateur entre-autres de la société des Bains de mer de Monaco, qui décide de construire ce haras en 1891. Il deviendra ensuite la propriété en 1943 de Marcel Boussac : magnat du textile tout autant qu’éleveur. La reine d’Angleterre et Khrouchtchev y feront une visite. C’est aujourd’hui un parc omnisports à dominante hippique.
KM 18 : Nous traversons sur une partie route le Chesnay Parly 2 qui est la plus vaste co-propriété en Europe en son temps et le second Centre Commercial ouvert en 1969 après Cap 3000 à Nice. Il reçoit 20 millions de visiteurs par an. Nous arrivons devant la Porte Saint-Antoine qui s’ouvre devant le Parc du château de Versailles. On vient du monde entier pour le visiter alors pourquoi pas nous ? Il s’étend sur 800 ha, mais il faudra passer par la fouille de nos sacs obligatoire à l’entrée pour pouvoir commencer la visite. Nous passons devant le hameau de la Reine où Marie-Antoinette jouait à la fermière.
KM 20 : Pause “pipi royale” dans les fourrés du fin fond du Parc méconnu de la plupart des visiteurs. Un secteur pavé nous attend pour rejoindre l’Étoile Royale située au fond du Grand Canal … De l’eau encore … Nous sommes à l’extrémité ouest du domaine au bout du bout du Grand Canal qui mesure 1,6 km sur sa grande longueur.
KM 25 : Après avoir longé le Grand Canal, petite pause photo devant le château et la pièce d’eau du bassin d’Apollon. Difficile d’imaginer qu’à cet emplacement se trouvait autrefois un marécage source de nombreuses maladies comme la malaria.
Paradoxalement l’eau était insuffisante pour alimenter toutes les fontaines, bassins et jets d’eau. Il faudra toute l’ingéniosité de l’époque avec plusieurs projets complexes comme la Machine de Marly et l’aqueduc de Buc pour venir alimenter les installations hydrauliques du château. On sort du Parc pour prendre la direction de la Gare des Matelots. En y arrivant nous n’avons pas la mer en vue. Le nom vient du fait que c’était le lieu de résidence des matelots de la flottille royale du Grand Canal qui y faisaient naviguer de vrais bateaux représentatifs de la puissance navale royale.
Nous découvrons ensuite la pièce d’eau des Suisses où nous profitons d’une belle vue côté sud du château de Versailles avec au premier plan ce bassin creusé par les gardes suisses pour drainer le potager du roi qui s’y trouve toujours.
KM 31 : Nous avons traversé le bois de Satory sur un petit chemin coincé entre la voie ferrée en contre-bas et la N12.
KM 34 : Après être passés à l’Epi d’Or nous arrivons … encore de l’eau au bord de l’Étang du Moulin au Renard qui sera le premier d’une série d’étangs qui reçoivent les eaux venant des sources de la Bièvre qui serpente jusqu’à Paris et qui se jetait autrefois dans la Seine au niveau du pont d’Austerlitz.
KM 36 : Nous nous faufilons dans un petit tunnel pour les piétons sous la D91 pour rejoindre les bords de l’étang de la Geneste
KM 39 : Le parcours prend des allures campagnardes avec des chevaux dans les pâtures de cette petite plaine sillonnée par la Bièvre. Nous passons sous l’aqueduc de Buc qui a été construit pour amener l’eau de la plaine de Saclay vers les fontaines du château de Versailles.
KM 43 : Jouy-en-Josas la patrie d’Oberkampf qui rendra célèbre au 18ème siècle la toile de Jouy. Cette commune est également le point de départ de la côte dite de “l’homme mort” qui était autrefois la dernière difficulté avant l’arrivée du Tour de France. De quoi rappeler quelques moments de bataille sportive à Pierre Tosi notre compagnon de route aujourd’hui qui a couru dans le peloton des pros.
KM 47 : Nous repassons au-dessus de la N12 par une passerelle qui nous conduit dans le bois du Pont Colbert.
KM 51 : Après avoir traversé la route qui monte de Viroflay à Vélizy nous arrivons dans la forêt de Meudon qui s’étend sur 1100 ha. C’est un lieu relativement naturel et sauvage malgré sa proximité (moins de 5 km) de Paris. Ses sommets en altitude surplombent la Seine à 178 m. Nous longeons par un sentier le cimetière pour plonger vers l’Étang du “Trou aux gants”.
KM 54 : Après avoir monté la côte que les coureurs du Paris – Versailles empruntent en descente chaque année, nous empruntons la passerelle pour piétons qui enjambe la N118.
KM 56 : Nous avons longé l’étang de Villebon pour rejoindre le petit chemin qui suit le mur d’enceinte de l’Observatoire de Meudon.
KM 58 : Une pause photo de la terrasse de l’Observatoire qui nous permet d’admirer Paris et le bois de Clamart. Ce lieu est d’abord un château qui se retrouvera partiellement détruit après 3 jours d’incendie juste après l’armistice avec les prussiens en janvier 1871. En 1874 l’état décide d’en faire un observatoire. Il reste encore en activité malgré la pollution liée aux éclairages nocturnes qui gênent certaines observations.
KM 60 : Nous passons à Meudon Bellevue devant le CNRS. C’était à l’origine un grand hôtel de luxe puis un restaurant qui a laissé son nom à une recette de langouste (la langouste Bellevue). Ce sera ensuite une école de danse pour l’épouse de l’héritier des machines à coudre Singer, un hôpital militaire pour les blessés de la grande guerre puis l’office national des inventions avant d’accueillir le Centre National de Recherches Scientifiques. Nous rejoignons le bord de Seine par un petit tunnel qui passe sous une ligne de chemin de fer qui reliait Paris St Lazare au Champ de Mars et la Tour Eiffel à l’occasion de l’expo universelle de 1889. Cette ligne est aujourd’hui empruntée par le tramway T2 qui relie Paris La Défense et la Porte de Versailles. Nous empruntons l’ancien chemin de halage parallèle à la voie.
KM 61 : Nous voyons à notre droite l’île Seguin qui est restée longtemps associée aux usines Renault. Les dernières “Super cinq” sont sorties des chaînes en 1992. Cette île a été complètement réaménagée, après de nombreuses vicissitudes, pour devenir une cité musicale avec deux salles de concert qui ont été inaugurées par Bob Dylan cette année.
Après être passés sous le pont de Sèvres, nous voici dans le parc de loisirs de la base nautique. C’est ici que nous allons boire une bonne mousse à la santé de Pierre qui fête le jour même ses 70 printemps. Ambiance sympathique et détendue.
KM 65 : Après avoir retrouvé l’agitation urbaine en traversant Boulogne-Billancourt, nous sommes de retour à Longchamp au Paris Bike Festival.
Voilà un beau parcours qui a étonné ceux qui ne connaissaient pas notre banlieue ouest et ses richesses. Nous avons majoritairement emprunté des chemins (85%). Cette sortie était placée sous le signe de l’eau qui heureusement en cette période météo changeante à cause des Saints de glace n’est pas venue du ciel.
Le film ….
Remerciements :
- Cycles LEON pour le prêt d’un vélo La Rage en titane que j’ai pu testé sur ces 65 km
- Ozio pour nos beaux maillots que vous pouvez commander en ligne sur le site
- Le Paris Bike Festival qui nous a offert 10 entrées pour les premiers inscrits à notre sortie
- Fabrice … le docteur B pour son reportage photo
Merci pour le partage de cette sortie et de la trace GPX, que j’utiliserai très prochainement !
Sportivement,
Thomas
Je découvre cette ballade qui me paraît fort sympathique et… à deux coups de pédales de chez moi (n’exagérons rien, il faudra que je prenne aussi le RER).
Mais… deux questions :
1) je vois que vous traversez le parc du château de Versailles. Demande d’autorisation ou on peut pédaler sans problème sur les allées que vous avez prises ?
2) Possibilité de s’arrimer à vos sorties ? Parce que celle-là, je l’aurais bien faite en groupe. En échange, j’ai quelques bons plans par chez moi (sud 77, forêt Fontainebleau, vallées Seine, Loing, Lunain…)
Merci pour vos éventuelles réponses…
Marco
Bonsoir Marco … L’entrée du Parc du Château de Versailles est libre et ouverte aux vélos. Il y a juste un contrôle des sacs à l’entrée.
Pour nos sorties … en région parisienne cela se passe plutôt dans le 95 avec Fabrice, Phil et Martial … Moi je suis dans le sud à Aix-en-Provence, Pierre est à Rueil dans le 92 … Nous n’avons pas de calendrier précis… Sinon le bike-shop l’échappée belle à Asnières organise des sorties Gravel. Il y en a une dimanche prochain.