L’an dernier la Gravelxinoise avait débutée sous un déluge d’eau qui avait contraint de nombreux participants à l’abandon. Cette fois, pas une goutte de pluie, la météo particulièrement favorable a été la complice des organisateurs, comme pour se faire pardonner de la mauvaise farce de l’an dernier.
Il faut dire que l’équipe organisatrice avait tout fait pour faire oublier le déluge de 2017 car, en dehors de la météo exceptionnelle, deux nouveaux parcours parfaitement tracés pour le gravel avaient été concoctés par Martial et ses acolytes. La Gravelxinoise 2018 a été un total succès et le premier marqueur de cette réussite aura été les inscriptions qui ont été bouclées en moins de 2 jours, avec plus de 160 demandes pour un nombre d’inscrits volontairement limité à 100.
C’est donc 112 participants, dont 9 femmes, un équipage mixte en tandem qui se sont répartis pour moitié, sur les parcours de 73 et 103 km. Parmi ce beau peloton, on pouvait reconnaître des visages connus du vélo comme celui de Bruno Lebras, venu en voisin. Le lieu de départ et d’arrivée est resté identique : la gare de Valmondois. Point stratégique de concentration pour amener sur place les participants parisiens, via la ligne du Translilien Paris Nord.
Lorsque l’équipe du Bike Café arrive au parking de la gare, il est trop tôt pour prendre un petit noir au Café de la Gare qui est fermé. C’est Murielle, de Boost Cycles, qui nous accueille avec des barres énergie Chimpanzee.
Retrouvailles et échanges entre les graveleux de plus en plus nombreux en Ile-de-France. Il est 8 h 30 et les participants se regroupent derrière une ligne de départ informelle, dans une ambiance décontractée et bon enfant. Le peloton démarre gentiment et s’effiloche tranquillement, au gré des ambitions de chacun. Rien à voir avec le départ tonitruant de la Mavic Gravel Roc, auquel nous avons pu assister la semaine précédente au Roc d’Azur.
Ces parcours dans le Vexin nous étonneront toujours. Les deux circuits se situent en plein Parc National du Vexin Français. La région est magnifique et Van Gogh, venu s’installer à Auvers – pour une autre raison que la peinture – sera suivi par bien d’autres peintres et ce ne sera pas par hasard. Nous découvrons sur ce parcours une suite de petits villages, de châteaux, églises, moulins,… ornant ce paysage vallonné au gré de buttes entaillées par l’Oise et le Venesson. Le retour final en bord de l’Oise à Auvers, nous ferait presque oublier que cette eau vient de Belgique.
Côté trace, les organisateurs nous ont offert une parfaite alternance entre petites routes goudronnées à l’écart des voitures et chemins agricoles ou forestiers. Sous le soleil qui se lève, c’est un régal, même si la température en cette fin octobre pique un peu les doigts serrés sur le guidon. Aucun balisage sur le parcours, c’est une trace GPX, transmise après l’inscription et reportée sur le GPS, qui permet l’orientation. C’est assez efficace, jusqu’au moment où, distrait par la beauté du paysage, on détourne le regard du petit cadran fixé au guidon. On se retrouve alors hors parcours et il faut faire un peu de « jardinage » pour revenir sur la trace. Il n’y a pas vraiment de passages techniques, mais nous avons eu tout de même un rayon de cassé dans une descente attaquée un peu vite. La fin de parcours a dû être gérée de façon prudente.
Les parcours des 70 km et 100 km s’entrecroisent régulièrement et la vigilance reste de mise sur le GPS, pour ne pas suivre les cyclistes du grand parcours : le 73 était assez long pour nous. Confrontés à une crevaison lente et pernicieuse, nous avons comme les Shadoks pompé et re-pompé souvent. Notre moyenne s’en est ressentie « Ça monte encore ? …» s’essouffle à dire Nicolas à son père. C’est vrai que pour 73 km, il y a tout de même 1050 m de D+ et pour ceux du 103 km : 1500 m. Pas mal pour une petite campagne vallonnée en Ile-de-France.
Arrive le moment du ravitaillement commun aux deux parcours. Nouveau moment de rencontres, mais aussi instant de plaisir du palais : sur une table, devant leur maison Trevor et Sophie proposent : saucissons, fromages, mousse de foie gras, en supplément du sucré traditionnel. Trevor, anglais émigré, nous parle de vélo : « No gravel pour moi, mais single speed et VTT, … ». L’heure tourne – même si ce n’est pas une préoccupation majeure à cet instant où il fait bon de profiter du soleil – il faut songer à rentrer.
Voici l’arrivée avec notre retour sur le parking de la gare où David des Cycles Léon, Sébastien de Boost Cycles (partenaires de la Gravelxinoise) et le gentil organisateur en chef Martial prennent le pouls des participants en imaginant déjà la prochaine édition.
Ils ont dit …
Bruno Lebras ( Plusieurs titres de champion de France en Cyclo-cross et en VTT – double médaillé de bronze aux championnats du Monde de CX – 90 – 91) – Bruno est le régional de l’étape … la Gravelxinoise se déroule sur les lieux de ses parcours d’entraînement. « Je connais bien la région, depuis le temps que je crapahute par ici. J’ai pensé que c’était l’occasion de faire un truc différent de ce que je fais d’habitude. Entre le VTT et le cyclo-cross, le gravel c’est un peu des deux : alors pourquoi pas ! … Je m’intéresse plus maintenant aux épreuves d’ultra, comme la BTR ou la TCR, sur la route donc, mais j’aime toujours rouler en pleine nature, c’est plus sécurisant. La Gravelxinoise est un beau projet qui prend tournure d’année en année. Le parcours était bien dosé, entre petites routes et chemins. Il m’a même fait découvrir des endroits, dans cette région que j’ai pourtant sillonnée lors de mes séances d’entraînements. »
Sébastien Morin (Boost Cycles – partenaire de l’événement) « Le tracé, je le trouve juste formidable, c’est vraiment l’essence même du gravel : il est hyper homogène, hyper varié. On passe sur de beaux points de vue qui dominent des paysages, ce qui est rare en Ile-de-France où l’on roule souvent dans des forêts.»
Cyrus Macaigne, qui arbore une casquette avec une visière sur laquelle on peut lire une citation de Pythagore :« Délaisse les grandes routes prends les sentiers … » Il a suivi ce théorème version gravel ce matin Cyrus, et il n’a pas été déçu.
Sylvain Barillon, double finisiher de la French Divide :« Un tracé parfait, quelques petits coups de culs en plus par rapport à l’an dernier. J’ai roulé avec David Schuster qui a fait deuxième de la French Divide cette année … un beau parcours. »
David Robert, Cycles Leon – partenaire de l’événement) :« L’année dernière j’avais des jambes et c’était difficile, cette année sans jambes, c’était encore plus difficile. Le parcours était magnifique, j’ai fait la boucle avec Martial. »
Frédéric Bernard Fondateur et organisateur de la Gravel Tro Breiz : « Très beau parcours. Je suis originaire du coin. Bien qu’habitant en Bretagne depuis 3 ans, je connais bien ces endroits et je dois dire que Martial a vraiment exploité toutes les possibilités, avec une fin quand même un peu sadique pour nous faire remonter une dernière bosse. Une vraie gravel. »
Alexandre Cauchy (Boss de Mohawk’s) : « L’organisation était parfaite, le parcours très agréable mêlant chemins, sous bois, traversées de champs et quelques passages sur route pour traverser des villages. Un ravito convivial chez un particulier. Pour ma part, j’ai fait le 70 km, départ avec Bruno Le Bras, Joseph Vitorio et sa troupe, c’est parti à bloc. Pour moi la deuxième partie du parcours a été un peu plus compliquée car j’ai peu roulé ces derniers semaines. Nous sommes arrivés vers 12 h 30, une petite bière et une belle matinée sous le soleil ! À refaire avec plaisir. »
Serge Barnel (rouleur globe-cycleur) Ceux qui le suivent sur facebook savent qu’il a la bougeotte : il est partout, la preuve il est ici : « Nous, alpins, je le confesse, considérons, les citadins de haut lorsqu’il s’agit de l’organisation d’activités en pleine nature. Mea culpa et chapeau bas pour la Gravelxinoise ! La douceur des limons accueillants du plateau du Vexin, conjuguée au savoir-faire de traceur Martial m’ont renvoyé à mes certitudes. Pédaler à l’automne, dans des tableaux de Van Gogh est un privilège rare. La séduction fut totale. »