Nous avons tellement fossoyé de marques en France, que lorsqu’on nous annonce la résurrection de l’une d’elles, on saute de joie. Et s’agissant particulièrement de MERAL – un fleuron des années 70 – on peut que se réjouir. Cette bonne nouvelle vient d’être communiquée par CYFAC, dans ses ateliers de La Fuye en Touraine. Rien d’étonnant, car c’est Francis Quillon, le créateur de CYFAC, qui avait été autrefois le responsable de la fabrication de cette marque mythique.
Cyfac et Méral : un destin lié
Les artisans de La Fuye s’appuieront désormais sur deux marques partageant un patrimoine et des valeurs communs. À CYFAC, la création de vélos sur mesure. À MERAL, celle de petites séries avec, dans les deux cas, la même culture de l’artisanat d’excellence.
L’histoire de CYFAC et de son fondateur, Francis Quillon, sont indissociables de l’histoire de MERAL. C’est à Francis, ancien coureur pour cette marque, que le PDG de l’entreprise MERAL choisit un jour de confier les rênes de la fabrication de cycles. Les ateliers furent installés à La Fuye. « J’avais 24 ans à l’époque …» raconte Francis comme si c’était hier. « Je savais fabriquer des cadres et je me suis largement inspiré des machines haut de gamme de l’époque, les Singer et autres Berthoud ». Et le résultat a été plus qu’à la hauteur de ses maîtres. Un modèle va marquer particulièrement les esprits : le Super Randonneur. Présenté au Salon du Cycle de 1976, la machine fit l’unanimité parmi les spécialistes par son l’élégance, la modernité de sa géométrie et la qualité exceptionnelle de sa fabrication.
Francis Quillon a fondé CYFAC à la suite de la vente de MERAL, ouvrant un nouveau chapitre qui continue tous les jours de s’écrire à La Fuye. La marque et l’entreprise ont survécu aux mutations qui ont vu disparaître de nombreux artisans historiques. Une histoire tumultueuse et à la fois exemplaire. Après des années à produire des cadres sur-mesure pour les plus grands champions, CYFAC a été vendue et a failli disparaître, avant de se réinventer sous l’impulsion d’Aymeric Le Brun, son dirigeant actuel, et de l’indispensable Francis Quillon.
Le renouveau du vélo français
Avec la renaissance de MERAL, le « made in La Fuye » est désormais porté par deux marques avec pour patrimoine commun l’expertise et la qualité, la fiabilité et la transparence à l’égard du consommateur. Des valeurs qui se traduisent dans deux logos et deux signatures porteuses de l’histoire et du caractère des deux entités.
Randonneur, le premier vélo dévoilé par MERAL, signe la personnalité et les nouveaux objectifs de la marque. Comme leurs aînés, les nouveaux MERAL seront fabriquées artisanalement et en petites séries, selon des géométries prédéterminées reposant sur plus de quarante ans d’études. Ils se distingueront toujours par leur élégance et leurs lignes épurées. Par leur déclinaison systématique aussi en version homme et en version femme, conformément à l’idée que les gens de La Fuye se font du vélo. Par l’utilisation exclusive enfin de tubes COLUMBUS, la marque légendaire italienne qui est depuis toujours un partenaire fort de l’entreprise. Côté distribution, celle-ci s’effectuera à partir d’un réseau de détaillants qui proposeront des montages à la carte sur la base des kits cadres et fourches fabriqués par la marque.
Le premier nouveau MERAL homme portera le nom de Francis. Le modèle femme celui de Francette. Deux autres modèles vont être également annoncés dans les jours qui viennent.
L’histoire de MERAL et de CYFAC est d’abord une histoire d’hommes et de femmes auxquels l’entreprise a voulu rendre hommage. Francis c’est évidemment Francis Quillon. Francette c’est Francette Babault, qui a rejoint MERAL dès sa création et a participé à toute l’aventure. Francette a transmis jusqu’aux générations actuelles son savoir-faire en termes de finition et de préparation des cadres en peinture. Au fil des années, ce sont des milliers de cadres MERAL et CYFAC qui sont passés entre ses mains expertes.
La suite
Présentation officielle des modèles Francis et Francette début décembre 2018 lors d’une conférence de presse à Paris. Les tarifs et l’ensemble des caractéristiques, géométries, couleurs, seront communiqués à l’occasion.
- Lancement du site internet le 15 décembre 2018.
- Ouverture du programme de commande en janvier 2019.
- Premières livraisons au printemps 2019.
Maaaa, bella bella
MERAL mon premier “vrai” vélo, fou de joie à l’époque….;
Je possède un Méral acheté d’occasion que j’apprécie beaucoup donc je suis très sensible à cette bonne nouvelle (que j’espérais).
Mais je suis déçu : le logo à l’écriture penchée en arrière ! Une ineptie en graphisme. Le logo Cyfac, penché vers l’avant est dynamique, lui !
Quant à l’attention aux détails et la cohérence, je la trouve approximative :
– Le porte-bagage avant choisi dénature complètement la ligne du vélo ;
– le garde-boue AV est mal ajusté et n’est pas parfaitement aligné avec le pneu (pas circulaire) à cause des tringles trop courtes en bas ;
– curieux de faire le pas des freins à disques (bonne idée selon moi) et de ne pas mettre des pédales à cales automatiques ; soit on modernise, soit on fait du vintage ;
– le pédalier en “argent” me plait bien, mais alors, pourquoi le dérailleur AR noir???
– les courroies de cales-pieds noires alors que le reste de la sellerie est “naturel” (ou beige)?
– pas d’éclairage ni, semble-t-il, de moyeux alternateur ; la randonneuse classique est faite pour la longue distance et se doit d’avoir un éclairage.
Bref, pas au niveau du Berthoud présenté en septembre présenté pour répondre à ce même concept. Ca ne me donne pas énormément envie de remiser mon Méral actuel pour me précipiter sur celui-ci…
Il faudra être un peu plus exigeant à mon avis pour justifier un prix que j’imagine quand même assez élevé pour de la petite série fabriquée en France.
Comme c’est bizarre !!!
Après seulement quelques secondes d’observation de la photo du nouveau vélo MERAL, je me suis fait exactement les mêmes remarques que Angstrom. Il y a vraiment un trop grand nombre de fautes de gout dans ce montage.
Les vélos MERAL des années 80 apportaient une bonne réponse pour un budget “accessible”.
Ca y est : il ont commencé à donner des notions de prix : 1500€ kit cadre et 3500-4000€!!!
Cette belle idée et bonne nouvelle de la “renaissance Méral” est entrain de se transformer en opportunité manquée ou “comment les gogos du marketing essaient de nous faire prendre des vessies pour des lanternes…”
Il faut en avoir, du pognon, pour mettre 4000€ dans un tel vélo ! Quand on voit ce que 4000€ permettent d’acheter, autant chez des petits artisans que chez des grandes marques!!
Quant au prix du kit cadre en acier Colombus (on imagine en Life, sinon ils auraient précisé), à ce prix-là, il faudrait une autre finition pour que ça en vaille la peine.
Je crains qu’il faille plus qu’un statut de “marque mythique” et du joli “story telling” pour réussir à vendre des vélos Vintage à 4000€.
Avec le nouveau Méral, Cyfac a oublié la stratégie gagnante d’il y a 40 ans : proposer d’excellents vélos à prix certes élevé, mais à bon rapport qualité prix. Qui se saignerait pour acheter un Méral Francis ou Francette aujourd’hui à part des bobos bien truffés aux as ? Quitte à casser la tirelire, autant se faire vraiment plaisir avec un vélo d’artisan sur-mesure. En tous cas, moi je garde mon Méral des années 80 en gardant mes 4000€ pour quelques emplettes de composants pour moderniser ma bécane (et refaire un émaillage, le cas échéant).
Je ne demande qu’à me tromper. Il faudra attendre la suite des annonces pour le savoir (poids, modèle de tubes, etc.) , mais ce que j’en ai vu jusqu’ici est décevant.