Ma transhumance

Nos vélos de gravel nous conduisent à la découverte de territoires les plus variés. Certains sont porteurs d’une histoire riche, qui nous fait remonter le temps lorsque qu’en pénétrant  leurs paysages, on y retrouve les traces du passé. Ainsi, il y a peu de temps, j’étais intrigué par des sortes de Menhirs qui se dressaient au bord d’un chemin baptisé “Carraire des arlésiens”, situé au-dessus de Vauvenargues, non loin d’Aix-en-Provence. Sur ce panneau de rando, planté au bord du chemin, le mot “carraire” était déjà pour moi totalement inconnu. Ces deux découvertes : ces pierres levées et ce mot étrange allaient être le point de départ de mon enquête.

Ma Transhumance éditions ArthaudQuand on cherche on fini par trouver … le hasard va m’aider dans mes recherches. Il se trouve que sur Arte, un documentaire de 52 minutes, “Sur la route des bergers”, réalisé par Pascal Cardeilhac et produit par ARTE France / ZED Production a été diffusé début avril. Ce documentaire va dans un premier temps répondre à mes questions et même plus, car il met en scène la marche sur cette piste de transhumance de Antoine de Baecque. Il a rejoint Arles à Vinadio en Italie sur “La routo” qu’empruntait autrefois les moutons dans cette longue migration de 500 km. Il se trouve que ce marcheur avait écrit ce livre “Ma transhumance” que je me suis procuré rapidement. Voilà donc une curieuse synchronisation entre l’objet de ma curiosité sur cette piste que je découvre, ce documentaire et de ce livre ! Parlons du livre puisqu’il s’agit dans cette chronique de le découvrir.

La lecture de ce livre m’a passionnée. Sans doute d’abord puisqu’il répondait à ma quête d’informations concernant “la routo”, mais aussi car l’écriture d’Antoine de Baecque est agréable et on a plaisir à cheminer avec lui sur ce chemin de transhumance. Difficile de séparer l’homme et le mouton dans ce “routo movie”. On suit la piste et les réflexions qui accompagnent cette lente progression. La marche est propice à la réflexion et Giono, qui est souvent cité, accompagne la pensée de notre marcheur. Le carnet des notes journalières est présent dans le texte, mais autour des détails des aléas de la route et des rencontres, l’esprit s’évade et les chapitres du livre cheminent à la vitesse des moutons.

Ce livre, que je referme, me donne envie de lui donner une suite. Ce sera sans doute pour moi aussi suivre la routo en vélo de gravel, avec des sacoches de bikepacking, et d’entraîner sur cette trace des arlésiens, quelques amis pour faire redonner vie à cette histoire de la Transhumance. En 2020, le GR69 qui reprend cet itinéraire sera ouvert aux randonneurs voilà un beau projet et merci à Antoine de nous avoir ouvert cette trace historique et poétique.

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Informations

  • Titre : Ma transhumance – Carnets de routo
  • Auteur(s) : Antoine de Baecque
  • Éditeur : Arthaud
  • Site web éditeur : https://www.arthaud.fr/ma-transhumance/9782081390935
  • Nombre de pages : 380
  • ISBN : 9782081390935
  • Date de publication : 27/03/2019
  • Prix TTC : 19,90 €

Pitch de l’éditeur

« Une métamorphose de mon être, soit la vraie expérience de la transhumance. Le fait d’épuiser ma marche, et de demeurer pourtant au coeur du mouvement, me transforme en profondeur. Mes pensées se perdent moins, je surplombe moins les choses. Je me focalise sur le troupeau qui avance devant moi. Je suis porté par sa puissance.»

De juin à octobre, randonner dans les Alpes du Sud signifie marcher en altitude en compagnie des moutons, aujourd’hui encore plus de trois cent mille bêtes se retrouvent chaque année dans les alpages d’estive. Ce moutonnement des troupeaux accompagne le marcheur comme une respiration vivante de la montagne.

Antoine de Baecque est parti sur les traces du parcours millénaire des bêtes et des hommes, cette transhumance traditionnelle disparue dans les années 1950.

Il a cheminé sur les anciens sentiers de la transhumance par des voies oubliées serpentant au milieu d’un paysage que le passage des moutons a façonné.

Il a inauguré la Routo, cet itinéraire de randonnée bientôt homologué GR qui chemine sur plusieurs centaines de kilomètres à travers les Alpes, entre la plaine de la Crau en Provence jusqu’au Piémont italien.

Ce récit voyageur d’un parcours montagnard, d’une quête de la mémoire millénaire d’une transhumance accompagnant la mémoire intime du marcheur, raisonne comme un hommage au lien entre hommes et bêtes, au bonheur de reprendre le cours d’une vie vécue dans et par la nature.

À propos de l’auteur

Historien et critique de cinéma, Antoine de Baecque a écrit sur la Nouvelle Vague, Truffaut, Godard, Rohmer, Pialat, mais aussi sur Tim Burton ou le cinéma américain contemporain.

Historien et marcheur, Antoine de Baecque a publié La Traversée des Alpes (Gallimard, 2014), Histoire de la marche(Perrin, 2016), Les Godillots. Manifeste pour une histoire marchée (Anamosa, 2017). Il est professeur à l’Ecole normale supérieure.

Sa démarche est au centre d’un documentaire diffusé sur Arte, “Sur la route des bergers“.

Documentaire Sur la route des bergers
Documentaire de 52 minutes, “Sur la route des bergers”, réalisé par Pascal Cardeilhac. ARTE France / ZED Production

Première diffusion sur ARTE mardi 2 avril 2019 à 15h30, puis mercredi 10 avril à 10h20
(disponible pendant 7 jours en replay sur arte.tv)

En savoir plus

La Routo (GR69) sur le site des Alpes de Hautes Provence

Lire quelques pages du livre

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

2 COMMENTAIRES

    • Oui on a tracé et reconnu jusqu’au plateau de Valensole un parcours roulable à vélo et alternatif au GR69. Malheureusement chaque année on repousse la rando jusqu’en Italie. On n’abandonne pas l’idée d’en faire une trace permanente.

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