Comme nous vous l’avions expliqué dans un article précédent BMC s’est libéré de pas mal de contraintes en concevant son nouveau vélo de gravel. Dans le domaine du vélo on peut continuer de faire les même vélos en changeant juste des bricoles et la couleur. Pour le gravel on peut prendre le vélo d’endurance déjà au catalogue ou le modèle cyclocross que l’on peut “maquiller” pour en faire un “Allroad” … Ça c’est vu, et c’est ce que l’on peut appeler des restrictions … On peut aussi partir, comme BMC, de la page blanche que les ingénieurs de la marque suisse ont noirci avec des concepts nouveaux … Donc ce vélo baptisé URS (UnReStricted) ne sera pas un gravelmachine mais un vélo différent.
L’homme qui a vu l’URS …
L’homme qui a vu l’URS, avant tout le monde, s’appelle Maxime Barat. Les spécialistes du bikepacking le connaissent sans doute, car c’est lui par exemple qui a gagné récemment la difficile Baroudeuse Unpaved de 1150 km. Il a déjà un palmarès longue distance bien étoffé.
En effet, pour valider ces concepts nouveaux BMC a eu l’idée de confier des “pré-séries” à 3 personnes recrutées via les réseaux sociaux. « C’est un copain qui me fait passer l’info qu’il avait vue émanent d’une marque inconnue proposant ce test d’un vélo de gravel nouvelle génération. J’ai candidaté sur la plate-forme communautaire ISPO Open Innovation en remplissant tout un questionnaire sur ma pratique, les épreuves auxquelles j’avais déjà participé …», m’explique Maxime Barat dont la candidature rejoint alors les 800 ou 1000 autres demandes reçues. Maxime a le plaisir d’être retenu pour ce test, et découvre que la marque derrière cette recherche est BMC, sans savoir encore à ce moment de quel vélo il s’agit. Ils seront 3 a être sélectionnés : Maxime est le seul garçon, les 2 autres sont des filles une italienne et une néerlandaise.
Pour en savoir plus sur cette démarche communautaire de développement d’un nouveau produit nous vous invitons à lire cet article paru sur Vélo de Route.
Les 3 heureux élus se sont rendus fin mars au siège de BMC à Grenchen, pour découvrir le vélo. « Là on a eu la présentation du projet. On nous a remis nos vélos qui n’étaient pas marqués car c’étaient des modèles de pré-série. On est resté le week-end là-bas, c’était très sympa, car on a pu rencontrer l’équipe qui a bossé dessus depuis 2 ans. BMC voulait que l’on rentre chez nous avec ces vélos et qu’on les utilise à notre manière. La consigne était de rouler avec et surtout de rester discret, sans rien poster sur les réseaux sociaux. Il ne fallait pas vendre la mèche … », précise Maxime.
Pour le 2ème rendez-vous en Suisse au mois de mai pour un premier bilan, Maxime leur fait la surprise d’aller là-bas en vélo. « Sur les 2200 km j’ai fait 900 km de chemins qui était un mix de GR6 et GR36 pour passer la montagne noire et d’arriver vers Carcassonne, puis j’ai rejoint la grande traversée de l’Hérault. On est passé à Nîmes puis à Aix-en-Provence. On a fait les gorges du Verdon pour remonter ensuite vers Grenoble et j’ai fini les 300 derniers kilomètres sur route où cela a été intéressant de mesurer son comportement chargé … », explique Maxime qui réalise avec ce trip un test vraie grandeur. Le vélo faisait 18 kg chargé avec la tente et tout l’équipement de bikepacking. Le vélo a été testé ainsi en mode gravel, en mode cyclo camping, en mode route sur de la longue distance. « Le vélo en soit n’est pas hyper maniable mais c’est un rail … C’est-à-dire que dans les chemins ou quand on essaie de passer dans des zones un peu techniques le vélo est rassurant », précise Maxime. Effectivement si on se penche un peu sur sa géométrie, ce vélo diffère de ses “collègues”.
La potence de 55 mm fait penser à une potence de VTT, le cadre est également plus long. « Ça me permet de mettre un sac de cadre plus long, c’est tout bête, mais je gagne en volume pour ma sacoche de cadre qui est l’élément essentiel de mon équipement en bikepacking … », déclare Maxime.
Le système MTT (Micro Travel Technology) apporte du confort et Maxime l’a apprécié dans les montées. Il est passé dans des chemins plutôt dédiés aux VTT. C’est un système sans entretien. Ce système léger permet de garder l’esprit d’un vélo de gravel en évitant le recours à des suspensions que d’autres seraient tentés de greffer, comme pour revenir à un VTT.
Maxime a fait des bornes avec l’URS
Depuis sa prise en main du vélo, Maxime a parcouru 4000 km, et ce n’est pas fini car il garde le vélo qui va continuer à rouler. Entre le 2 ème et le 3ème rendez-vous en Suisse Maxime est parti faire une randonnée dans le pays Basque. « Je suis parti 4 jours en mode plus light : 15 kg au lieu de 18 … Pas de duvet juste un bivy mais avec l’éclairage quand même. J’avais prévu des étapes de 180 à 200 km en allroad avec du dénivelé. Ce test permettait de voir en changement light, ce que le vélo pouvait donner. C’était chouette, car le vélo est resté très vif dans les singles. C’est vraiment le vélo parfait pour celui qui veut mixer routes et chemins. Ce n’est pas un vélo d’endurance route, c’est vraiment un gravel fait pour faire du 50 – 50 », m’explique Maxime qui le trouve plus fun que son habituel Génésis Vagabond. Maxime, a par ailleurs été étonné par la capacité de franchissement en descente, l’angle de fourche plus ouvert donne de l’assurance. BMC a bien fait de faire rouler ce URS avant de le vendre … Vous pourrez venir le voir syr le stand de BMC au Roc d’Azur.
Affaire à suivre, Maxime n’a pas épuisé les idées de bikebacking qu’il réalisera avec son URS … On fera également le test de ce vélo sur Bike Café, dès que l’on pourra disposer d’un vélo de test. Maxime nous a mis l’eau à la bouche.