Le gravel, symbole de la polyvalence sur 2 roues, nous amène à explorer toutes sortes de territoires. Ce vélo se balade sans complexe aussi bien sur les pistes des Landes, sur les pavés du nord, sur les chemins bretons de la forêt de Brocéliande, sur le plateau du Vercors, sur les pentes du Ventoux, … et même maintenant sur les sentiers du massif du Mont-Blanc. Jérôme Furbeyre a entrepris cette année de défricher ce terrain alpin qui est le terrain de chasse habituel des randonneurs, des trailers et des VTTistes. Il vient de réaliser, avec Fred Buttard de upguides, un Tour du Mont Blanc en vélo de gravel. Jérôme est depuis 20 ans dans l’encadrement sportif et il a pendant 2 ans géré le magasin 31 du cycle à Lyon, dont il avait imaginé le concept. C’est lors de cette période que Jérôme découvre le gravel, qui va lui donner l’idée d’utiliser ce type de vélo pour partir reconnaître et valider la faisabilité d’un Tour du Mont Blanc version gravel.
Le gravel alpin on en rêve
J’ai souvent comparé le gravel au trail running, qui ont en commun de nous éloigner de la route pour découvrir de nouveaux endroits. Avec le projet de Jérôme, les cyclistes vont pouvoir emprunter les mêmes sentiers que les trailers de l’UTMB. C’est vrai que ça fait rêver. J’ai autrefois couru sur ces sentiers, et lorsque Jérôme m’a parlé du projet, je me suis demandé comment un vélo pourra passer la difficile sortie de Courmayeur et d’autres secteurs où il faut à pied franchir quelques blocs et pentes raides. Certains moments seront sans doute difficiles, mais la récompense du spectacle grandiose offert par ce massif mythique est inestimable.
Avant de proposer ce circuit à une clientèle qu’il encadrera, Jérôme s’est lancé en septembre avec Fred dans la reconnaissance d’un parcours raisonnable et adapté au gravel. Pour l’occasion, ils disposaient tous les deux de vélos de gravel modèles Addict 10 et 20 prêtés par Scott. « On a suivi un programme très sympa conçu pour le profil des vélos sans avoir trop de portage. Finalement nous sommes partis à 3 de Chamonix. Le premier jour on a roulé de Chamonix jusqu’à La Fouly. On a emprunté, depuis le col des Montets, le chemin des Diligences, il faisait mauvais partout mais les montagnes suisses nous ont protégé. On est arrivé à Champex par l’ancienne route et fait la jonction vers La Fouly soit 71 kilomètres », explique Jérôme en précisant que c’est peut-être la partie la moins spectaculaire du Tour …
Le lendemain ils attaquaient le Grand Col Ferret (2490 m) qui est le gros morceau de ce Tour « Après la montée du grand col Ferret nous sommes descendus sur le refuge Elena. De Ferret à La Peule ça passe en roulant. On a d’ailleurs rencontré un groupe de vélo Horizon en VTT tout étonné car c’était la première fois qu’ils voyaient des gravels sur le Tour du Mont-Blanc.
Sur le final petit portage mais on finit sans problème sur le col. La descente est moins agréable et il faut faire un peu de portage jusqu’au refuge Elena. Après avoir regagné Courmayeur, on enchaîne la montée sur le Val Veny direction la Visaille, le lac Combal et le col de la Seigne que l’on a monté à 80% sur le vélo », explique Jérôme agréablement surpris par les lacets aménagés dans la descente de la Seigne, qui permettent de rouler sans problème et de descendre la totalité à vélo même si ça secoue un peu. « On a fait la jonction sur les Chappieux en montant sur le Cornet de Roselend on a dormi là-bas au chalet du berger, juste sous le rocher du vent, un bel endroit convivial et confortable », précise Jérôme qui a fait le choix de voyager light et se poser le soir dans un endroit pour manger et dormir. « À la Fouly on avait dormi dans un hôtel en demi-pension et là dans ce gîte, on avait le minimum sur le vélo avec sac de selle et sac de cadre pour l’équipement minimum requis en montagne », poursuit Jérôme.
Pour le dernier jour les 2 compères avaient au programme le col du Joly, la descente sur les Contamines, le col de Voza et retour sur Chamonix.
Bilan
Ce Tour se roule en gravel mais le format définitif proposé à la clientèle sera sur 4 jours. Cela permettra de réduire le dénivelé / jour qui était quotidiennement de 3000 / 3700 sur les 3 jours. Le parcours fait un peu plus de 200 kilomètres et les montées répétitives en altitude éprouvent les organismes.
Côté vélo Jérôme et Fred ont été impressionnés par le matériel prêté par Scott : aucune crevaison malgré un montage en chambre à air sur des pneus de 35. Avec sa transmission Ultégra en 50 x 34 et cassette de 11 à 34, ça passait pour Jérôme et Fred avait un Sram mono 42 devant et 10 à 42 derrière. Il faudra néanmoins revoir la section des pneumatiques et avoir une marge au dessus du ratio 1 pour les montées.
« Bien contents, super trip …» me dit Jérôme, rassuré sur la faisabilité du concept qui permet de faire du beau gravel alpin en itinérance. « Il faut adapter l’itinéraire aux capacités du vélo », précise Jérôme. D’ailleurs dans cette version il y aura une base de routes, car c’est aussi ça le gravel. Dans la prestation proposée par les agences de Jérôme et Fred, il est prévu un accompagnateur mécanicien et du transport de sac pour fournir du change et prévenir les intempéries fréquentes en milieu montagnard.
Renseignements et contacts :
Jérôme : 06 07 16 93 50
Fred : www.upguides.com – tel +46 733745959
Rien que quand je vois ces chemins callouteux je pense vraiment au VTT.
Je ne vois pas bien l’intérêt du gravel sur ce type de parcours a part se casser le dos et galérer pour ma part j ai repris un bon VTT avec blocage de fourche et le plaisir est revenu…
Alors oui le gravel sur des chemin hyper roulant le top…
Superbe quand même. Cela montre le diversité des pratiques Gravel. Personnellement mon parcours Gravel idéal serait 50% de pistes roulantes, 40% de petites routes et 10% de singles ou trucs un peu plus rugueux, histoire de pimenter la sortie et tester les limites du vélo.
Comment réinventer le cyclo-cross d’antan ! La roue tourne.
La roue tourne mais pas vraiment pareil. Le cyclo-cross est une pratique sur circuit et sur de courtes distances, avec des règles bien précises, notamment sur le matériel. Pour le gravel, c’est plus ouvert, la preuve sur ce Tour du Mont Blanc.
Fais une partie du TMB l’été dernier avec un chiru kegeti (ville des glaciers-la seigne-courmayeur-com ferret-la Fully) ça passe très bien !!
Tu t’es arrêté pour acheter du fromage à la ville des glaciers … il est fameux.