Pour les amateurs de belles pièces, le nom de White Industries provoque toujours un peu d’émotion. Marque nativement californienne, elle est synonyme de moyeux d’exception, parmi les plus beaux et durables du marché. L’historique de la marque est expliqué avec passion sur http://www.whiteind.com/ethos
Particulièrement en pointe dans les secteurs du BMX, VTT et DIRT, White Industries étend néanmoins son spectre et propose aujourd’hui d’autres pièces haut de gamme, à l’instar du pédalier G30 que je vais vous présenter. Un pédalier fait d’aluminium 2024. Pour cela, rien de mieux que de faire le montage ensemble pour faire connaissance avec le G30, à travers un « DIY » ( Do it Yourself ), comme disent les anglo-saxons. Un DIY que vous pourrez compléter en consultant les informations du support technique sur le site officiel.
Si manivelles et axe constituent un ensemble, les plateaux sont nécessairement vendus séparément, tout comme le boîtier de pédalier, disponible en plusieurs formats. Pour ce test, j’avais opté pour un unique plateau de 42 dents, idéal pour mes parcours très variés (un double, de conception assez innovante, est également disponible). Côté boîtier de pédalier, c’est ici un BSA, afin de pouvoir monter ce bel ensemble sur un Gravel NS BIKES RAG+.
Après déballage, commençons par peser ces belles pièces, à la finition décidément parfaite : 666 grammes pour l’ensemble manivelles, axes, plateau. Un test qui s’annonce donc diabolique !
Et un petit poids de 82 grammes pour le boitier de pédalier BSA …
Le montage du boîtier BSA est très simple, et se réalise avec une clé 12 encoches de 46 mm de diamètre (c’est le même outil qui permet de monter entre autres les CINCH de RACE FACE ou les boitier DUB BSA chez SRAM). Pensez à graisser légèrement les filets.
Montons maintenant le plateau sur la manivelle côté transmission, à l’aide cette fois d’un outil doté de 20 dents, dédié habituellement aux boîtiers de pédalier internes (carré, Octalink & Isis). C’est là aussi l’affaire de quelques minutes mais pensez à appliquer un fort couple de serrage (40 Nm):
Côté gauche, positionnez l’axe de 30 mm de diamètre sur la manivelle gauche, à solidariser grâce à une clé mâle ou douille 6 pans de 10 mm. Préalablement graissé, aidé de subtils coups de maillets, positionnez l’axe dans son logement, avant de le solidariser maintenant le côté menant (manivelle + plateau). Il est temps de serrer l’ensemble au fort couple de 50 Nm.
Revenons côté gauche, où il faut maintenant ajuster la bague de précontrainte du roulement, intégrée avec la manivelle gauche. C’est-à-dire une fois votre manivelle serrée, vissez cette bague jusqu’au contact du roulement, avant de la dévisser de la valeur de la valeur de 2 encoches du boitier de pédalier. Vérifier l’absence de jeu axial. Grâce à la petite clé 6 pans de 1,5mm (fournie) vous pourrez verrouiller la bague dans cette position. À noter que cette bague est de bien meilleure qualité que celle que l’on retrouve sur les montages SRAM, dont le filetage de la vis de blocage casse très, trop facilement !
Le fait d’avoir monté par moi-même ce pédalier G30 n’a fait que confirmer la première impression au déballage : la finition est exemplaire. Les ajustements sont parfaits, et cela se traduit également par un montage sans difficulté. Pour résumer : de la belle mécanique !
À l’usage, ayant conservé la même valeur de 42 dents que son prédécesseur, c’est plus au niveau de la ligne de chaine que je constate un léger changement comparé au précédent pédalier. Celle-ci est de 46,5 mm White Industries décline bien sûr différentes longueurs de manivelles. Le Q-factor (ici de 171 mm) me convient parfaitement sur ce modèle : aucune douleur aux hanches après plusieurs sorties avec ce pédalier.
Le prix est conséquent, mais la fabrication est exceptionnelle, tout comme le poids total.
White Industries fabrique toujours localement aux USA, depuis 1978. Un pédalier qui trouvera sa place sur des montages plutôt haut de gamme, où il sera facile de le personnaliser dans la mesure où la marque propose plusieurs coloris. Un look presque classique à côté des réalisations de la concurrence, mais probablement indémodable !
Prix du pédalier (manivelles et axe) : environ 290 € TTC
Prix d’un plateau : environ 75 € TTC
Boîtier de pédalier BSA : environ 100 € TTC
Site de la marque : http://www.whiteind.com/g30
Revendeur français : https://www.boostcycles.com/pedalier-white-industries-g30.html
Bonjour,
Je suis tombé sur ce super article alors que j’étais en train de me renseigner pour un nouveau boitier de pédalier et je me pose une question ;
Quelle est concrètement la différence entre un boitier de pédalier White Industries à 100€ et un Ultegra à 17€.
A priori les differences que je vois c’est que l’Ultegra est plus léger mais que ses roulements sont en acier contre de l’inox chez White.
Est ce que la durée de vie serait meilleure sur un BDP White Industries ?
Bonjour Romain,
Honnêtement, les deux seront trés bons, et probablement aussi durables. En revanche, il est vrai qu’un boitier de chez White Industries apportera une touche d’exclusivité et d’esthétique, propre à cette marque…
Cordialement.
Bonjour Romain, voici quelques éléments de réponse fourni par Boost Cycles
– La qualité des roulements est un des 1er éléments. White Industries utilise des roulements Enduro Bearings avec billes inox au standard ABEC 5. C’est la qualité juste en dessous des roulements céramiques. Il en résulte une très grande fluidité de roulement et une durabilité supérieure grâce aux joints Enduro d’une meilleure qualité également
– L’aluminium utilisé pour les coupelles et l’usinage CNC précis.
– La fabrication en petite série à la main dans l’atelier White Industries aux US n’est pas comparable avec une fabrication en grande série en Chine
– La grande diffusion des pièces Shimano permet aussi à la distribution de pratiquer des prix agressifs (comme ce 17 € pour un boitier Ultrega) qui ne sont pas les prix préconisés par le fabricant. En l’occurrence 25 €.
Cordialement
Bonjour Patrick,
Merci beaucoup pour cette réponse détaillée, il y a donc bien un légère supériorité technique chez White Industries. Après effectivement je réalise bien que leurs coûts de production et leur distribution ne leur permettent pas de s’aligner sur les prix de Shimano.
Intéressant donc à condition d’en avoir les moyens…
Cordialement
Merci pour ce tuto bien pratique. J’ai moi même monté ce pedalier et je souhaite apporter quelques précisions après avoir consulter également la notice. Les roulements de direction ne nécessitent aucun outil au montage, un serrage à la main suffit une fois que la bague est arrivée en butée contre le cadre. En revanche pour le démontage, c’est possible que l’outil soit utile.
Enfin et le plus important, si on suit votre tuto, une fois vissée la manivelle de droite (munie de son plateau), il faut absolument donner un petit coup de maillet afin de renvoyer le jeu du côté gauche pour pouvoir rattraper ce jeu avec la bague de réglage. La notice du constructeur fait serrer la droite avant la gauche. Ce qui est l’ordre inverse de votre tuto.
La qualité des roulements est très importante. Cependant je ne comprend pas que ça augmente le prix : on sait faire depuis un siècle, à grande échelle, des roulements étanches, supportant des fréquences de plusieurs milliers de tours par minute, pendant des années et avec des contraintes mécaniques importantes… (pensons à l’industrie et aux machines outils).
Pour un vélo ou des rollers, les roulements au top ne coûtent rien à produire….